Malgré les appels de pieds de ses alliés, le parti d’Alassane Ouattara semble bien décidé à faire cavalier seul aux prochaines élections municipales et régionales.
Le Rdr aurait voulu sacrifier ses alliés du Rhdp sur l’autel de ses intérêts qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Dans une démarche dépourvue d’élégance, le parti du chef de l’Etat a opposé une fin de non recevoir à la requête de ses alliés relative à la participation en rang serré du Rhdp aux élections municipales et régionales prévues le 24 février 2013 à travers des listes communes. La décision unilatérale qui manquera pas d’alourdi l’atmosphère suffisamment délétère entre les membres de la famille Houphouëtiste, a été rendue publique, samedi dernier, par le secrétaire général du Rdr. «Nous irons en Rhdp, mais avec la liberté aux bases de discuter et de s’entendre» a lancé Amadou Soumahoro au terme d’une séance d’information avec les secrétaires départementaux de son parti. La marche du Rhdp serait-elle désormais dictée par les secrétaires départementaux du Rdr en lieu et place de la conférence des présidents placée sous l’autorité d’Henri Konan Bedié ? C’est la triste réalité qui s’impose aux autres membres de l’alliance houphouëtiste depuis la prise du pouvoir par Alassane Ouattara. Le Rdr se sentant suffisamment fort grâce à la politique de rattrapage ethnique instaurée par son mentor, a mis l’alliance à la poubelle et dicte sa loi à ses alliés qu’il prend soin d’affaiblir au maximum. Les preuves de cette trahison sont légion. Le partage du gâteau après la prise du pouvoir a laissé des ressentiments au sein des autres membres du Rhdp que sont le Pdci, l’UDPCI et le Mfa. Tous ce sont ouvertement plaint de s’être vu attribuer une portion congrue de gâteau là où le Rdr s’est réservé la part du lion. Alors que les plaies ouvertes par les nominations de ses militants sur des considérations ethno-tribales étaient encore béantes, le Rdr a utilisé ses milices pour braquer les sièges de l’Assemblée Nationale au détriment de ses alliés. Le Pdci, l’Udpci et le Mfa ont du se plier devant les armes des Frci et de leurs supplétifs dozos dans plusieurs circonscription électorales pendant les législatives. Cette violence politique, marque distinctive du Rdr a permis au parti de Ouattara de s’attribuer une majorité écrasante qui lui permet d’en imposer à ses alliés à l’hémicycle. L’ingratitude du Rdr à l’égard de ses compagnons du golf hôtel se dessine de nouveau à la faveur des élections locales qui s’annoncent. Ceux qui savent décrypter le langage politique local ont perçu derrière la subtilité du discours d’Amadou Soumahoro, la roublardise du Rdr qui ne perçoit l’alliance Rhdp que sous le prisme de ses intérêts égoïstes. En effet, il transparait clairement de ses propos que le principal parti au pouvoir ne veut pas faire de listes communes avec ses alliés. Cette volonté de faire cavalier seul avait déjà été clairement affichée par Joël N’Guessan, l’un des nombreux porte-parole de ce parti, le 6 juin dernier. « Les élections locales constituent le moyen le plus sûr pour un parti d’apprécier le dynamisme de ses militants candidats sur le terrain. Il ne faut pas que, sous le prétexte de liste d’union ou de liste concertée, l’on fasse le lit politique à des personnes dont la présence sur le terrain n’est pas prouvée par des actions de proximité auprès des populations votantes. Ce serait de la pure usurpation » avait-il indiqué. Le Rdr n’est pas prêt à faire la moindre passe à ses partenaires, mais il serait bien disposé à réchauffer l’alliance à la seule condition que celle-ci lui soit profitable. D’où sa stratégie consistant à mettre la base du Rhdp au cœur de la stratégie électorale. De façon pratique, il ne peut avoir de listes communes que dans les régions où le Rdr n’est pas sur de l’emporter. Cette stratégie permet au parti de Ouattara, toujours en quête de légitimité, d’assoir ses tentacules un peu partout et bien entendu au dépends de ses alliés qu’il considère comme de simples marchepieds devenus un fardeau après la conquête du pouvoir. La vérité est que Ouattara n’a plus besoin du Rhdp et les autres houphouëtistes ont du le comprendre.
Jean Khalil Sella
Le Rdr aurait voulu sacrifier ses alliés du Rhdp sur l’autel de ses intérêts qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Dans une démarche dépourvue d’élégance, le parti du chef de l’Etat a opposé une fin de non recevoir à la requête de ses alliés relative à la participation en rang serré du Rhdp aux élections municipales et régionales prévues le 24 février 2013 à travers des listes communes. La décision unilatérale qui manquera pas d’alourdi l’atmosphère suffisamment délétère entre les membres de la famille Houphouëtiste, a été rendue publique, samedi dernier, par le secrétaire général du Rdr. «Nous irons en Rhdp, mais avec la liberté aux bases de discuter et de s’entendre» a lancé Amadou Soumahoro au terme d’une séance d’information avec les secrétaires départementaux de son parti. La marche du Rhdp serait-elle désormais dictée par les secrétaires départementaux du Rdr en lieu et place de la conférence des présidents placée sous l’autorité d’Henri Konan Bedié ? C’est la triste réalité qui s’impose aux autres membres de l’alliance houphouëtiste depuis la prise du pouvoir par Alassane Ouattara. Le Rdr se sentant suffisamment fort grâce à la politique de rattrapage ethnique instaurée par son mentor, a mis l’alliance à la poubelle et dicte sa loi à ses alliés qu’il prend soin d’affaiblir au maximum. Les preuves de cette trahison sont légion. Le partage du gâteau après la prise du pouvoir a laissé des ressentiments au sein des autres membres du Rhdp que sont le Pdci, l’UDPCI et le Mfa. Tous ce sont ouvertement plaint de s’être vu attribuer une portion congrue de gâteau là où le Rdr s’est réservé la part du lion. Alors que les plaies ouvertes par les nominations de ses militants sur des considérations ethno-tribales étaient encore béantes, le Rdr a utilisé ses milices pour braquer les sièges de l’Assemblée Nationale au détriment de ses alliés. Le Pdci, l’Udpci et le Mfa ont du se plier devant les armes des Frci et de leurs supplétifs dozos dans plusieurs circonscription électorales pendant les législatives. Cette violence politique, marque distinctive du Rdr a permis au parti de Ouattara de s’attribuer une majorité écrasante qui lui permet d’en imposer à ses alliés à l’hémicycle. L’ingratitude du Rdr à l’égard de ses compagnons du golf hôtel se dessine de nouveau à la faveur des élections locales qui s’annoncent. Ceux qui savent décrypter le langage politique local ont perçu derrière la subtilité du discours d’Amadou Soumahoro, la roublardise du Rdr qui ne perçoit l’alliance Rhdp que sous le prisme de ses intérêts égoïstes. En effet, il transparait clairement de ses propos que le principal parti au pouvoir ne veut pas faire de listes communes avec ses alliés. Cette volonté de faire cavalier seul avait déjà été clairement affichée par Joël N’Guessan, l’un des nombreux porte-parole de ce parti, le 6 juin dernier. « Les élections locales constituent le moyen le plus sûr pour un parti d’apprécier le dynamisme de ses militants candidats sur le terrain. Il ne faut pas que, sous le prétexte de liste d’union ou de liste concertée, l’on fasse le lit politique à des personnes dont la présence sur le terrain n’est pas prouvée par des actions de proximité auprès des populations votantes. Ce serait de la pure usurpation » avait-il indiqué. Le Rdr n’est pas prêt à faire la moindre passe à ses partenaires, mais il serait bien disposé à réchauffer l’alliance à la seule condition que celle-ci lui soit profitable. D’où sa stratégie consistant à mettre la base du Rhdp au cœur de la stratégie électorale. De façon pratique, il ne peut avoir de listes communes que dans les régions où le Rdr n’est pas sur de l’emporter. Cette stratégie permet au parti de Ouattara, toujours en quête de légitimité, d’assoir ses tentacules un peu partout et bien entendu au dépends de ses alliés qu’il considère comme de simples marchepieds devenus un fardeau après la conquête du pouvoir. La vérité est que Ouattara n’a plus besoin du Rhdp et les autres houphouëtistes ont du le comprendre.
Jean Khalil Sella