Il y a forcément quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’affaire. Soit les assaillants sont plus futés, soit le ver est dans le fruit, comme en est persuadé un confrère de la place. C’est que depuis le 5 août 2012, date de leur premier raid à Yopougon, les assaillants n’ont pas jugé utile d’actualiser leur manuel de procédure. Ils ont continué à utiliser le même mode opératoire sans que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) ne montrent un seul instant de les contrer. Comme à Yopougon, Akouédo, Dabou…les assaillants qui ont opéré dimanche nuit à Bonoua n’ont donc pas cherché loin. Pour compléter leur arsenal avant de passer à l’attaque, ils ont foncé tout droit dans le commissariat et dans la brigade de gendarmerie de la cité de l’ananas. Ils ont tenu en respect les agents de ces deux forces, avant de se servir dans l’armurerie, sans avoir à faire face de manière particulière à une quelconque résistance. Ils ont donc attaqué les Frci avec leurs propres armes. Renversant ! Mais il n’y a pas que pour les cibles militaires ou policières que les défaillances sont révoltantes. L’attaque de la centrale d’Azito a montré que chez les forces commises à la surveillance de sites stratégiques, les périodes d’inattention sont plus importantes que les moments de vigilance. Des défaillances que le ministre auprès du président de la République chargé de la Défense met toujours du temps à pointer. Sans doute faudrait qu’il arrête d’ailleurs ses séances d’explication d’après-attaques. Non seulement elles commencent à rebuter mais, elles pourraient aussi entamer sa crédibilité.
M. Dossa
M. Dossa