Dialogue direct entre le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko et la confrérie des Dozo. Avant-hier, le premier policier ivoirien, dans le souci de l’équipe gouvernementale de mettre de l’ordre au sein de la grande famille des chasseurs traditionnels de Côte d’Ivoire appelés Dozo, afin d’assurer la sécurité pour tous les Ivoiriens partout dans le pays, a regardé ses hôtes droit dans les yeux pour leur dire la vérité. «Un dozo n’est ni policier, ni gendarme, ni juge. Celui qui agit mal ira en prison», a-t-il fermement mis en garde ses hôtes. Une façon pour lui de dire que l’état de grâce pour les dozos après la crise postélectorale est bel et bien fini. En effet, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a reconnu le concours des dozos dans la lutte de libération du pays des griffes de l’ancien régime. Lequel, malgré sa lourde défaite dans les urnes, a voulu confisquer le pouvoir par la force des armes. Cependant, pour Hamed Bakayoko, cela ne doit être un alibi pour les Dozos de troquer leurs apparats contre les treillis des policiers, des gendarmes, des militaires et la toge des magistrats. C’est pourquoi, il a été on ne peut plus clair sur la question : «La guerre est finie, le président de la République est en train de réorganiser le pays dans tous les domaines, de mettre de l’ordre. On remet tout à l’endroit. Ce qui veut dire : retour de chacun à sa place», a-t-il asséné. Décryptage : les Dozos doivent quitter les barrages sur les routes, ne doivent plus s’immiscer dans les contrôle de routine, dans les conflits fonciers dans les villages pour trancher en faveurs de tel ou tel groupe. Le ‘’dozoya’’ est un concept culturel et le Dozo doit se limiter à cela dans la société ivoirienne. Le ministre tout en annonçant une organisation des Dozos, a conseillé à ses interlocuteurs de veiller à l’extirpation de leurs rangs des brebis galeuses, qui jettent le discrédit à travers leurs actes sur toute la confrérie. Un langage direct et suffisamment limpide pour exprimer toute la détermination de l’Etat ivoirien à rassurer les populations ivoiriennes, les chancelleries et les ONG nationales et internationales, dont pas mal d’entre eux ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. En outre, depuis un certain temps, la question des Dozos est au centre du débat sécuritaire en Côte d’Ivoire. Et en homme d’Etat responsable et soucieux de la sécurité de tous les Ivoiriens, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a parlé avec franchise et sincérité aux Dozos. En lieu et place de jouer la carte du pourrissement comme c’était le cas par le passé, le ministre a affronté la situation en proposant des solutions durables pour la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire. Conformément à la vision du chef de l’Etat de faire de la Côte d’Ivoire un pays moderne, viable et émergeant à l’horizon 2020, chacun doit rester à la place qui est la sienne et jouer surtout sa partition. C’est le message qui a été passé et il a été reçu cinq sur cinq. Dans une ambiance bon enfant, le premier flic a posé l’équation et a proposé les solutions pour la bonne marche de l’Etat. C’est cela gouverner avec rigueur et démontrer à tous que les problèmes évoqués par les populations demeurent au c?ur des priorités de l’administration Ouattara.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara