Des danseurs qui mangent du feu, des torses nus qui résistent aux coups de machettes etc., le Festival des Arts Sacrés de Korhogo (Fasko) a donné les 24 et 25 novembre derniers, un aperçu de son répertoire, au Centre culturel de la cité du Poro. Juste un aperçu car selon les organisateurs, le festival du nord du pays créé et révélé au public depuis le 18 octobre à l’occasion de son lancement au Palais de la culture à Abidjan, ne connaîtra son véritable départ qu’en 2013. Quatre temps forts ont meublé les deux jours d’activités. La cérémonie d’ouverture au centre culturel, les prestations des danses, le colloque international à l’hôtel Mont Korhogo et les visites des sites sacrés. Le Fasko2012, parrainé par le Président de l’Assemblée Nationale, Soro Guillaume, a ouvert ses portes en présence de l’administration locale, la chefferie traditionnelle et trois délégations étrangères venues de Suède, Suisse et d’Allemagne. A cette occasion, M. Yves Konan, le chef de cabinet du ministre de la Culture et de la Francophonie, représentant le ministre Maurice Kouakou Bandaman a dit les remerciements de son ministère au Président de la République qui, selon lui, est un «indéfectible soutien des arts et de la culture ivoirienne».
Rappelant les objectifs majeurs du Fasko, le collaborateur du ministre Bandaman a précisé que « le festival envisage de créer des rencontres entre détenteurs et gardiens du patrimoine culturel sacré que sont les devins, les sociétés de masques, les guérisseurs, les chasseurs, les artisans et ceux qui travaillent sur ces matières, à savoir les scientifiques, les chercheurs et professionnels des arts et de la culture». Pour lui, les résultats obtenus par l’équipe du Dr Ouattara Syna, anthropologue ivoirien à l’Université de Gothenburg en Suède et commissaire général du Fasko, «permettront de faire de ce projet, un véritable tremplin en vue du bien-être socio-économique de toutes les populations des régions du Poro, de la Bagoué, du Tchologo et du Hambol».
Présent à toutes les activités, le député Salimou Coulibaly, représentant le parrain de cette première édition, a réitéré aux organisateurs les encouragements et le soutien de Guillaume Soro. Pour sa part, le président du conseil général de Korhogo, Silué Tiagnigué, en sa qualité de porte-parole des quatre régions concernées par le festival, a dit la reconnaissance du peuple Sénoufo au ministère de la culture pour l’organisation de ce festival qui est un espace de valorisation, de vulgarisation et de pérennisation de sa riche culture qui ne disposait plus d’espace d’expression depuis la mort du Katana festival.
Des engagements forts
Aussi a-t-il fait la promesse de voir ce peuple soutenir le Fasko pour lequel son vœu est de le voir devenir une institution en vue de donner l’occasion aux étrangers et même aux Ivoiriens de découvrir le peuple du nord du pays à travers sa culture. Ces engagements forts ont certainement redonné espoir à tous ceux qui ont suivi le difficile démarrage des activités. En effet, antérieurement prévu pour commencer le jeudi 22 novembre, ce n’est que le samedi après-midi que le festival a pu démarrer.
Malgré un agencement plutôt pénible et rouillé par des interminables débats entre organisateurs, chaque activité a tenu le public en haleine. Ce fut le cas du colloque scientifique qui a eu lieu dans la salle du restaurant de l’hôtel Mont Korhogo. Les échanges entre le Pr Till Forster de l’Université de Suisse, spécialiste et auteur d’ouvrages sur le peuple Sénoufo et le Pr d’Histoire-Géographie, Soro Seydou Siélé, un pur fils de la tradition Sénoufo, a déchaîné des passions. Si pour le premier, certaines valeurs de la culture Sénoufo sont menacées par le modernisme, pour le second, la culture Sénoufo reste inaltérable au temps. Toutes aussi pertinentes ont été les inquiétudes soulevées par le Pr Guillena, l’écologiste suédoise qui a évoqué la riche flore en déperdition et proposé des recettes de renouvellement de notre pharmacie naturelle. Outres ces hommes de science et ces chercheurs, les danses ont démontré jusque très tard dans la nuit de la première journée qu’elles restent des attraits réels et des sources touristiques intarissables. Les Blancs ont dansé. Mais, ils ont surtout été émerveillés par les virtuoses du feu, les acrobaties du boloï, l’audace et le mysticisme des chasseurs ... Enfin, la dernière satisfaction vient des visites. Seules deux sur les cinq prévues ont pu se faire. Mais, elles ont comblé ceux qui y ont pris part. D’abord, la visite de l’UGAN, le siège de l’Union des Groupements des Artisans du Nord. A l’UGAN, la visite de la vitrine sacrée a permis d’en savoir un peu plus sur des masques comme le Wambêlê, des symboles comme le calao ou des tenues comme les tenues traditionnelles sénoufo. Après l’UGAN, les visiteurs se sont rendus au Forum du Fasko. Ici, les tradipraticiens et les dozos ont exposé et vendu une panoplie de leur arsenal et autres remèdes miracles. La petite parenthèse a permis de découvrir que pour 2013, il y aura matière à vendre, à discuter et à échanger. Car le vivier existe. Pourvu que les moyens et l’organisation suivent.
Mack Dakota, Correspondant
Rappelant les objectifs majeurs du Fasko, le collaborateur du ministre Bandaman a précisé que « le festival envisage de créer des rencontres entre détenteurs et gardiens du patrimoine culturel sacré que sont les devins, les sociétés de masques, les guérisseurs, les chasseurs, les artisans et ceux qui travaillent sur ces matières, à savoir les scientifiques, les chercheurs et professionnels des arts et de la culture». Pour lui, les résultats obtenus par l’équipe du Dr Ouattara Syna, anthropologue ivoirien à l’Université de Gothenburg en Suède et commissaire général du Fasko, «permettront de faire de ce projet, un véritable tremplin en vue du bien-être socio-économique de toutes les populations des régions du Poro, de la Bagoué, du Tchologo et du Hambol».
Présent à toutes les activités, le député Salimou Coulibaly, représentant le parrain de cette première édition, a réitéré aux organisateurs les encouragements et le soutien de Guillaume Soro. Pour sa part, le président du conseil général de Korhogo, Silué Tiagnigué, en sa qualité de porte-parole des quatre régions concernées par le festival, a dit la reconnaissance du peuple Sénoufo au ministère de la culture pour l’organisation de ce festival qui est un espace de valorisation, de vulgarisation et de pérennisation de sa riche culture qui ne disposait plus d’espace d’expression depuis la mort du Katana festival.
Des engagements forts
Aussi a-t-il fait la promesse de voir ce peuple soutenir le Fasko pour lequel son vœu est de le voir devenir une institution en vue de donner l’occasion aux étrangers et même aux Ivoiriens de découvrir le peuple du nord du pays à travers sa culture. Ces engagements forts ont certainement redonné espoir à tous ceux qui ont suivi le difficile démarrage des activités. En effet, antérieurement prévu pour commencer le jeudi 22 novembre, ce n’est que le samedi après-midi que le festival a pu démarrer.
Malgré un agencement plutôt pénible et rouillé par des interminables débats entre organisateurs, chaque activité a tenu le public en haleine. Ce fut le cas du colloque scientifique qui a eu lieu dans la salle du restaurant de l’hôtel Mont Korhogo. Les échanges entre le Pr Till Forster de l’Université de Suisse, spécialiste et auteur d’ouvrages sur le peuple Sénoufo et le Pr d’Histoire-Géographie, Soro Seydou Siélé, un pur fils de la tradition Sénoufo, a déchaîné des passions. Si pour le premier, certaines valeurs de la culture Sénoufo sont menacées par le modernisme, pour le second, la culture Sénoufo reste inaltérable au temps. Toutes aussi pertinentes ont été les inquiétudes soulevées par le Pr Guillena, l’écologiste suédoise qui a évoqué la riche flore en déperdition et proposé des recettes de renouvellement de notre pharmacie naturelle. Outres ces hommes de science et ces chercheurs, les danses ont démontré jusque très tard dans la nuit de la première journée qu’elles restent des attraits réels et des sources touristiques intarissables. Les Blancs ont dansé. Mais, ils ont surtout été émerveillés par les virtuoses du feu, les acrobaties du boloï, l’audace et le mysticisme des chasseurs ... Enfin, la dernière satisfaction vient des visites. Seules deux sur les cinq prévues ont pu se faire. Mais, elles ont comblé ceux qui y ont pris part. D’abord, la visite de l’UGAN, le siège de l’Union des Groupements des Artisans du Nord. A l’UGAN, la visite de la vitrine sacrée a permis d’en savoir un peu plus sur des masques comme le Wambêlê, des symboles comme le calao ou des tenues comme les tenues traditionnelles sénoufo. Après l’UGAN, les visiteurs se sont rendus au Forum du Fasko. Ici, les tradipraticiens et les dozos ont exposé et vendu une panoplie de leur arsenal et autres remèdes miracles. La petite parenthèse a permis de découvrir que pour 2013, il y aura matière à vendre, à discuter et à échanger. Car le vivier existe. Pourvu que les moyens et l’organisation suivent.
Mack Dakota, Correspondant