Nous l’avons annoncé dans nos colonnes la semaine dernière. En termes d’interrogations, nous avons prédit que le doyen des cadres, le ministre Jean Konan Banny, aura des difficultés à faire revenir la cohésion, l’unité, le consensus recherché au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) à Yamoussoukro, ville natale de Félix Houphouët-Boigny. La réunion qu’il a convoquée à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de la paix, a accouché d’une souris. Secrétaires généraux de section, membres du Bureau politique, membres du Grand conseil, membres de la Jpdci et l’Ufpdci, sympathisants ont pris d’assaut la salle pour manifester leur désir de voir le consensus se faire au Pdci. C’est pourquoi, après l’avoir écouté le natif de Morofé, qui a situé le cadre de cette rencontre qui se résume à «la recherche du consensus autour d’un candidat». Les militants, tour à tour, ont pris la parole pour mettre les pendules à l’heure. Pour commencer, M Carlos Konan appuyé par Germais Banny ont exigé la publication de la liste des candidatures enregistrées jusqu’à ce jour afin que chacun, sortant de cette réunion soit éclairé. A cette demande, Jean Konan Banny a d’abord exprimé son opposition «Si nous voulons mener les candidats à faire le consensus et à faire la cohésion, il ne faudrait pas qu’on étale ce pour quoi ils ne s’entendent pas. Ceux qui veulent le faire le savent». Mais, il a fini par céder sous la pression des militants. Ainsi l’on peut affirmer avec précision que les candidats à la candidature pour la Mairie de Yamoussoukro sont : «Kouacou Gnrangbé Jean, Yablé Koffi Désirée, Naylor Ahouly, Ettien Koffi Octave, Konan Michel, Tanoh Kouassi Georges et Konian François qui semble avoir désisté». Les réactions seront encore plus virulentes à l’endroit de certains candidats et du comité mis en place pour le consensus. Jean-Baptiste Akrou, cadre de la cité des Lacs, a dit son inquiétude au comité : «Je suis inquiet. Peut-être par déformation professionnelle. Pendant cinq mois, vous avez travaillé, vous avez rencontré certaines personnes, vous n’avez pas pu trouver le consensus. Chacun veut être tête de liste. Tout le monde est d’accord à condition qu’il soit tête de liste. Comment vous pourrez régler en deux semaines ce que vous n’avez pas pu régler en cinq mois ? ». Lui emboîtant le pas, Jean Parfait Konan a, demandé au doyen Banny de prendre ses responsabilités pour faire taire les querelles et faire cesser le désordre politique. Avec lui, les femmes ont crié leur ras-le-bol de voir les cadres de Yamoussoukro s’entredéchirer pour des postes électifs. Situation qui sera décriée par les secrétaires généraux de section, la Jpdci et bien d’autres militants qui ont pris la parole. Ayant écouté toutes les récriminations, toutes les suggestions, le doyen des cadres, Jean Konan Banny, mis à mal, a appelé les uns les autres à la patience.
JEAN PAUL LOUKOU
JEAN PAUL LOUKOU