x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le dimanche 25 novembre 2012 | AFP

Quatre militaires français jugés à Paris pour le meurtre d`un Ivoirien

© AFP Par DR
Bataille d`Abidjan: soldats français de la Force Licorne
PARIS - Quatre anciens militaires français de la force
Licorne en Côte d`Ivoire, dont un colonel, sont jugés à partir de mardi à
Paris pour le meurtre en 2005 de Firmin Mahé, un jeune Ivoirien qu`ils
affirment avoir reçu l`ordre d`éliminer.
Mahé, 29 ans, avait été étouffé avec un sac plastique fixé sur sa tête avec
du ruban adhésif, alors qu`il était transporté dans un véhicule blindé
français.
Pour les militaires, c`était un "coupeur de route", un criminel attaquant
les voyageurs et terrorisant les populations dans la "zone de confiance"
qu`ils étaient chargés de surveiller, dans un pays à l`époque coupé en deux
par une guerre civile ayant éclaté trois ans plus tôt.
Pour les proches de Mahé, ce n`était pas un bandit, il y a eu erreur sur la
personne. Une dizaine de membres de sa famille comptent venir de Côte d`Ivoire
pour assister au procès, prévu devant la cour d`assises jusqu`au 7 décembre.
Ils espèrent "sa réhabilitation", a dit à l`AFP leur avocat, Fabien Ndoumou.
Firmin Mahé avait été interpellé le 13 mai 2005 près de la localité de
Bangolo (ouest), après avoir été blessé à une jambe lors d`un accrochage avec
des militaires français. Il avait été conduit à une infirmerie puis dirigé
vers la ville de Man sur ordre du général Henri Poncet, alors commandant de la
force Licorne. C`est en route qu`il était mort.
Les accusés, qui ont quitté l`armée, sont le colonel Eric Burgaud, 50 ans,
chef de corps à l`époque, et les trois militaires présents dans le blindé:
l`adjudant-chef Guy Raugel, 48 ans, qui a étouffé Mahé, le brigadier-chef
Johannes Schnier, 35 ans, qui le maintenait, et le brigadier Lianrifou Ben
Youssouf, 32 ans, qui conduisait le véhicule.
Les faits avaient été dénoncés par d`autres militaires.

"roulez doucement, vous me comprenez"

Au début de l`enquête, le général Poncet avait été mis en examen pour
complicité d`homicide volontaire, le colonel Burgaud ayant affirmé avoir reçu
de lui "un ordre pas clair dont l`interprétation était très claire", explique
son avocat, Alexis Gublin.
"+Roulez doucement, vous me comprenez+ (...). Cela signifiait que la
solution idéale était qu`il décède en route", avait déclaré le colonel durant
l`enquête. Mais le général Poncet a démenti avoir donné un tel ordre et a
bénéficié d`un non-lieu.
Henri Poncet est parmi la trentaine de témoins attendus au procès, de même
que l`ancienne ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie.
Eric Burgaud "va reconnaître avoir transmis l`ordre implicite que Mahé
arrive mort", précise Me Gublin, en déplorant que le général Poncet "n`ait pas
eu le courage de prendre ses responsabilités".
L`adjudant-chef Raugel, lui, "a toujours dit ce qu`il avait fait", rappelle
son avocat, Jacques Trémolet de Villers: "il a mis fin aux jours de Mahé sur
ordre de son colonel".
"Un ordre qu`il trouvait +libérateur+, parce qu`il ne savait pas quoi faire
du coupeur de route", dit-il. En plein conflit ethnique, "il se disait: +si je
le remets au nord, il sera tué à la machette, si je le remets au sud, il sera
libéré et continuera+".
La défense va mettre en avant la difficulté pour les hommes d`une force
telle que Licorne, déployée en soutien de l`Onu en Côte d`Ivoire (Onuci), de
remplir leur mission de maintien de l`ordre, sans cadre juridique.
"L`Onuci n`a aucun pouvoir de police judiciaire, de rétention, de
détention... ", souligne Me Gublin. "Il y a un mandat politique, mais en
pratique, c`est +débrouillez-vous+".
Les faits s`étaient déroulés dans un contexte très tendu, six mois après le
bombardement d`un camp de Licorne à Bouaké (centre) qui avait fait dix morts.
at/soh/bg
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ