Une polémique sur la libération de Laurent Gbagbo enfle en ce moment à la proche des audiences du 26 et 30 octobre. Le président du Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire, Issiaka Diaby, qui a travaillé avec les enquêteurs de la CPI, explique ici pourquoi l’ex-chef d’Etat ne sera pas libéré.
Le Patriote : L’ancien chef de l’Etat sera encore devant les juges de la Cour pénale internationale, le vendredi 26 octobre prochain puis le mardi 30 octobre. Certains de ses partisans jubilent déjà. Selon eux, le président Laurent Gbagbo recouvrera la liberté à ces dates. Qu’en dites-vous ?
Issiaka Diaby : Nous voulons tout simplement dire qu’on ne peut empêcher quelqu’un de rêver. L’audience du vendredi prochain n’est rien d’autre que la réponse de la CPI à la demande d’appel introduite par les avocats de Laurent Gbagbo devant la Chambre d’appel de la juridiction internationale, après le rejet de la demande de liberté provisoire par la Chambre préliminaire. Ce vendredi-là, la Chambre d’appel se prononcera sur l’appel qui avait été interjeté par la Défense de Laurent Gbagbo contre la décision de la chambre préliminaire du 13 juillet 2012. Quant à l’audience du mardi 30 octobre prochain, une audience publique se tiendra à la Cour pour recueillir les observations des parties et des participants sur la question de la mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo. Il s’agit d’une procédure normale qui intervient tous les 120 jours conformément au Statut de Rome. Afin de se prononcer sur cette question, le Procureur, la Défense et le représentant des victimes présenteront à tour de rôle leurs arguments pendant 30 minutes. La chambre préliminaire rendra quelques semaines plus tard une décision sur la question. Cette question de liberté provisoire est donc une question qui est soulevée au moins tous les 120 jours par la chambre. Donc il ne sera pas question de libérer Laurent Gbagbo au cours de ces audiences.
LP : Mais la Chambre d’appel peut casser la décision de la Chambre préliminaire du 13 juillet dernier ?
ID : Dans tous les cas, cela ne fera pas de Laurent Gbagbo un homme de libre. Et puis, si par extraordinaire l’ancien chef d’Etat est élargi, ce sera sceller la deuxième mort de toutes les victimes de la crise postélectorale ; mais nous sommes loin d’en être là.
LP : Donc pour vous, les Ivoiriens et les victimes peuvent se tranquilliser. Laurent Gbagbo ne sera pas libéré…
ID : Laurent Gbagbo ne sera libéré ni le 26 ni le 30 octobre prochain. Tout le tapage qui se fait autour est fait à dessein pour essayer de distraire et tromper l’opinion. Que les victimes et les Ivoiriens se rassurent à ce sujet. Ce qu’il faut retenir, c’est que la date d’audience de confirmation des charges, qui avait été reportée n’a toujours pas été communiquée par la chambre préliminaire. En plus de cela, la question de l’aptitude de Gbagbo à suivre les audiences n’a toujours pas été réglée et fait actuellement l’objet de nombreuses écritures déposées par le Procureur, les avocats de la défense et le représentant des victimes. Le juge unique doit également se prononcer sur cette question une fois que les parties auront émis leurs observations. Vous comprenez qu’avec tout cela Gbagbo est loin d’être libéré.
JCC
Le Patriote : L’ancien chef de l’Etat sera encore devant les juges de la Cour pénale internationale, le vendredi 26 octobre prochain puis le mardi 30 octobre. Certains de ses partisans jubilent déjà. Selon eux, le président Laurent Gbagbo recouvrera la liberté à ces dates. Qu’en dites-vous ?
Issiaka Diaby : Nous voulons tout simplement dire qu’on ne peut empêcher quelqu’un de rêver. L’audience du vendredi prochain n’est rien d’autre que la réponse de la CPI à la demande d’appel introduite par les avocats de Laurent Gbagbo devant la Chambre d’appel de la juridiction internationale, après le rejet de la demande de liberté provisoire par la Chambre préliminaire. Ce vendredi-là, la Chambre d’appel se prononcera sur l’appel qui avait été interjeté par la Défense de Laurent Gbagbo contre la décision de la chambre préliminaire du 13 juillet 2012. Quant à l’audience du mardi 30 octobre prochain, une audience publique se tiendra à la Cour pour recueillir les observations des parties et des participants sur la question de la mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo. Il s’agit d’une procédure normale qui intervient tous les 120 jours conformément au Statut de Rome. Afin de se prononcer sur cette question, le Procureur, la Défense et le représentant des victimes présenteront à tour de rôle leurs arguments pendant 30 minutes. La chambre préliminaire rendra quelques semaines plus tard une décision sur la question. Cette question de liberté provisoire est donc une question qui est soulevée au moins tous les 120 jours par la chambre. Donc il ne sera pas question de libérer Laurent Gbagbo au cours de ces audiences.
LP : Mais la Chambre d’appel peut casser la décision de la Chambre préliminaire du 13 juillet dernier ?
ID : Dans tous les cas, cela ne fera pas de Laurent Gbagbo un homme de libre. Et puis, si par extraordinaire l’ancien chef d’Etat est élargi, ce sera sceller la deuxième mort de toutes les victimes de la crise postélectorale ; mais nous sommes loin d’en être là.
LP : Donc pour vous, les Ivoiriens et les victimes peuvent se tranquilliser. Laurent Gbagbo ne sera pas libéré…
ID : Laurent Gbagbo ne sera libéré ni le 26 ni le 30 octobre prochain. Tout le tapage qui se fait autour est fait à dessein pour essayer de distraire et tromper l’opinion. Que les victimes et les Ivoiriens se rassurent à ce sujet. Ce qu’il faut retenir, c’est que la date d’audience de confirmation des charges, qui avait été reportée n’a toujours pas été communiquée par la chambre préliminaire. En plus de cela, la question de l’aptitude de Gbagbo à suivre les audiences n’a toujours pas été réglée et fait actuellement l’objet de nombreuses écritures déposées par le Procureur, les avocats de la défense et le représentant des victimes. Le juge unique doit également se prononcer sur cette question une fois que les parties auront émis leurs observations. Vous comprenez qu’avec tout cela Gbagbo est loin d’être libéré.
JCC