L’Organisation des nations unies, une institution qui est censée jouer un rôle arbitral entre des factions belligérantes, lorsque survient une crise armée dans un espace donné, est en train de démontrer, en Côte d’Ivoire, le contraire de ce pourquoi elle a été sollicitée. Et à ce niveau, les faits ne manquent pas pour étayer la véracité d’un projet de sédentarisation qui prend corps, au fur et à mesure que les jours s’égrènent. Un projet qui reflète des signaux nous confortant, qu’au-delà de la simple question d’une mission officielle de maintien de paix, l’Onu s’illustre malencontreusement dans des scénarii ambigus. Qui font dire à tout chroniqueur avisé, qu’elle s’active à mettre du feu là où il ne le faut pas. Et s’érige, à dessein en pyromane, histoire de nourrir les hostilités, desquelles elle compte tirer des profits substantiels. Tout en choisissant son camp, elle a précocement réalisé que son choix était le bon, étant donné que le régime actuel lui offre tous les terreaux pour s’enraciner profondément et durablement. Et vu les inimitiés entre l’Onuci et le régime précédent, qui l’empêchait de se faire, tout porte à croire qu’avec la docilité du nouveau régent ivoirien, qui ne jure que la présence pérenne de cette institution, l’Onu trouve enfin un territoire de prédilection qu’il convoitait certainement depuis belle lurette. En compensation, outre les services de bons offices dont bénéficie le régime ivoirien, en termes de sécurité rapprochée dans le cortège présidentiel, ce qui n’était pas le cas sous le régime Gbagbo, les autorités onusiennes se comportent en patriarches faiseurs de paix, qui parcourent tous les cieux pour des missions au profit des autorités d’Abidjan.
Des offices sous le sceau de «neutralité»
En s’invitant au Ghana, Bert Koenders, Représentant de l’Onuci, ne croyait pas si bien faire que d’être un missi dominici qui exécute une mission de celui avec qui son institution a pactisé, pour rencontrer, le mercredi 3 octobre 2012, les exilés politiques ivoiriens. Quoiqu’il sache que ces exilés sont tous des virtuels prisonniers hors de leur lieu de refuge, Koenders, en exécutant, a quand même eu le courage de les inviter à rentrer au pays. Le faisant, le Représentant onusien a royalement fait semblant d’ignorer les réalités des droits humains en Côte d’Ivoire, en choisissant délibérément de les livrer en vaine pâture à leurs bourreaux qui n’attendent que ces opportunités. Dans l’optique d’alimenter les hostilités politiques par le durcissement des positions. Impasse qui permettra à l’institution de justifier sa présence pour une période indéterminée. Loin d’être dupes des manigances de l’envoyé d’Abidjan, les exilés, par la voix de leur porte-parole, Assoa Adou, n’ont pas manqué de fustiger une démarche aux antipodes du bons sens, au regard de ce qui se passe sous le règne de Ouattara. Il va sans dire que si le Représentant de l’Onuci s’est empressé de rencontrer les exilés au Ghana, c’est parce que son allié a jusque-là été pris de revers dans ses tentatives d’extrader ceux qui y sont, notamment Koné Katinan. L’inflexibilité du Ghana étant de mise. Et il entend réussir là ou d’autres ont échoué. A cela, il faut ajouter la dernière parade trouvée par cet instrument aux mains des puissances impérialistes. C’est le fameux rapport des experts onusiens, non encore publié, mais dont les points forts ont été diffusés par Rfi, le samedi 8 octobre 2012. Qui incrimine Damana Pickas, Koré Moïse, Marcel Gossio, Blé Goudé…, comme étant des auteurs d’un projet de déstabilisation du régime Ouattara. Et le rapport va plus loin, en parlant de connexion que ces derniers auraient établies avec des groupes terroristes sévissant au Nord du Mali. C’est le comble. La volonté délibérée de ne pas mettre fin à la crise ivoirienne est mise à nu. Cette fois, les réfugiés peuvent être traités de terroristes. Ouvrant les vannes à toutes sortes de traques et de poursuites. Et à ce niveau, nous osons croire qu’une résolution du Conseil de sécurité serait en phase d’être votée, pour extrader des «terroristes» installés au Ghana. Hypothèse à ne pas exclure, vu la tournure des choses. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Onu travaille, au-delà de sa mission classique, à donner une consistance au conflit ivoirien. C’est pour cette raison qu’elle multiplie les trouvailles pour y parvenir. Même si elle essaie, à travers sa représentation, de jouer à l’équilibriste, ou même de se sentir occasionnellement interpellée par les dérives du pouvoir Ouattara, tout en soufflant le chaud et le froid. Mais en sourdine, c’est un pieux vœu qu’elle souffle à l’oreille de son sacré allié. En qui elle place tout son capital de confiance, pour rééditer des projets réussis sous d’autres cieux. C’est pourquoi, elle a cru bon de franchir le Rubicon en créant de la polémique et en aidant Ouattara, face aux déboires subis dans le dossier des extraditions.
Marcel Dezogno
Des offices sous le sceau de «neutralité»
En s’invitant au Ghana, Bert Koenders, Représentant de l’Onuci, ne croyait pas si bien faire que d’être un missi dominici qui exécute une mission de celui avec qui son institution a pactisé, pour rencontrer, le mercredi 3 octobre 2012, les exilés politiques ivoiriens. Quoiqu’il sache que ces exilés sont tous des virtuels prisonniers hors de leur lieu de refuge, Koenders, en exécutant, a quand même eu le courage de les inviter à rentrer au pays. Le faisant, le Représentant onusien a royalement fait semblant d’ignorer les réalités des droits humains en Côte d’Ivoire, en choisissant délibérément de les livrer en vaine pâture à leurs bourreaux qui n’attendent que ces opportunités. Dans l’optique d’alimenter les hostilités politiques par le durcissement des positions. Impasse qui permettra à l’institution de justifier sa présence pour une période indéterminée. Loin d’être dupes des manigances de l’envoyé d’Abidjan, les exilés, par la voix de leur porte-parole, Assoa Adou, n’ont pas manqué de fustiger une démarche aux antipodes du bons sens, au regard de ce qui se passe sous le règne de Ouattara. Il va sans dire que si le Représentant de l’Onuci s’est empressé de rencontrer les exilés au Ghana, c’est parce que son allié a jusque-là été pris de revers dans ses tentatives d’extrader ceux qui y sont, notamment Koné Katinan. L’inflexibilité du Ghana étant de mise. Et il entend réussir là ou d’autres ont échoué. A cela, il faut ajouter la dernière parade trouvée par cet instrument aux mains des puissances impérialistes. C’est le fameux rapport des experts onusiens, non encore publié, mais dont les points forts ont été diffusés par Rfi, le samedi 8 octobre 2012. Qui incrimine Damana Pickas, Koré Moïse, Marcel Gossio, Blé Goudé…, comme étant des auteurs d’un projet de déstabilisation du régime Ouattara. Et le rapport va plus loin, en parlant de connexion que ces derniers auraient établies avec des groupes terroristes sévissant au Nord du Mali. C’est le comble. La volonté délibérée de ne pas mettre fin à la crise ivoirienne est mise à nu. Cette fois, les réfugiés peuvent être traités de terroristes. Ouvrant les vannes à toutes sortes de traques et de poursuites. Et à ce niveau, nous osons croire qu’une résolution du Conseil de sécurité serait en phase d’être votée, pour extrader des «terroristes» installés au Ghana. Hypothèse à ne pas exclure, vu la tournure des choses. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Onu travaille, au-delà de sa mission classique, à donner une consistance au conflit ivoirien. C’est pour cette raison qu’elle multiplie les trouvailles pour y parvenir. Même si elle essaie, à travers sa représentation, de jouer à l’équilibriste, ou même de se sentir occasionnellement interpellée par les dérives du pouvoir Ouattara, tout en soufflant le chaud et le froid. Mais en sourdine, c’est un pieux vœu qu’elle souffle à l’oreille de son sacré allié. En qui elle place tout son capital de confiance, pour rééditer des projets réussis sous d’autres cieux. C’est pourquoi, elle a cru bon de franchir le Rubicon en créant de la polémique et en aidant Ouattara, face aux déboires subis dans le dossier des extraditions.
Marcel Dezogno