Koné Zackaria n'est plus le patron de la Police militaire. Il attend son successeur pour faire la passation des charges et rejoindre son nouveau poste. Ce redoutable chef de guerre, qui a fait parler de lui pendant les heures chaudes de l'ex-rébellion armée des ex-Forces nouvelles (FN), avait été nommé par le président Alassane Ouattara à la tête de la Police militaire, une unité de l'armée dont le rôle était de traquer les éléments indélicats au sein des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). Plus d'un an après, il a été « remercié » par la hiérarchie militaire, qui l'a affecté en tant que Commandant en second au Bataillon d'artillerie sol-air (Basa) d'Akouédo. Une promotion-sanction, pourrait-on dire. Parce que même si son arrivée à Akouédo s'apparente à une promotion, les conditions de son affectation laissent plus d'un dubitatif, et doivent interpeller les soldats ivoiriens. En effet, la mutation du patron de la Police militaire intervient après la publication d'un rapport d'Amnesty international, très critique contre le gouvernement ivoirien en ce qui concerne les violations des droits de l'Homme.
Dans ce rapport, le camp génie d'Adjamé, qui abrite la Police militaire, ainsi que plusieurs autres camps militaires, ont été indexés comme des lieux de « détention arbitraire et de torture ». Bien que le gouvernement ait tenté de démentir les allégations de l'ONG de défense des droits de l'Homme à travers des réactions du ministre des Droits de l'Homme et des libertés publiques et de son collègue de la Défense, il fallait donner un signal fort à la communauté internationale. Et la hiérarchie militaire a été obligée de se « débarrasser » en douceur de Koné Zackaria, en l'affectant à une fonction où ses actions pourront être canalisées. Idem pour Gaoussou Koné alias Jah Gao, qui dirigeait le Groupement tactique 9 basé à Abobo. Lui aussi a été muté au 1er Bataillon de commandos-parachutistes (BCP) d'Akouédo. Cet ex-chef de guerre paierait cash son incapacité à maîtriser sa zone, qui a récemment été secouée par des violences suite à une politique d'assainissement de la commune d'Abobo. Que retenir de ces affections aux allures de sanction ? Le président Ouattara veut envoyer un message clair à tous ces soldats supposés proches de lui qui se croient tout permis. Car il sait comme le célèbre philosophe Rousseau, que « le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir ». Le chef de l’État veut donc dire à tous les chefs des unités de l'Armée qu'il est capable d'aller au-delà, si d'aventure pareille situation se reproduisait. S'il est vrai que la sécurité d'un État est très importante, il est tout aussi vrai que la construction d'un État moderne se base sur le respect des droits humains. Sur cette question, le président de la République ne transige pas, lui qui est conscient du poids que représentent les rapports des ONG internationales de défense de l'Homme dans l'appréciation de la gouvernance d'un État par la communauté internationale. D'ailleurs, ce sont ces mêmes ONG qui ont défendu ses partisans quand il était encore dans l'opposition. Se liguer contre elles serait se faire hara-kiri, d'autant plus que leurs rapports sont déterminants dans la décision des bailleurs de fonds. C'est d'ailleurs ce qu'a compris le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, quand il affirmait en France, le jeudi 1er novembre 2012 : « Dans le passé, j'ai été un prisonnier d'opinion défendu par Amnesty. Je ne vais donc pas faire de commentaires spécieux sur son rapport. Il faut que le gouvernement prenne toutes les dispositions pour que les droits de l'Homme soient au cœur de son action ». Une invite à tous ceux qui tenteraient de justifier l'injustifiable au lieu d'ouvrir les yeux sur les allégations d'Amnesty international.
Y. DOUMBIA
Dans ce rapport, le camp génie d'Adjamé, qui abrite la Police militaire, ainsi que plusieurs autres camps militaires, ont été indexés comme des lieux de « détention arbitraire et de torture ». Bien que le gouvernement ait tenté de démentir les allégations de l'ONG de défense des droits de l'Homme à travers des réactions du ministre des Droits de l'Homme et des libertés publiques et de son collègue de la Défense, il fallait donner un signal fort à la communauté internationale. Et la hiérarchie militaire a été obligée de se « débarrasser » en douceur de Koné Zackaria, en l'affectant à une fonction où ses actions pourront être canalisées. Idem pour Gaoussou Koné alias Jah Gao, qui dirigeait le Groupement tactique 9 basé à Abobo. Lui aussi a été muté au 1er Bataillon de commandos-parachutistes (BCP) d'Akouédo. Cet ex-chef de guerre paierait cash son incapacité à maîtriser sa zone, qui a récemment été secouée par des violences suite à une politique d'assainissement de la commune d'Abobo. Que retenir de ces affections aux allures de sanction ? Le président Ouattara veut envoyer un message clair à tous ces soldats supposés proches de lui qui se croient tout permis. Car il sait comme le célèbre philosophe Rousseau, que « le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir ». Le chef de l’État veut donc dire à tous les chefs des unités de l'Armée qu'il est capable d'aller au-delà, si d'aventure pareille situation se reproduisait. S'il est vrai que la sécurité d'un État est très importante, il est tout aussi vrai que la construction d'un État moderne se base sur le respect des droits humains. Sur cette question, le président de la République ne transige pas, lui qui est conscient du poids que représentent les rapports des ONG internationales de défense de l'Homme dans l'appréciation de la gouvernance d'un État par la communauté internationale. D'ailleurs, ce sont ces mêmes ONG qui ont défendu ses partisans quand il était encore dans l'opposition. Se liguer contre elles serait se faire hara-kiri, d'autant plus que leurs rapports sont déterminants dans la décision des bailleurs de fonds. C'est d'ailleurs ce qu'a compris le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, quand il affirmait en France, le jeudi 1er novembre 2012 : « Dans le passé, j'ai été un prisonnier d'opinion défendu par Amnesty. Je ne vais donc pas faire de commentaires spécieux sur son rapport. Il faut que le gouvernement prenne toutes les dispositions pour que les droits de l'Homme soient au cœur de son action ». Une invite à tous ceux qui tenteraient de justifier l'injustifiable au lieu d'ouvrir les yeux sur les allégations d'Amnesty international.
Y. DOUMBIA