De plus en plus, les membres du gouvernement affichent leur volonté de postuler aux élections locales après le brillant succès de certains d’entre eux qui s’étaient présentés aux législatives. Cette propension à cumuler les postes de responsabilité fait planer le doute sur l’efficacité de leurs actions. Depuis que la date des élections locales couplées a été arrêtée pour le 24 février 2013, les postulants ne cachent plus leurs intentions. Parmi eux, nombreux sont des membres du gouvernement qui souhaitent présider aux destinées des Conseils régionaux. Ce qui inquiète dans cette volonté de certains ministres à vouloir se présenter, c’est que leur candidature ne permet pas toujours l’expression de la démocratie. D’autant plus qu’auréolés de leur titre de membres du gouvernement, ils ont tendance à procéder à des opérations de brigandage pour parvenir à leurs fins. Ainsi, pour avoir voulu se mesurer à certains ministres, des cadres sont mis en minorité dans leur région, parce que le ministre candidat a tout barricadé. Les législatives, un cas d’école Les populations ont encore en mémoire les élections législatives où, contre toute attente, tous les ministres candidats ont été élus au grand dam de leurs adversaires dans leur circonscription respective. Pour la Côte d’Ivoire qui veut être un pays émergent, il n’est pas normal que la démocratie soit seulement l’apanage des ministres. Comme si en dehors d’eux il n’y avait plus de têtes pensantes dans les différentes régions du pays. A cette allure, la volonté du Président Alassane Ouattara de moderniser la Côte d’Ivoire risque de se heurter à des frustrations qui, faut-il le rappeler, conduisent forcément à l’abîme. C’est ici donc, le lieu d’interpeller les membres du gouvernement qui caressent encore le secret espoir de briguer tous les postes électifs. Les éternelles critiques En Côte d’Ivoire si les régimes changent de tête, le triste constat est que les mêmes méthodes critiquées sous Houphouët-Boigny n’ont pas changé depuis Henri Konan Bédié à Alassane Ouattara aujourd’hui. Bien entendu, en passant par Laurent Gbagbo et Robert Guéi. Sous ces différents régimes malheureusement, le cumul des postes a toujours fait l’objet de vives critiques sans que cela ne change quoi que ce soit. Sous le régime d’Alassane Ouattara, même si le tenant dudit pouvoir affiche sa ferme volonté d’y mettre fin, certains de ses ministres le mettent mal à l’aise. Car, il est temps que cette pratique cesse afin de permettre à tous les fils de se sentir impliqués dans le développement de la Côte d’Ivoire. Les ministres ne doivent pas être les seuls habiletés à y prendre part.
Ephraïm Aboubacar
Ephraïm Aboubacar