Quand les juges se retrouvent dans le box des accusés… C’est la conséquence lorsque le bâton de sanction frappe dans le secteur judiciaire. Huit magistrats dont six du parquet et deux du siège, sont interdits d’exécuter leur fonction jusqu’à nouvel ordre, a décidé le conseil des ministres d’hier. Des poursuites disciplinaires sont engagées contre eux pour abus d’autorité, abandon de poste, corruption et extorsion de fonds, a informé la porte-parole adjointe du gouvernement, Raymonde Koffi Goudou, qui a animé la traditionnelle conférence de presse d’après conseil en l’absence de son collègue des Postes et Tic, Bruno Koné en mission hors du pays. La ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant a prévenu que d’autres juges pourraient être frappés par la sanction. Selon elle, il s’agit de la manifestation de l’application de l’Etat de droit dans tout le pays. Raymonde Goudou a informé du lancement d’un recrutement massif de gardes pénitenciers afin de rendre les prisons plus sûres. Parlant des déguerpissements, en l’occurrence celle qui agite la commune d’Abobo depuis lundi, la porte-parole adjointe a soutenu que le gouvernement ira jusqu’au bout dans sa volonté d’assainir le cadre de vie des populations : « Le gouvernement est engagé de façon très ferme à obliger, si possible, les Ivoiriens à vivre dans la propreté et dans un cadre sain. Tant que l'acte relèvera de la santé, de l'hygiène et de la sécurité, le gouvernement mettra tous les moyens possibles ». Le conseil a entériné le départ de 125 travailleurs de l’ambassade de Côte d’Ivoire en France remerciés parce que « payés à ne rien faire ». Ces derniers bénéficieront de leur droit de licenciement, a-t-elle précisé. En marge du conseil, le ministre du Plan et du développement, Albert Mabri Toikeusse, a remis au président de la République un document contenant le Plan national de développement (Pnd). Ce travail exécuté suite à une demande du président l’année dernière est d’un intérêt capital car selon le ministre, la Côte d’Ivoire n’avait pas élaboré de Pnd depuis les années 80. Le coût de mise en œuvre de ce programme est estimé à 11.000 milliards de FCFA dont environ 60% pour le secteur privé et 40% pour l’investissement public. Le président Alassane Ouattara s’est félicité qu’une bonne partie du financement soit disponible « grâce aux annulations de dettes dont les contreparties seront consacrées au financement des programmes publics. Egalement tous les efforts que nous faisons nous-mêmes au niveau du budget, puisque cette année nous prévoyons 1000 milliards d’investissements publics ». Quoiqu’il a annoncé que la croissance mondiale doit fléchir à nouveau de 3,8% à 3,2%, le président Alassane Ouattara a promis que la Côte d’Ivoire fera tout pour atteindre ses objectifs de croissance et surtout pour améliorer le bien-être des populations.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza