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Politique Publié le mercredi 17 octobre 2012 | L’expression

Militantisme des militaires, gendarmes et policiers : Comment Gbagbo a politisé l’armée

L’armée qui se veut républicaine a perdu toute crédibilité sous la présidence de Laurent Gbagbo. Avec pour conséquence l’anarchie au sein de la marrée chaussée.
Les attaques contre les institutions de la République depuis l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir ne sont pas fortuites. Les assaillants qui s’en prennent aux commissariats, aux gendarmeries et aux camps des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) sont connus de tous. Il s’agit des partisans de l’ancien président, Laurent Gbagbo. Parmi ces combattants qui ont soutenu l’ex-chef de l’Etat, figurent des militaires, gendarmes et policiers. Certains ont quitté le pays après la crise postélectorale comme le commandant Abéhi, mais aussi les sergents-chefs Lobé Lobé et Yapi Yavo, impliqués dans l’assassinat du colonel-major Dosso Adama. D’autres par contre sont restés au pays, parce qu’ils ne se reprochaient rien dans cette crise postélectorale. Eux continuent de travailler dans l’administration publique sans crainte. Souvent reconnus comme des pro-Gbagbo, ces militaires, gendarmes et policiers ne sont guère inquiétés. Mais, que peut l’Etat contre cet état de fait ? Rien. La continuité de l’Etat étant une réalité absolue, ces pro-Gbagbo ne peuvent être radiés de l’administration. Une telle situation ne peut aucunement être envisagée. Dans un esprit de réconciliation et de reconstruction post-crise, ces éléments travaillent dans leurs différents corps et différentes unités. Parmi ces cadres pro-Gbagbo existent de nombreux complices qui sont en relation avec ceux qui attaquent ici et là depuis des dizaines de mois. L’attaque de Noé a donné la preuve de la participation d’agents des forces de l’ordre dans ces opérations armées. Au sein des assaillants tombés au cours de cette attaque, figuraient des gendarmes en exercice qui venaient de déserter leurs unités. Parmi le groupe qui a attaqué la centrale thermique d’Azito, faisaient partie deux gendarmes, deux policiers et trois marins. Ces militaires, gendarmes et policiers, de mèche avec les assaillants se sentent redevables à Laurent Gbagbo, et sont prêts à s’associer au diable contre le régime Ouattara. Ce n’est un secret pour personne. Depuis l’avènement de la brumeuse et sulfureuse refondation au pouvoir en octobre 2000, les concours de police et de gendarmerie, pendant dix ans, ont été l’occasion pour le Front populaire ivoirien (Fpi) et Laurent Gbagbo, de recruter le maximum de ‘’parents’’ dans ces différents corps. Le prétendu rattrapage que le Fpi reproche aujourd’hui à Alassane Ouattara ne date pas de maintenant. En arrivant au pouvoir, les frontistes s’étaient fixé comme objectif principal, l’envahissement de ces secteurs sécuritaires, de sorte à les maîtriser. Pour le Fpi, l’adversaire Pdci, pendant 40 ans de pouvoir, avait ses hommes à la police et à la gendarmerie. Il fallait, selon eux, renverser la tendance. Et ils l’ont réussi, puisque les pro-Gbagbo ont infiltré l’armée, la gendarmerie et la police. On y retrouve des frères de sang, des frères de mêmes villages. Ils sont venus de partout, et même- pour ne pas exagérer- des villages, où ils passaient le temps à jouer à l’awalé ou au damier, à boire de l’alcool frelaté, et à regarder les femmes aller et venir. Pour ces personnes qui ne s’imaginaient pas un jour à la police, à la gendarmerie ou à la police, Gbagbo constitue un dieu vivant à qui ils doivent reconnaissance.

Tout sauf des soldats républicains

Ils sont prêts à poser n’importe quel acte pour Gbagbo. Sinon, comment comprendre que des éléments des forces régulières n’arrivent pas à admettre que le pouvoir ne peut plus échoir à Laurent Gbagbo, pour se lancer dans une telle aventure sans lendemain. Le Fpi a réussi à politiser l’armée, la gendarmerie et la police, dont les éléments qui lui étaient proches, ont été conditionnés, voire ‘’fabriqués’’ pour mener le combat de l’enracinement au pouvoir de ce parti. Et tous les moyens étaient bons pour atteindre cet objectif. Y compris les exécutions sommaires. C’est pourquoi, durant les dix années de pouvoir de Laurent Gbagbo, celui qui osait s’en prendre à son régime et à ses intérêts, était tout simplement contraint au silence éternel. L’armée était loin d’être républicaine. Elle n’était pas au service des populations, mais d’un régime. « Ordre nous a été donné d’aller prendre le colonel-major Dosso au blocus du golf hôtel, de l’éliminer physiquement, et de revenir rendre compte », n’a cessé d’avouer à la barre le sergent-chef Lago Léo Jean-Noël, lors du procès de l’assassinat de l’ancien pilote de Félix Houphouët-Boigny. La preuve qu’une bonne frange des éléments de nos forces était préparée et dressés contre des Ivoiriens qui voyaient autrement les choses. C’est au pouvoir en place de savoir déjouer les plans de déstabilisation, en restant vigilant.

Ouattara Abdoul Karim
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