L’élection présidentielle couplée avec l’élection des députés a l’Assemblée nationale, c’est le vendredi 7 décembre 2012, dans tout le Ghana. Ce jour, apprenons-nous, sera férié. Huit candidats sont en lice pour ce scrutin dont les dés ne sont pas jetés d’avance. Ce sont John Mahama Dramani le sortant dont les initiales JM sont plus en vogue ici, il est issu du NDC (National democratic congress). Son challenger immédiat est le candidat du NPP (New patriotic party), Nanan Akufo-Addo. Le candidat du PPP fait office de troisième homme dans l’opinion ou en termes de popularité. Il s’agit de l’ancien ministre des Finances Papa Kwesi Nduom. Viennent enfin Akwasi Addai Odike, Ayariga Hassan, Michael Abu Sakara Foster (Cpp, parti de Kwame NKruma), Jacob Osei Yeboa, Henry Herbert Lartey (great consolidated popular party), Mama Addo Ankwa (candidat independant). Tous nourrissent l’espoir d’un Ghana toujours en avant dans la stabilité et le progrès. Mais deux leaders mènent la grande bataille. Ils sont les plus visibles sur le terrain et draînent le gros de l’électorat. John Mahama Dramani qui promet stabilité, paix et développement en mettant l’accent sur la création d’emplois et Nana Akufo-Addo qui veut une école plus ouverte pour former une élite ghanéenne à même de relever les grands défis du développement économique. C’est ce qu’il décline sous le slogan: ‘’free SHS now’’ (SHS: Senior High School, l’équivalent du lycée). La campagne bat son plein. A Accra la capitale, le boulevard qui traverse la ville en provenance d’Abidjan est bordé de drapeaux et de panneaux gigantesques à l’effigie de ces deux grands titans. Les drapeaux tricolores (bleu, blanc, rouge) pour le NPP et le vert, rouge, noir et blanc du NDC. L’éléphant sert de symbole au NPP quand le parapluie est celui du NDC.
Le boulot d’abord
A Accra, il y a certes la campagne, mais elle se déroule dans la sobriété, sans grand tapage ou défilé géant. Le ghanéen moyen est plus préoccupé par le souci du lendemain et préfère s’occuper de la pitance du jour avant la politique. Même au QG des deux principaux partis ou nous sommes passés samedi, ce n’était pas la grande affluence. On nous donne rendez-vous pour ce début de semaine sous prétexte que le week-end était consacré aux visites dans les provinces. Cependant, dans un camp comme dans l’autre, on est convaincu de la victoire sans ambages. Au quartier Prempey (centre ville, non loin de Circle, en face de l’hôtel Paloma) dans le QG de John Dramani, des gadgets sont en vente. Une militante interrogée n’hésite à nous lancer : ‘’we win one touch’’ (nous gagnons au premier tour). Ce dimanche au quartier Lapaz, un jeune militant du NPP nous vante les grands chantiers de son mentor Nana Akufo. ‘’Comment ne pas voter celui qui prône un programme basé sur l’éducation des jeunes ghanéens qui en réalité n’ont pas la formation nécessaire pour occuper les postes générés par la croissance économique’’, explique Mr Appia.
Le vote ethnique,
une réalité mais…
Dans son argumentaire, Appiah nous explique que son parti est sûr de sa victoire car les régions les plus peuplées et qui déterminent le vote sont acquises à son candidat. Il cite pêle-mêle la région Ashanti et surtout le groupe Akan duquel est issu Akufo-Addo. Il reconnaît toutefois qu’aujourd’hui, les Ghanéens sont libres de voter qui ils veulent. Craignez-vous un syndrome ivoirien ? ‘’Jamais. Cela ne se passera pas ici au Ghana parce que nous nous considérons tous ici comme des frères’’, répond Appia. Son argument sur le vote ethnique est battu en brèche par un observateur de la vie politique ghanéenne. En fait, explique cet observateur, le vote est loin d’être gagné par Akufo-Addo qui à certes le soutien des Ashanti mais que la géopolitique pratiquée par le NDC, a fini par mettre en difficulté. John Mahama qui est du nord est soutenu par les Fanti (Takoradi et sa région) d’où est issu son vice-président et colistier. De plus, il bénéficie d’un soutien non négligeable des Ewe de la Région du Ho vers la frontière togolaise. L’épouse de Rawlings, qui a lui-même dirigé le pays et soutient John Dramani, est Ashanti. A ceux-là, s’ajoutent les ethnies des régions du nord qui, comme dans le cas ivoirien, rêvent d’avoir un des leurs à la tête du pays. La bataille du Great Accra (le grand Accra) qui concentre près de 30 % de l’électorat sera épique. Les candidats y jettent tout leur dévolu à coups de meetings et de campagnes de proximité. Traditionnellement, le parti qui gagne le grand Accra people de Gans, arrive en tête. Dans cette course, la seule incertitude reste le taux d’abstention dans un pays à fort taux d’analphabétisme et où ils sont très peu à lire la presse écrite puis à suivre les journaux télévisés. Dans ce contexte, les comédiens s’en tirent à bon compte. Les candidats leur font la cour en vue de faciliter la transmission de leurs messages à la télé. La campagne prend fin demain mercredi 5 décembre 2012, à minuit.
S.Debailly, envoyé spécial à Accra
Le boulot d’abord
A Accra, il y a certes la campagne, mais elle se déroule dans la sobriété, sans grand tapage ou défilé géant. Le ghanéen moyen est plus préoccupé par le souci du lendemain et préfère s’occuper de la pitance du jour avant la politique. Même au QG des deux principaux partis ou nous sommes passés samedi, ce n’était pas la grande affluence. On nous donne rendez-vous pour ce début de semaine sous prétexte que le week-end était consacré aux visites dans les provinces. Cependant, dans un camp comme dans l’autre, on est convaincu de la victoire sans ambages. Au quartier Prempey (centre ville, non loin de Circle, en face de l’hôtel Paloma) dans le QG de John Dramani, des gadgets sont en vente. Une militante interrogée n’hésite à nous lancer : ‘’we win one touch’’ (nous gagnons au premier tour). Ce dimanche au quartier Lapaz, un jeune militant du NPP nous vante les grands chantiers de son mentor Nana Akufo. ‘’Comment ne pas voter celui qui prône un programme basé sur l’éducation des jeunes ghanéens qui en réalité n’ont pas la formation nécessaire pour occuper les postes générés par la croissance économique’’, explique Mr Appia.
Le vote ethnique,
une réalité mais…
Dans son argumentaire, Appiah nous explique que son parti est sûr de sa victoire car les régions les plus peuplées et qui déterminent le vote sont acquises à son candidat. Il cite pêle-mêle la région Ashanti et surtout le groupe Akan duquel est issu Akufo-Addo. Il reconnaît toutefois qu’aujourd’hui, les Ghanéens sont libres de voter qui ils veulent. Craignez-vous un syndrome ivoirien ? ‘’Jamais. Cela ne se passera pas ici au Ghana parce que nous nous considérons tous ici comme des frères’’, répond Appia. Son argument sur le vote ethnique est battu en brèche par un observateur de la vie politique ghanéenne. En fait, explique cet observateur, le vote est loin d’être gagné par Akufo-Addo qui à certes le soutien des Ashanti mais que la géopolitique pratiquée par le NDC, a fini par mettre en difficulté. John Mahama qui est du nord est soutenu par les Fanti (Takoradi et sa région) d’où est issu son vice-président et colistier. De plus, il bénéficie d’un soutien non négligeable des Ewe de la Région du Ho vers la frontière togolaise. L’épouse de Rawlings, qui a lui-même dirigé le pays et soutient John Dramani, est Ashanti. A ceux-là, s’ajoutent les ethnies des régions du nord qui, comme dans le cas ivoirien, rêvent d’avoir un des leurs à la tête du pays. La bataille du Great Accra (le grand Accra) qui concentre près de 30 % de l’électorat sera épique. Les candidats y jettent tout leur dévolu à coups de meetings et de campagnes de proximité. Traditionnellement, le parti qui gagne le grand Accra people de Gans, arrive en tête. Dans cette course, la seule incertitude reste le taux d’abstention dans un pays à fort taux d’analphabétisme et où ils sont très peu à lire la presse écrite puis à suivre les journaux télévisés. Dans ce contexte, les comédiens s’en tirent à bon compte. Les candidats leur font la cour en vue de faciliter la transmission de leurs messages à la télé. La campagne prend fin demain mercredi 5 décembre 2012, à minuit.
S.Debailly, envoyé spécial à Accra