Les militaires français accusés du meurtre d'un
Ivoirien ont souhaité vendredi que leur procès fasse "réfléchir" à
l'engagement de soldats sur les terrains d'opérations extérieures "très dures"
telles que l'Afghanistan.
A l'issue de deux semaines de procès, tous les quatre sont intervenus une
dernière fois devant la cour d'assises, qui s'est ensuite retirée pour
délibérer. Le verdict est attendu dans la journée. Des peines de prison allant
de six mois avec sursis à cinq ans ferme ont été requises contre eux.
"J'espère que ce procès pourra faire réfléchir et qu'on pourra tirer des
leçons, pour que nos camarades d'armes ne se retrouvent plus dans des
situations pareilles", a déclaré le brigadier-chef Johannes Schnier.
"Mes hommes, je regretterai toujours de les avoir mis dans cette
situation", a ensuite dit l'adjudant-chef Guy Raugel. "C'est moi qui suis
responsable, dans mon éthique à moi (...), c'est moi qui dois répondre de ces
actes".
Guy Raugel a reconnu avoir tué, sur ordre, le 13 mai 2005, un "coupeur de
routes" (bandit) présumé, Firmin Mahé, en l'étouffant avec un sac plastique
alors qu'il était transporté dans un véhicule blindé. Johannes Schnier
maintenait la victime.
Le brigadier Lianrifou Ben Youssouf conduisait le véhicule et le colonel
Eric Burgaud a reconnu avoir transmis à l'adjudant-chef l'ordre de tuer Mahé.
Lui-même affirme avoir tenu cet ordre du général Henri Poncet, alors
commandant de la force française Licorne en Côte d'Ivoire, mais celui-ci a
démenti et a bénéficié d'un non-lieu.
Plusieurs officiers supérieurs sont venus dire au procès qu'un soldat
devait refuser d'obéir à un ordre illégal.
"Pendant deux semaines, on a vu passer beaucoup de galonnés, avec de belles
étoiles et politiquement corrects, qui m'ont donné la nausée", a continué
l'adjudant-chef.
"J'attends de vous une certaine clémence et une compréhension des
difficultés rencontrées sur le terrain", a-t-il ajouté à l'adresse des trois
magistrats et des six jurés composant la cour.
Lui aussi a souhaité "qu'on réfléchisse sur le fait qu'on engage nos
soldats", sur des opérations "bien plus dures" encore que la Côte d'Ivoire,
comme l'Afghanistan.
Certains "ont reçu l'ordre de tirer", mais "comment on va gérer ces gens
dans cinq ans, dans dix ans?" alors qu'il n'y a pour eux "aucun suivi
psychologique", s'est interrogé Guy Raugel. "Ce serait bien que nos
politiques, dans leur bureau, se penchent un peu sur le problème".
En deux semaines de procès, "vous avez remarqué que moins on était gradé et
plus on disait des choses sensées et intelligentes", a dit de son côté le
colonel Burgaud, en jugeant "indigne" l'attitude de son général.
Devant ses trois co-assusés, il a poursuivi: "je suis leur chef, je
regrette ce qui s'est passé, mais je l'assume moi aussi et je leur témoigne ma
plus grande amitié et mon profond respect".
Le brigadier Ben Youssouf, la voix étranglée par l'émotion, a quant à lui
dit à l'adjudant-chef qu'il était "le papa qu'il aurait aimé avoir".
Ivoirien ont souhaité vendredi que leur procès fasse "réfléchir" à
l'engagement de soldats sur les terrains d'opérations extérieures "très dures"
telles que l'Afghanistan.
A l'issue de deux semaines de procès, tous les quatre sont intervenus une
dernière fois devant la cour d'assises, qui s'est ensuite retirée pour
délibérer. Le verdict est attendu dans la journée. Des peines de prison allant
de six mois avec sursis à cinq ans ferme ont été requises contre eux.
"J'espère que ce procès pourra faire réfléchir et qu'on pourra tirer des
leçons, pour que nos camarades d'armes ne se retrouvent plus dans des
situations pareilles", a déclaré le brigadier-chef Johannes Schnier.
"Mes hommes, je regretterai toujours de les avoir mis dans cette
situation", a ensuite dit l'adjudant-chef Guy Raugel. "C'est moi qui suis
responsable, dans mon éthique à moi (...), c'est moi qui dois répondre de ces
actes".
Guy Raugel a reconnu avoir tué, sur ordre, le 13 mai 2005, un "coupeur de
routes" (bandit) présumé, Firmin Mahé, en l'étouffant avec un sac plastique
alors qu'il était transporté dans un véhicule blindé. Johannes Schnier
maintenait la victime.
Le brigadier Lianrifou Ben Youssouf conduisait le véhicule et le colonel
Eric Burgaud a reconnu avoir transmis à l'adjudant-chef l'ordre de tuer Mahé.
Lui-même affirme avoir tenu cet ordre du général Henri Poncet, alors
commandant de la force française Licorne en Côte d'Ivoire, mais celui-ci a
démenti et a bénéficié d'un non-lieu.
Plusieurs officiers supérieurs sont venus dire au procès qu'un soldat
devait refuser d'obéir à un ordre illégal.
"Pendant deux semaines, on a vu passer beaucoup de galonnés, avec de belles
étoiles et politiquement corrects, qui m'ont donné la nausée", a continué
l'adjudant-chef.
"J'attends de vous une certaine clémence et une compréhension des
difficultés rencontrées sur le terrain", a-t-il ajouté à l'adresse des trois
magistrats et des six jurés composant la cour.
Lui aussi a souhaité "qu'on réfléchisse sur le fait qu'on engage nos
soldats", sur des opérations "bien plus dures" encore que la Côte d'Ivoire,
comme l'Afghanistan.
Certains "ont reçu l'ordre de tirer", mais "comment on va gérer ces gens
dans cinq ans, dans dix ans?" alors qu'il n'y a pour eux "aucun suivi
psychologique", s'est interrogé Guy Raugel. "Ce serait bien que nos
politiques, dans leur bureau, se penchent un peu sur le problème".
En deux semaines de procès, "vous avez remarqué que moins on était gradé et
plus on disait des choses sensées et intelligentes", a dit de son côté le
colonel Burgaud, en jugeant "indigne" l'attitude de son général.
Devant ses trois co-assusés, il a poursuivi: "je suis leur chef, je
regrette ce qui s'est passé, mais je l'assume moi aussi et je leur témoigne ma
plus grande amitié et mon profond respect".
Le brigadier Ben Youssouf, la voix étranglée par l'émotion, a quant à lui
dit à l'adjudant-chef qu'il était "le papa qu'il aurait aimé avoir".