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Politique Publié le samedi 1 décembre 2012 | Le Patriote

Conférence de presse du chef de l’Etat avant son depart du zanzan Alassane Ouattara depuis Bondoukou : “La déstabilisation ne passera pas en Côte d’Ivoire”

© Le Patriote Par Aristide
Visite d`Etat dans le Zanzan: Alassane Ouattara a rencontré les chefs religieux de Bondoukou / Le Président et les Imams
Mardi 27 novembre 2012. Bondoukou. En visite d`Etat dans le Zanzan, le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara a échangé avec les chefs de la communauté Musulmane
Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, était face à la presse, hier après-midi pour faire le point de sa tournée dans le District du Zanzan. Cette rencontre, qui a eu lieu peu avant que le Président de la République ne quitte la capitale de la région du Gontougo, a été l’occasion pour lui de faire la lumière sur les préoccupations des journalistes portant sur le bilan de la visite, la réconciliation nationale, les actions de développement du Gouvernement et le fonctionnement de l’alliance RHDP. Le chef de l’Etat, qui s’est félicité du bon déroulement de cette visite a souligné que celle-ci a été riche car ayant permis de toucher les réalités d’une région sinistrée. En plus de lui avoir permis d’écouter les populations, elle a également servi à mesurer l’ampleur des premières actions qui préfigurent la réalisation des promesses de campagne pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations dans un environnement sociopolitique apaisé. Nous vous proposons l’intégralité de cette conférence de presse.

Propos liminaires

Monsieur le ministre d’Etat,
Monsieur le ministre chargé des Affaires présidentielles,
Madame, messieurs les membres du gouvernement,
Chers amis de la presse,
Madame et Messieurs,

Nous voilà au terme de notre séjour dans le district du Zanzan. Un voyage enrichissant et émouvant. Nous sommes restés du mardi au vendredi, donc quatre journées pleines. Nous avons visité tous les départements du Bounkani et ceux du Gontougo : au total neuf départements. Nous avons rencontré les populations et écouté leurs doléances.
Nous avons également, ensemble, pu faire le point de la situation dans notre pays. J’ai été très ému de constater que beaucoup d’entre elles me disent que les choses ont commencé à s’améliorer. La situation et les conditions de vie vont s’améliorer davantage dans les prochains mois, puisqu’avec le Programme présidentiel d’urgence nous avons prévu de réparer les pompes hydrauliques pour donner de l’eau potable.
Que ce soit au niveau urbain qu’au niveau villageois, nous essayons d’améliorer le circuit d’électricité, de réhabiliter les écoles, les centres de santé, de donner des tables, des kits scolaires. Bref, il y a une légère amélioration. Je note que cela fait dix mois que nous avons mis en place ce programme et qu’on ne peut pas faire tout ce qu’il faut en dix-huit mois.
Mais dans un an ou deux, il n’y aura plus de problèmes d’eau potable dans les localités concernées. Nous aurons réglé les problèmes d’électricité, construit de nouvelles écoles et la vie sera bien meilleure pour nos parents du Zanzan. Je le dis parce que le Zanzan a été la région qui a été la moins lotie de nos différentes régions, puisque le taux de pauvreté est le plus élevé, le taux de scolarité est le plus faible, peu de médecins, peu de sages-femmes.
Nous avons besoin d’apporter notre solidarité à cette région mais d’également de donner un message d’espoir. C’est ce message que nous avons tenté de partager avec nos concitoyens. Je crois que ce message a été bien reçu : j’ai bon espoir que nous allons pouvoir améliorer les conditions de vie dans les années à venir dans cette région. J’ajoute que nous venons à l’Est après que nous ayons visité l’Ouest.
L’Ouest a été le théâtre de beaucoup de meurtres, d’assassinats, de blessures et de souffrances. Et après l’Ouest, j’ai estimé que c’était à l’Est où la pauvreté est la plus grande que je devrais venir, pour apporter ma compassion aux populations. Et leur dire que nous faisons beaucoup pour diminuer cette souffrance.
Je suis content d’avoir fait cette mission.
Je remercie la délégation qui m’a accompagnée notamment le ministre d’Etat ministre de l’Intérieur qui a été le président du comité d’organisation, plusieurs ministres du gouvernement et de la Présidence. Nous allons poursuivre ce que nous avons commencé.
Cela est très important, il y a des choses qui doivent être faites avant la fin de l’année. Par exemple, donner des camions Benne et des tracteurs aux différentes mairies et faire en sorte que le raccordement du réseau électrique soit fait avec le Ghana.
Et que nous puissions résoudre les problèmes d’eau. Voilà ce que je voulais dire comme propos liminaire, en terminant par remercier les autorités et les populations locales pour l’accueil qui m’a été réservé. Dans le Zanzan, nous avons passé quatre belles journées très chargées mais très fructueuses. Rien de tel pour un chef d’Etat de venir à l’écoute des populations. Nous avons également parlé de réconciliation et surtout travaillé à la réconciliation.
C’est un chapitre important pour notre pays. Et là également, je constate que nous sommes bien engagés. La réconciliation est bien en marche, car les uns et les autres sont prêts à se pardonner pour que nous tournions la page et nous consacrer tous à la reconstruction de la Côte d’Ivoire.
Merci je suis à votre disposition pour quelques questions.


Lors de votre meeting à Tanda, il vous a été demandé d’ériger ce département en région compte tenu du fait qu’elle regorge de plus de la moitié de la population du Gontougo. Vous n’avez pas répondu à cette doléance. Qu’en dites-vous ?

La deuxième question est relative à la promesse de campagne de donner un statut aux chefs traditionnels. Vous n’êtes pas revenu sur la question. La troisième question porte sur le mandat d’arrêt de la Cpi contre l’ex-Première dame, Simone Gbagbo. Est-ce que la Côte d’Ivoire va répondre favorablement à ce mandat d’arrêt ?

Pour la première question, concernant l’érection de Tanda en région. Nous avons une méthode de travail. Le ministre de l’Intérieur en a pris bonne note, il examinera la question. Je ne peux pas me prononcer sur le champ pour dire je vais donner une région à Tanda. Ce n’est pas ma manière de travailler. Concernant le statut des rois et chefs traditionnels, ce dossier également est en cours. C’est un dossier très complexe, nous devons nous entourer de toutes les précautions pour ne vexer personne, pas trop bousculer nos traditions, nos us et coutumes.

Le ministère de l’Intérieur y travaille et me fera des propositions dans les mois à venir. Concernant le mandat d’arrêt contre Mme Simone Gbagbo, effectivement la CPI a rendu public ce mandat d’arrêt, nous prenons acte de la décision. Le gouvernement aura le temps d’examiner la question et de se prononcer.

Monsieur le président de la République, pendant toute cette visite, vous avez parlez de paix et de réconciliation. Est-ce que vous n’êtes pas en train de faire le travail de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation de Monsieur Charles Konan Banny que vous avez mandaté ?

Point du tout. Je l’ai dis et je le répète, la réconciliation est l’affaire de tous. C’est votre affaire, c’est mon affaire, c’est l’affaire de tous ceux qui sont dans cette salle. Et là, les ONG s’engagent d’ailleurs dans cette volonté de réconciliation de nos concitoyens. Je félicite les artistes qui ont mené la caravane de la paix à travers le pays et je pense que d’autres ferons de même. Des ministres le font, des partis politiques le font et bien entendu la commission dialogue vérité et réconciliation également.

Nous devons aller vite dans la réconciliation. Ce n’est pas chose facile, je me suis informé auprès des pays qui ont eu des drames comme le nôtre, le Rwanda, l’Afrique du sud, le Burundi, le Liberia, la Sierra Leone. Cela prend des années. Mais un élément essentiel de la réconciliation c’est l’amélioration du quotidien de nos citoyens.

Et c’est pour cela que pour moi le programme économique est un catalyseur essentiel de la réconciliation. Et pour que nous ayons une croissance forte, il faut que tout le monde soit inséré dans cette volonté de réconciliation. Maintenant, la commission dialogue vérité et réconciliation fait son travail. Cette commission fait du bon travail.
Elle est en train de travailler à mettre en place des structures locales légères pour pouvoir aller le plus près possible des populations. Nous considérons également que cela est une bonne chose. La réconciliation comme je l’ai dis demande le pardon, demande la repentance et demande la justice. Parce que n’oubliez pas qu’il y a eu plus de 3200 mort dans cette crise et que les proches de ces victimes veulent que justice soit rendue.
La difficulté en matière de justice, c’est que quand nous sommes arrivés aux affaires, les prisons avaient été détruites pas seulement à Abidjan mais souvent à l’intérieur du pays où les tribunaux n’existaient plus, tout avait été pillé, volé, pas de machines, pas de téléphones, les juges avaient disparu et ainsi de suite, il fallait reconstituer tout cela.
Et ça nous a pris trop de temps. Maintenant que la justice peut fonctionner correctement et qu’elle a eu un investissement important pour remettre en place les infrastructures, les juges étant au travail, les prisons ayant été réhabilitées, les choses pourront aller normalement. Donc je suis confiant que la justice fera son travail et que chacun de nous aura à jouer sa partition.

Monsieur le président, à l’issue de votre tournée vous avez beaucoup parlé du Programme Présidentiel d’Urgence (Ppu), à aucun moment vous n’avez parlé des régionales. Notamment de ce que les conseils régionaux feront dans ces régions. Je voudrais d’abord que vous nous situez sur les actions des conseils régionaux mais surtout au regard de l’inaction des conseils généraux et des Hautes autorités dans cette partie de la région, et partout en Côte d’Ivoire d’ailleurs, pourquoi vous n’envisagez pas un audit général ?

J’ai parlé du Programme Présidentiel d’Urgences parce que comme je l’ai dit, c’est un programme d’urgences, urgences d’ailleurs au pluriel ! Que se soit dans le domaine de la salubrité, de la santé, de’ l’éducation, des infrastructures, il fallait démarrer quelque chose et nous l’avons fait quand nous étions à l’Hôtel du Golf.

Il fallait donner un signal que malgré notre statut de prisonnier politique entre guillemets dans lequel nous nous trouvions, nous pouvions lancer des actions. Et ces actions pouvaient démarrer dès que la Côte d’Ivoire serait libérée. Et c’est ce qui s’est fait. Nous avons commencé avec 50 milliards Fcfa à l’Hôtel du Golf, nous avons indiqué que ce programme était porté à 100 milliards pour 2011. Pour 2012, il est à 125 milliards et il continuera.

Vous savez, ceci permet d’aller rapidement sur les questions qui sont au coeur des conditions de vie de nos concitoyens. Cela est spécifique à ce programme, mais les structures de l’Etat continueront de fonctionner. Nous avons des mairies, nous avons des conseils régionaux, la vérité c’est que ces structures n’ont pas eu de ressources.

Les mairies n’ont pas eu, surtout les zones ex-Cno. Ce sont des maires qui n’ont jamais eu d’argent, même certaines grandes mairies à Abidjan n’ont jamais eu le premier sou pour faire quoique ce soit. Mais, maintenant la gestion financière est telle que chacun aura l’argent auquel il a droit. Comme cela, les populations pourront juger les rendements de leurs maires, de leurs conseils généraux.

Et j’ajoute que j’ai également proposé de créer douze (12) districts en tenant compte des Districts autonomes de Yamoussoukro et d’Abidjan. Et ces Districts seront fournis bientôt en personnes et en gestionnaires et ce sont des personnalités qui auront rang de ministres.

Parce que je veux une décentralisation et que ces Gouverneurs auront une vue d’ensemble sur la gestion de leur district. Le District du Zanzan aura un Gouverneur qui aura en charge la gestion, le contrôle budgétaire avec toutes les structures qui l’accompagnent bien sûr, que ce soit un conseil général ou le maire. Mais, je veux qu’on suive de près, l’utilisation des ressources publiques et que nous puissions avoir des résultats au bout du compte afin que chaque année nous sachions ce que nous avons promis et ce que nous avons fait.

Un audit sur le passé, vous savez, les résultats sont connus de tous. Ça été du gaspillage, du vol, des détournements de deniers publics. Je crois qu’il faut tourner la page. Ce qui m’intéresse c’est le présent et l’avenir, j’en suis responsable. Et je veux organiser notre pays pour que la Côte d’Ivoire avance et que nous retrouvions notre place pour que les ivoiriens se sentent mieux. Voici mon programme.

Vos parents du Bounkani et du Gountougo vous ont réservé un accueil enthousiasme. Cependant, il ressort des indiscrétions que les parents du ministre Anaky Kobenan, votre allié, ne se sont pas liés aux mouvements de foules car selon eux, leur fils n’est pas représenté au gouvernement. Du coté de l’UDPCI également, on parle de strapontins avec un ministre au gouvernement. Monsieur le président de la République, le RHDP n’est--il pas à l’épreuve de sa cohésion?

Point du tout. Je veux que les choses soient claires. Il y a un gouvernement qui doit travailler pour améliorer les conditions des ivoiriens. J’ai indiqué que ce serait un gouvernement d’union. Mais cela ne veut pas dire que tout le monde sera dans le gouvernement. Cela doit être très clair y compris les alliés.

Je suis responsable de l’exécutif. Je dois mettre en place un gouvernement qui ne permet d’offrir aux ivoiriens ce que je leur ai promis. Il y a plusieurs structures dans la nation. Il n’y a pas que le gouvernement. Nous avons des institutions, nous avons l’Assemblée nationale… Donc le fait que tel ou tel parti ait un seul portefeuille ministériel n’est pas ma préoccupation.

Je tiens à ce que ceci soit clair. A ce stade, il me reste trois ans de mon mandat. Je veux réussir et je veux être conforme aux engagements à l’endroit des Ivoiriens et ce gouvernement que j’ai formé comprend des personnalités qui ont fait leur preuve dans le gouvernement ou ailleurs. J’ajoute que nul n’a été sanctionné.

C’est vous les journalistes, qui êtes la traduction de l’opinion, qui m’avez dit qu’il y avait trop de ministres et qu’il fallait que j’aie moins de 30 ministres. Peut-être maintenant vous allez me dire d’en avoir moins de 20. En tout cas Je lis l’opinion, je lis la presse. J’ai donc considéré qu’il fallait resserrer le gouvernement et en le faisant, il y a eu une dizaine de ministres qui ont eu à céder leur poste.

Nous sommes passés de 35 à 28 ministres. En réalité, il y a eu le Premier ministre et 10 ministres qui sont sortis et il y a 4 ministres qui sont rentrés. Les 4 que j’ai fait rentrer, je l’ai fait en raison de leur profil, en raison de l’accélération du travail que j’attends du gouvernement.

Prenez le ministère de l’Economie et des finances, Mme Kaba Nialé est une économiste de première classe. Elle a travaillé avec moi quand j’étais Premier ministre, elle a travaillé à la banque mondiale, elle a géré des programmes structurels très importants, elle a participé à la rédaction de mon programme de gouvernement. J’ai une totale confiance en elle. Elle est coiffée par le Premier ministre qui était également mon collaborateur comme ministre de l’Economie et des finances.

Ensuite je prends le ministère du Commerce. M Jean Louis Billon a été président de la chambre de commerce et de l’Industrie. Donc on ne peut pas trouver mieux pour traiter les questions concernant le commerce en général et je veux promouvoir les PME. Lui qui a été à la tête d’une grosse structure nationale doit pouvoir aider à la promotion des PME, notamment les PME nationales.

Vous prenez Jean Claude Brou qui a été avec moi au Fonds monétaire et qui a été patron du CEPICI quand j’étais Premier ministre. Il a une expérience formidable au Fonds monétaire, à la Banque mondiale. Représentant du Fonds monétaire et la Banque mondiale, aujourd’hui au Tchad. Il apportera une contribution dans l’accélération des dossiers dans le domaine industriel. Vous prenez Roger Kacou, ministre, est connu de tous.
Il a géré l’intercontinental hôtel ivoire à Abidjan, il l’a fait en Europe, en Egypte où il était le patron d’une grande chaine sud-africaine. Voila, ce sont des profils comme ça que nous avons essayé de retenir pour booster la productivité du gouvernement. Je pense que les choses iront beaucoup plus vite.

Une accélération des résultats pour que nos compatriotes soient satisfaits de ce à quoi ils s’attendent. Je teins beaucoup à ce qu’on laisse de côté la politique, ces trois années qui me restent. Je veux gérer la Côte d’Ivoire pour atteindre les objectifs que je me suis fixés en demandant ce mandat aux Ivoiriens. Anaky Kobenan est un frère, un ami, un allié et il n’y a pas de problème entre nous. Je pense que je le vois et il me voit également.

L’UDPCI a également une place au gouvernement du fait de la compétence du ministre Mabri Toikeusse. Yamien Konan de l’UPCI est au gouvernement. Rien ne dit que je garderai tout ce monde à tout moment. Il y a cinq personnes du RDR qui ont quitté le gouvernement. Pourquoi vous n’avez pas noté cela. Si je voulais être partisan, j’aurai du garder tous les ministres RDR. Ce n’est pas ce que j’ai fait. Je veux un gouvernement qui donne des résultats. Un gouvernement qui me permettra d’atteindre les objectifs que je me suis fixés.


Dans toutes vos sorties publiques vous ne cessez d’appeler les Ivoiriens à la cohésion. Vous venez de parcourir une région qui abrite la prison où se trouvent des prisonniers de l’ancien parti au pouvoir. Vous êtes pressés de réaliser vos promesses de campagne mais vos opposants posent des préalables. M. Le Président allez-vous travailler avec ou sans le FPI ?

Je ne sais si pour vous travailler veut dire être au Gouvernement. Si c’est être au gouvernement, j’ai mon Gouvernement pour les trois années qui me restent. Que ce soit très clair. Maintenant, je tiens à la réconciliation et la réconciliation veut dire que chacun doit pouvoir apporter sa contribution.

Des procès ont commencé. Certainement nous entendrons les résultats mais la Côte d’Ivoire a beaucoup d’opportunités dans le public comme dans le privé. Ceux qui seront blanchis par la Justice trouveront du travail ailleurs. Mais je veux que ce soit très clair, sauf cas majeur, le Gouvernement que j’ai est mon Gouvernement jusqu’à la fin de mon mandat.

Je ne suis pas de ceux qui font de la politique politicienne à changer de gouvernement tout le temps. Bien sûr, je souhaite qu’il n’y ait plus de dysfonctionnement comme nous l’avons constaté récemment à l’Assemblée. Ceci a crée une situation qui a crée en même-temps une opportunité politique mais je préfère avoir une équipe solide, une équipe de personnes expérimentées. Vous voyez, le Gouvernement qui est en place connaît mes méthodes de travail. Je suis très content avec le rythme de travail qui est fait. Mais je veux qu’on accélère.

Donc de grâce, si dans votre esprit, si vous pensez que je vais dissoudre le Gouvernement pour faire entrer tel ou tel parti, permettre au FPI par exemple, ou au CNRD de venir dans le gouvernement, ce n’est pas mon intention. Ceci étant, je suis ouvert au dialogue. Les préalables, je ne les accepte pas. Je veux que la Côte d’Ivoire soit en paix. Je veux que les uns et les autres contribuent au développement de notre pays dans tous les secteurs mais pas seulement au Gouvernement.

Une proposition que je fais, c’est de participer aux élections locales pour avoir des maires, pour avoir des conseillers regionaux. Et cela sera très utile à la démocratie à la base.

Vous avez parlé de réconciliation et de paix dans toutes les étapes de votre tournée. Des Ivoiriens pensent que cette paix et cette réconciliation passent par la libération des prisonniers politiques. Est-ce que vous pensez poser des actes dans ce sens pour traduire votre volonté de paix et de réconciliation? On a constaté depuis la mise sur pied des institutions, la justice ne s’intéresse qu’à un seul camp? Est-ce que vous avez l’impression d’une justice des vainqueurs et que la justice devrait aussi regarder dans l’autre sens ?

D’abord il n’y pas de prisonniers politiques. Des personnes ont été arrêtées pour des délits qui n’ont rien à voir avec le politique. Il y a l’illégitimité d’un gouvernement auquel elles ont participé. Ceci dans tous les pays du monde se traduit par un jugement, par une période d’emprisonnement.

C’est ce qui s’est passé sous Vichy et d’autres régimes en France et ailleurs. Deuxièmement, des personnes ont été arrêtées pour des crimes de sang. Et ces personnes seront jugées. J’ai indiqué tout à l’heure les circonstances qui ont amené à ce que les procès n’aient pas encore commencé.

Personnellement je souhaite que cela se passe le lus rapidement possible maintenant que tous les tribunaux sont fonctionnels, que les juges ont repris le travail et que le matériel est disponible. Ecoutez, le reste on verra. La justice d’abord doit faire son travail et ensuite nous verrons ce qu’il y a lieu de faire mais je n’interviendrai pas dans les questions de justice.

Je crois en la séparation des pouvoirs. Je l’ai dit, je le répète, nous avons des mécanismes pour que nous puissions aller à la réconciliation mais ceci demande que nous tenions compte également des victimes et des proches des victimes qui ont besoin que justice soit rendue.

Justice des vainqueurs, je me suis toujours demandé ce que ça veut dire. Si nous avons une situation où un voleur entre chez quelqu’un et se fait arrêter et qu’on le met en prison. Ce sera la justice du vainqueur de celui qui a été volé. C’est ce que je comprends. Vous savez, la justice des vainqueurs ça n’a aucun sens. La deuxième chose, c’est que toute personne est innocente jusqu’à ce que la justice décide autrement. Nous avons eu une crise postélectorale.

Il y a eu des arrestations. Des personnes ont été arrêtées sur le fait et déférées, entrain de piller des banques ou pour avoir pillé des banques, ou avoir pillé des gens, ainsi de suite. Maintenant la justice doit faire son travail. Nous avons eu aussi des affrontements et nous avons constaté des morts. Mais pour aller de l’avant, nous devons faire la lumière sur les crimes atroces et les tueries.

Et c’est ce que j’ai fait. J’ai créé une commission nationale d’enquêtes et je leur ai fixé six mois renouvelable une fois. Pourquoi ? Parce que les précédentes commissions d’enquêtes n’ont jamais donné suite à des résultats. Mais je me suis fixé comme objectif de dire qu’on ne dépassera pas une année. La commission nationale d’enquêtes a rendu son rapport. Ce rapport a été rendu public.

Je pense que vous l’avez tous sur internet. J’ai donné ce rapport au ministère de la justice. Ce rapport dit que dans les deux camps il y a des personnes qui ont commis des atrocités. Ces personnes seront jugées. Il appartiendra au juge de les convoquer et de faire des poursuites. Et il n’y aura de protection pour personne. Mais donnez le temps à la justice de faire son travail.

Ceux qui ont été pris sur le flagrant délit sont entrain d’être jugés, civils comme militaires. Ensuite on a une commission nationale d’enquêtes qui a indiqué qu’il y a à peu près 2000 personnes, 1300 dans un camp et 700 dans l’autre. Ils seront tous jugés, ces gens qui ont commis des atrocités. C’est comme cela que la Côte d’Ivoire doit fonctionner, qu’il y ait un Etat de droit. Que ceux qui ont commis des crimes passent devant les juridictions compétentes.

Depuis la fin de la crise postélectorale, vous avez lancé le Programme Présidentiel d’urgence (Ppu). Depuis, les Ivoiriens se posent beaucoup de questions quant à votre programme de gouvernement baptisé « Vivre ensemble »qui semble ne pas être appliqué tant le PPU le remplace. Pouvez-vous leur donner la garantie que le programme pour lequel ils vous ont élu sera respecté?

Il n y a aucun doute le PPU est un programme d’urgence. Il est limité en montant soit cent milliard cent vingt cinq millions de nos francs. Au-delà, nous nous avons un programme d’ensemble qui s’élève à 11000 milliards de francs cfa. La semaine prochaine, nous avons une réunion du groupe consultatif à Paris pour la mobilisation des ressources de financement de ce programme.

Je mentionnerai que sur cette question, le budget de l’Etat, lui-même, prévoit un financement de plus de 1000 milliards par an. Nous avons ensuite l’allègement de la dette française qui donne plus de 2000 milliards d’allègement au total.

Nous avons de grands projets tels la construction du chemin de fer reliant San Pedro à Man avec prolongement en Guinée. Nous avons la construction du barrage de Soubré à hauteur de 500 millions de dollars, le chemin de fer nous reviendra à 1,5 milliard de dollars. Ces deux projets nous reviendront à 2 milliards de dollars. Nous avons également la réhabilitation du chemin de fer, ensuite le prolongement de l’autoroute à Korhogo jusqu’au Burkina Faso.

Tous ces projets sont quasiment terminés en études et les financements sont déjà disponibles. Donc le programme de 11000 milliards dont nous parlons, nous allons effectivement l’exécuter. Le programme présidentiel d’urgence n’est qu’un petit programme pour régler les questions les plus urgentes. Nous avons des ambitions, de très grandes pour notre pays.

Si vous prenez tous ces investissements dont nous venons de parler, c’est le secteur privé qui va le financer à hauteur de 60%. Le secteur public n’exécutant que 40%. Sur les trois années, nous allons donc travailler. Nous avons misé sur le secteur privé parce que c’est la meilleure manière d’avoir une accélération de la croissance et une réelle création d’emplois. Les jeunes, qui sont sans emplois auront donc assez rapidement de l’emploi. Et ce, dans tous les secteurs.

Par exemple du logement, des routes et autres. Tous nos projets, qui traduisent notre grande ambition, seront présentés dans quelques jours au groupe consultatif. Si vous allez sur le site du groupe consultatif, vous verrez tous les projets mentionnés avec tous les montants. Certains d’entre eux connaissent un début de démarrage. Notamment le pont Henri Konan Bédié, Azito, la reforme du secteur agricole et bien d‘autres.

Tout est donc en place. Le Ppu est donc une solution urgente aux problèmes urgents des populations. J’ai été frappé par une chose. Il y a trois ans quand j’ai effectué ma tournée nationale, toutes les fois que j’arrivais chez les préfets et que je voulais laver mes mains, il n’y avait jamais d’eau dans les robinets. Je n’ai pas fait une seule préfecture où j’ai pu avoir de l’eau provenir d’un robinet.

Mais, cette fois-ci, il y avait de l’eau courante. Systématiquement, que ce soit chez des rois ou des particuliers, je me suis essayé à cet exercice et j’ai constaté que l’eau est là, en permanence. Cela démontre que de colossaux efforts ont été faits. Quelque chose a changé. En 2009, ici même à Bondoukou, quand je venais, c’est dans un seau d’eau qu’on m’envoyait de l’eau dans la baignoire.

J’ai été très heureux de constater qu’à Doropo, il y a maintenant de l’eau dans les robinets. Les enfants de Doropo ont donc maintenant de l’eau et seront à l’abri de plusieurs maladies. Donc, rassurez-vous, le programme de 11 mille milliards tient et nous aurons tous les financements la semaine prochaine car les gens nous font entièrement confiance. J’appelle donc mes frères exilés à cesser de manipuler les jeunes miliciens car la déstabilisation ne passera pas. je leur demande donc de venir, car il y a de la place pour tout le monde.

Monsieur le Président, vous avez axé votre message sur la réconciliation et la cohésion, vous annonciez des actes forts que le gouvernement est prêt à entreprendre. Est-ce qu’on pourrait connaître la nature de ces actions ?

Je vous remercie. D’abord, je souhaite que nous soyons d’accord qu’il faut renoncer à la violence.
Que les violences que nous avons connues à la mi-septembre soient derrière nous, même un peu en début octobre. Et que nous voulons bâtir une démocratie apaisée. C’est la première chose.

Deuxièmement qu’on arrête de se faire des illusions en disant que pour ce qui concerne les élections, on ne sait pas qui a gagné. Ces élections ont été suivies par tout le monde, que ce soit la Commission électorale indépendante, la CEDEAO, l’Union africaine ou la communauté internationale, et que je suis le président démocratiquement élu.

Que je suis en place pour sortir mon pays des difficultés que nous avons vécues depuis dix ou onze ans. A partir de là, je considère que la justice doit faire son travail. Et si ceci se fait dans les meilleurs délais, il est clair que la constitution donne au Président de la République le droit d’accélérer le processus de rassemblement des ivoiriens et l’union des ivoiriens ; c’est ce que j’appelle des gestes forts qui peuvent être faits.

Mais moi je ne peux pas faire mon travail avant que la justice ne finisse son travail. Je suis pour la réconciliation, je suis pour le pardon, je veux seulement que nous ayons la capacité de reprendre ensemble la nécessité de faire avancer notre pays. C’est ma seule préoccupation en tant que Président de la République.

Avant de poser ma question, je voudrais féliciter l’endurance du Président, parce que neuf étapes en 4 jours, ce n’est pas donné à tout le monde. Monsieur le Président ma question est la suivante : le 13 juin dernier, vous accordiez un entretien à notre confrère Radio France internationale (RFI) où vous concédiez qu’il vous était impossible, vu la situation qu’a connue la Côte d’Ivoire, de garantir le million d’emplois promis aux jeunes. Mais lundi, à la faveur de votre meeting à Bouna, vous reveniez sur le sujet, et vous vous engagiez à nouveau à respecter le million d’emplois jeunes. Je voudrais savoir, qu’est-ce qui a bien pu changer en cinq mois pour que le président revienne sur cette décision ?

Je vous remercie pour cette question, mais je ne me souviens pas avoir dit ça sur une chaîne. J’ai des statistiques. Je travaille tous les jours, j’ai mon I-Pad jusqu’à minuit. Je lis toutes les notes que mes collaborateurs m’envoient.

Le ministère de l’Emploi m’a dit que nous faisons 250 000 emplois, peut-être qu’on fera plus si l’on prend le secteur informel. Donc nous n’avons pas de doute que nous allons pouvoir tenir ce que nous avons dit ; surtout pour les jeunes, je n’ai pas d’hésitation à dire cela.

Je vous ai parlé d’un certain nombre de grands projets d’infrastructures, ça va demander du monde. Regardez le pont Henri Konan Bédié, combien de personnes ça utilise. Tous ces projets jeunes avec la banque mondiale que nous avons mis en place. Ces recrutements de jeunes parmi les démobilisés parmi lesquels, on vient de prendre 2000 personnes. Pour la garde pénitentiaire, on va en prendre 1500.

Il y a des emplois qui se créent et ça doit se créer pour tout le monde. Vous savez, c’est important qu’on le dise, il ne faudrait pas qu’on pense qu’on crée les emplois pour telle ou telle autre ethnie. Ce n’est pas le cas ! Les travaux du chemin de fer Man-San Pedro ont commencé et on a déjà recruté quatre à cinq mille personnes, mais l’année prochaine c’est par dizaine de milliers de personnes qu’il va falloir recruter pour la construction du chemin de fer.

L’extraction du minerai de fer également, celle du nickel de Bangolo créent beaucoup d’emplois pour les jeunes. Ils doivent sortir de l’instrumentalisation et de la violence parce qu’ils ont un avenir. Je n’ai pas parlé du secteur minier où je vois ces jeunes gens qui sont utilisés par les orpailleurs et autres, on va arrêter tout cela. Nous avons découvert que nous avons beaucoup d’or en Côte d’Ivoire.
Nous avons donné beaucoup de permis d’exploitation de minerais d’or. Moi, je suis confiant que dans les années à venir, nous allons résoudre le problème du chômage en grande partie. Mais, il faut que les jeunes soient mobilisés, qu’ils en veulent.

Il ne faut pas que les gens s’asseyent et se disent qu’on va leur donner un job. Quand les gens me disent, président, je veux un emploi, je dis allez-y sur internet, il y a des offres d’emplois, vous verrez, vous faites votre demande et vous verrez si c’est agréé, alors vous aurez un emploi. Et c’est ce qui va se passer de plus en plus.

Les Ivoiriens n’ont pas encore très bien compris qu’un débat à l’Assemblée nationale puisse emporter votre gouvernement. Il se raconte que vous n’étiez pas satisfait de votre Premier ministre. Est-ce qu’avec du recul, vous pouvez expliquer à vos populations les conditions du débarquement de votre Premier ministre ?

Je ne voudrais pas passer assez de temps sur cette affaire. Jeannot Ahoussou n’a pas démérité. La démocratie est d’abord à l’Assemblée nationale. Si en en France vous avez un projet de loi à faire voter à l’Assemblée nationale et que la coalition au pouvoir n’arrive pas à faire passer le projet de loi, le gouvernement est automatiquement dissout. C’est ce qui s’est passé avec Jacques Chirac et De Villepin en son temps et dans d’autres grandes démocraties en Angleterre, en Suède, en Allemagne et partout dans le monde. Je veux construire la démocratie dans notre pays. Nous avons une alliance qui est le Rhdp.

Nous avons décidé d’envoyer un projet de loi à l’Assemblée nationale qui a été discuté par le gouvernement, avec tous les responsables des partis politiques alliés. Si ce gouvernement n’arrive pas à faire passer ce projet de loi, cela veut dire que ce gouvernement doit disparaître.

C’est aussi simple que ça. Maintenant le Premier ministre qui a conduit cette équipe n’a pas démérité, mais c’est le jeu démocratique. Le président Bédié et moi sommes d’accords et nous allons discuter avec les autres présidents du Rhdp pour lui confier d’autres responsabilités. Jeannot Ahoussou a été loyal à mes côtés, il a travaillé selon les directives qui lui ont été données, mais le changement ne veut pas dire qu’il y a un problème avec Ahoussou.

J’ai lu dans la presse qu’il y a ceci ou cela, mais c’est totalement faux. Il faut qu’on accepte que le débat démocratique prévale. Si le Rdr n’avait pas la majori à l’Assemblée nationale et que le Pdci et l’Udpci avaient voté contre ce projet de loi, le gouvernement tombait automatiquement. Ce n’est pas parce que le Rdr est majoritaire que nous allons mépriser la position de l’Udpci et du Pdci.

Je veux que cette alliance se renforce. Je veux tenir compte de leur point de vue et leur point de vue a été exprimé à une large majorité sur ce projet de loi où il y a eu de l’intoxication et du mensonge. Cette histoire de chef de famille ne veut rien dire du tout. Nous savons tous quelles sont les contraintes de nos sociétés.

Madame le ministre, je suis sûr que vous n’êtes pas le chef de famille chez vous. C’est un faux débat. Cette affaire est terminée et je suis sûr que le Rhdp en sortira plus renforcé et nous ferons en sorte que les projets de loi que nous allons emmener à l’Assemblée nationale soient des projets de loi où nous sommes d’accords pour la modernisation de la Côte d’Ivoire et nous serons d’accord qu’en allant à l’Assemblée nationale, les choses soient mieux préparées et que les députés qui sont issus de notre parti fassent bloc pour faire avancer le processus. Moi je veux aller vite dans la reconstruction de la Côte d’Ivoire moderne.

Après l’Ouest, vous venez d’effectuer votre seconde visite d’Etat dans l’Est. A quand la prochaine visite d’Etat et quelle sera la prochaine destination?

J’affectionne beaucoup être au contact avec les populations parce que nous sommes un élu du peuple. Il est toujours bon de savoir ce que les populations pensent de notre action, pour savoir si nous sommes sur la bonne voie et voir aussi ce que nous pouvons faire pour améliorer ce que nous sommes en train de faire ou faire mieux pour aller plus vite.

J’ai choisi personnellement de commencer par l’Ouest et j’ai choisi personnellement de venir à l’Est. Pour le reste, c’est une affaire du gouvernement. Nous sommes allés à l’Ouest compte tenu de tout ce qui s’est passé là-bas.

Nous sommes allés dire Yako nous sommes maintenant à l’Est pour exprimer notre compassion aux populations devant l’état de pauvreté dans lequel vivent les populations. C’était les deux préoccupations qui ont guidé mes choix, maintenant il appartiendra au ministre de l’Intérieur de faire des propositions au Premier ministre et puis nous irons où ils auront décidé.

Moi, j’aimerais aller tous les mois à, l’intérieur du pays, mais évidemment nous avons d’autres contraintes. Nous devrons par exemple faire le conseil à Yamoussoukro avant la fin de l’année, nous avons la semaine prochaine la réunion du groupe consultatif, nous aurons vers le 20 décembre la visite du président Goodluck Jonathan en Côte d’ivoire. Nous avons un calendrier qui est bouclé jusqu’ en mars 2013.

Ce que je veux préciser messieurs les journalistes, ces voyages, c’est pour apporter de l’argent au pays. Je suis Magellan c’est vrai, mais je suis heureux d’avoir la force physique et de faire ces voyages pour ramener de l’argent à la Côte d’Ivoire. Nous continuerons et nous n’allons pas perdre de temps. Nous voulons transformer le quotidien des ivoiriens et l’image de la Côte d’Ivoire pendant le mandat que les uns et les autres ont voulu me confier."

Propos recueillis par Lacina Ouattara et Armand Déa (Envoyés spéciaux)
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