Mohammed Ettaïb Belgnaoui est chargé d’Affaires consulaires, économiques, commerciales et culturelles à l’ambassade du Maroc en Côte d’Ivoire. Il a accepté d’aborder l’actualité avec Nord-Sud Quotidien.
Le Printemps arabe qui s’est rependu dans les pays du Maghreb semble avoir épargné le Maroc. Qu’est-ce qui explique cette stabilité exceptionnelle de votre pays ?
Le Maroc a été protégé par sa longue histoire monarchique. Nous sommes un Etat-nation par rapport aux autres. Nous avons recouvré notre indépendance depuis près de 50 ans. L’Algérie c’est 35 ans, la Libye, c’est 29 ans... C’est notre histoire qui nous a protégés des effets du Printemps arabe.
Votre tradition ?
Notre tradition c’est l’attachement à une monarchie. Le Maroc est protégé par sa culture, ses traditions, un consensus national bien affirmé. Nous avons aussi une tradition démocratique qu’on a avancée avant les autres. Nous avons aussi une liberté de la presse qui n’existe nulle part ailleurs en Afrique.
Mais le Maroc a tout de même connu des remous qui ont été contenus.
Oui, les gens se sont exprimés sur facebook. Ils ont manifesté, mais personne n’a été emprisonné. Les autorités ont su anticiper sur les événements. Aussi les réformes qui ont été proposées ont-elles été pratiquement votées à l’unanimité. Même derrière les appels au boycott, il y a une participation massive de la population. Tout cela a plaidé en faveur de la protection du Maroc contre les effets pervers du Printemps arabe.
Le Maroc n’est pas trop actif dans la crise malienne. Qu’est-ce qui vous rend si timide alors que les autres pays comme l’Algérie se manifestent ?
Nous semblons avoir été écartés de cette crise. Nous y sommes admis que comme observateurs. Donc nous restons un tout petit peu à l’écoute. Et si les choses évoluent d’une certaine manière, le Maroc sera toujours prêt à réagir. Cependant, sachez que le Maroc agit autrement, notamment dans l’humanitaire. Et, nous étendons cette aide humanitaire dans les autres pays en l’occurrence au Niger, au Sénégal et ailleurs…
Parlons des relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc. Comment de portent-elles?
Les relations sont au beau fixe. La preuve, c’est que récemment le ministre de l’Intérieur de Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko était en visite au Maroc. Il a eu une rencontre avec son homologue marocain. Ils ont discuté de plusieurs choses. D’une politique sécuritaire, administrative. C’est donc une coopération qui date de plus d’une quarantaine d’années.
L’un des proches de l’ancien régime contre qui Abidjan a lancé un mandat d’arrêt a déclaré récemment qu’il séjournait au Maroc. Ne craignez-vous pas que cette présence dans votre pays entache les relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc ?
Qui vous a dit que ces gens sont au Maroc ?
Eux-mêmes l’ont dit. Marcel Gossio a dit qu’il vivait son exil au Maroc quand un rapport l’a accusé de comploter contre le régime en place.
Vous savez pertinemment que ces gens ont réussi à faire des passeports diplomatiques qui leur ont permis de fuir la Côte d’Ivoire. Je suppose qu’au cours de sa visite, le ministre de l’Intérieur a évoqué la question avec son homologue marocain. Et nous sommes en phase avec la Côte d’Ivoire dans son processus de réconciliation.
Mais quel est son statut s’il est au Maroc. Un exilé ?
S’il est au Maroc, il n’est pas en exil, mais plutôt en fuite. Marcel Gossio n’est pas en exil au Maroc. Il est en fuite. Ces gens ont utilisé des passeports diplomatiques d’autres pays pour fuir leur pays. Vous le savez plus que moi. Ils disposent de plusieurs passeports ivoiriens et d’autres pays et circulent sous plusieurs identités. Donc je vous dis que l’asile politique ne lui a pas été accordé au Maroc ni à aucun autre. Mais je voudrais faire remarquer aussi que rien ne prouve qu’il soit au Maroc. Ce ne sont que ses déclarations qui restent à vérifier.
Vous rassurez donc que les relations entre les deux pays ne peuvent pas se brouiller à ce niveau ?
Absolument pas, d’autant plus que ce sont des relations qui datent de depuis le président Houphouet-Boigny et le roi Hassan 2. Si vous avez une avenue Hassan 2 à Abidjan, à Casablanca, nous avons une avenue Houphouet-Boigny. Aujourd’hui, ces relations se sont confortées et cela, dans plusieurs domaines. Il y a eu la Banque centrale marocaine qui a injecté quelque chose de 57 milliards de francs Cfa dans la Banque atlantique. Et elle n’est pas la seule, il y a la Sib… Il y a un groupe qui est en train de construire une usine de ciment ici et les travaux de cette usine ont déjà commencé. Donc nous avons d’excellentes relations au niveau économique, commercial et politique.
C’est le Maroc qui a formé la Force spéciale de l’armée ivoirienne. Avez-vous des explications sur le choix porté sur votre pays pour cette formation ?
Je préfère plutôt vous dire simplement que les relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc sont très excellentes. Et cette bonne coopération est très affirmée dans tous les domaines.
Entretien réalisé par Ténin Bè Ousmane et Adélaïde Konin
Le Printemps arabe qui s’est rependu dans les pays du Maghreb semble avoir épargné le Maroc. Qu’est-ce qui explique cette stabilité exceptionnelle de votre pays ?
Le Maroc a été protégé par sa longue histoire monarchique. Nous sommes un Etat-nation par rapport aux autres. Nous avons recouvré notre indépendance depuis près de 50 ans. L’Algérie c’est 35 ans, la Libye, c’est 29 ans... C’est notre histoire qui nous a protégés des effets du Printemps arabe.
Votre tradition ?
Notre tradition c’est l’attachement à une monarchie. Le Maroc est protégé par sa culture, ses traditions, un consensus national bien affirmé. Nous avons aussi une tradition démocratique qu’on a avancée avant les autres. Nous avons aussi une liberté de la presse qui n’existe nulle part ailleurs en Afrique.
Mais le Maroc a tout de même connu des remous qui ont été contenus.
Oui, les gens se sont exprimés sur facebook. Ils ont manifesté, mais personne n’a été emprisonné. Les autorités ont su anticiper sur les événements. Aussi les réformes qui ont été proposées ont-elles été pratiquement votées à l’unanimité. Même derrière les appels au boycott, il y a une participation massive de la population. Tout cela a plaidé en faveur de la protection du Maroc contre les effets pervers du Printemps arabe.
Le Maroc n’est pas trop actif dans la crise malienne. Qu’est-ce qui vous rend si timide alors que les autres pays comme l’Algérie se manifestent ?
Nous semblons avoir été écartés de cette crise. Nous y sommes admis que comme observateurs. Donc nous restons un tout petit peu à l’écoute. Et si les choses évoluent d’une certaine manière, le Maroc sera toujours prêt à réagir. Cependant, sachez que le Maroc agit autrement, notamment dans l’humanitaire. Et, nous étendons cette aide humanitaire dans les autres pays en l’occurrence au Niger, au Sénégal et ailleurs…
Parlons des relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc. Comment de portent-elles?
Les relations sont au beau fixe. La preuve, c’est que récemment le ministre de l’Intérieur de Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko était en visite au Maroc. Il a eu une rencontre avec son homologue marocain. Ils ont discuté de plusieurs choses. D’une politique sécuritaire, administrative. C’est donc une coopération qui date de plus d’une quarantaine d’années.
L’un des proches de l’ancien régime contre qui Abidjan a lancé un mandat d’arrêt a déclaré récemment qu’il séjournait au Maroc. Ne craignez-vous pas que cette présence dans votre pays entache les relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc ?
Qui vous a dit que ces gens sont au Maroc ?
Eux-mêmes l’ont dit. Marcel Gossio a dit qu’il vivait son exil au Maroc quand un rapport l’a accusé de comploter contre le régime en place.
Vous savez pertinemment que ces gens ont réussi à faire des passeports diplomatiques qui leur ont permis de fuir la Côte d’Ivoire. Je suppose qu’au cours de sa visite, le ministre de l’Intérieur a évoqué la question avec son homologue marocain. Et nous sommes en phase avec la Côte d’Ivoire dans son processus de réconciliation.
Mais quel est son statut s’il est au Maroc. Un exilé ?
S’il est au Maroc, il n’est pas en exil, mais plutôt en fuite. Marcel Gossio n’est pas en exil au Maroc. Il est en fuite. Ces gens ont utilisé des passeports diplomatiques d’autres pays pour fuir leur pays. Vous le savez plus que moi. Ils disposent de plusieurs passeports ivoiriens et d’autres pays et circulent sous plusieurs identités. Donc je vous dis que l’asile politique ne lui a pas été accordé au Maroc ni à aucun autre. Mais je voudrais faire remarquer aussi que rien ne prouve qu’il soit au Maroc. Ce ne sont que ses déclarations qui restent à vérifier.
Vous rassurez donc que les relations entre les deux pays ne peuvent pas se brouiller à ce niveau ?
Absolument pas, d’autant plus que ce sont des relations qui datent de depuis le président Houphouet-Boigny et le roi Hassan 2. Si vous avez une avenue Hassan 2 à Abidjan, à Casablanca, nous avons une avenue Houphouet-Boigny. Aujourd’hui, ces relations se sont confortées et cela, dans plusieurs domaines. Il y a eu la Banque centrale marocaine qui a injecté quelque chose de 57 milliards de francs Cfa dans la Banque atlantique. Et elle n’est pas la seule, il y a la Sib… Il y a un groupe qui est en train de construire une usine de ciment ici et les travaux de cette usine ont déjà commencé. Donc nous avons d’excellentes relations au niveau économique, commercial et politique.
C’est le Maroc qui a formé la Force spéciale de l’armée ivoirienne. Avez-vous des explications sur le choix porté sur votre pays pour cette formation ?
Je préfère plutôt vous dire simplement que les relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc sont très excellentes. Et cette bonne coopération est très affirmée dans tous les domaines.
Entretien réalisé par Ténin Bè Ousmane et Adélaïde Konin