L’affaire Koné Katinan, qui a défrayé la chronique durant plusieurs mois entre les deux pays, est une illustration parfaite en miniature du vaste traitement que Ouattara veut faire des exilés installés au Ghana. Vu l’attitude réfractaire de Dramani vis-à-vis des sollicitations du régime ivoirien, quant à l’extradition de certaines personnalités visées par des mandats d’arrêts, Ouattara a misé sur la victoire de Nana Akufo-Addo. Car il est plus enclin à livrer mains et pieds liés, tous ceux dont la tête est réclamée, sans hésiter un seul instant. Notamment ceux des proches de Gbagbo qui sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis, depuis le 20 janvier dernier, par le juge d’instruction du sixième cabinet du tribunal de première instance d’Abidjan. Malheureusement pour Ouattara et heureusement pour les réfugiés, le vent du nord vient d’exaucer les prières et dissiper les appréhensions de tous ceux qui ont fui la terreur d’Abidjan. Une torpeur générale qui les a habités, et pour laquelle ils ont même adressé une lettre non seulement au pouvoir judicaire ghanéen, mais aussi au représentant résident du Haut commissariat aux réfugiés au Ghana, de qui ils détiennent le statut de refugiés et en vertu duquel ils doivent être protégés, quoiqu’il advienne.
Dans cette lettre, ils ont formellement sollicité l’assistance du Hcr, afin qu’il soit regardant sur la suite de la gouvernance à l’issue du scrutin. Car, selon eux, si le vent tournait en défaveur de celui qui les a jusque-là protégés et empêché leur extradition, ils craignaient qu’ils ne soient livrés en vaine pâture à Ouattara par Nana Akufo-Addo. Qui, on se souvient, avait clairement demandé en 2010 à Atta Mills, l’ex-Président décédé le 24 juillet 2012, d’user de tout son poids pour faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo. En plus, l’opposant direct à Dramani avait vertement critiqué les autorités de son pays, leur reprochant de protéger des réfugiés ivoiriens qui agressent le régime Ouattara à partir du Ghana, notamment après l’attaque du poste frontalier de Noé, le 21 septembre 2012, qui avait fait 6 morts. Fort de cette alliance affichée entre les deux personnalités, la probabilité qu’Akufo Addo, s’il était élu, accèderait à la demande d’extradition émise par Abidjan, est presque certaine. C’est pourquoi, en plus des garde-fous qu’ils avaient demandés, les choses telles qu’elles se sont déroulées rassurent plus cette communauté d’exilés ivoiriens. Depuis qu’il a été officiellement proclamé la victoire du protecteur Dramani, à la grande euphorie de ceux qui étaient sur le ban des virtuels extradés. En conséquence, les arrangements et intentions-projet avec Ouattara, que le malheureux perdant n'a pas hésité à dévoiler, viennent de mourir de leur belle mort. Des projets enfouis dans les besaces des deux compagnons anti-Gbagbo, que l’allié ghanéen de Ouattara avait clairement décliné au cours de la campagne présidentielle, en ces termes : «Nous ne voulons pas d'un Laurent Gbagbo au Ghana». Pour traduire sans ambages, sa disponibilité à être la continuité et la version ghanéenne du régime d’Abidjan. Qui excelle dans la traque et les emprisonnements des pro-Gbagbo. Et quand on sait que le pouvoir Ouattara est une terreur pour les Ivoiriens, notamment pour les proches de Gbagbo, cette élection a visiblement estropié le cours des choses. Elles ne se sont pas déroulées telles que l’auraient voulu Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo. Après l'épisode de la désillusion, Un plan B serait-il en marche ? Le temps nous en dira plus.
Marcel Dezogno
Dans cette lettre, ils ont formellement sollicité l’assistance du Hcr, afin qu’il soit regardant sur la suite de la gouvernance à l’issue du scrutin. Car, selon eux, si le vent tournait en défaveur de celui qui les a jusque-là protégés et empêché leur extradition, ils craignaient qu’ils ne soient livrés en vaine pâture à Ouattara par Nana Akufo-Addo. Qui, on se souvient, avait clairement demandé en 2010 à Atta Mills, l’ex-Président décédé le 24 juillet 2012, d’user de tout son poids pour faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo. En plus, l’opposant direct à Dramani avait vertement critiqué les autorités de son pays, leur reprochant de protéger des réfugiés ivoiriens qui agressent le régime Ouattara à partir du Ghana, notamment après l’attaque du poste frontalier de Noé, le 21 septembre 2012, qui avait fait 6 morts. Fort de cette alliance affichée entre les deux personnalités, la probabilité qu’Akufo Addo, s’il était élu, accèderait à la demande d’extradition émise par Abidjan, est presque certaine. C’est pourquoi, en plus des garde-fous qu’ils avaient demandés, les choses telles qu’elles se sont déroulées rassurent plus cette communauté d’exilés ivoiriens. Depuis qu’il a été officiellement proclamé la victoire du protecteur Dramani, à la grande euphorie de ceux qui étaient sur le ban des virtuels extradés. En conséquence, les arrangements et intentions-projet avec Ouattara, que le malheureux perdant n'a pas hésité à dévoiler, viennent de mourir de leur belle mort. Des projets enfouis dans les besaces des deux compagnons anti-Gbagbo, que l’allié ghanéen de Ouattara avait clairement décliné au cours de la campagne présidentielle, en ces termes : «Nous ne voulons pas d'un Laurent Gbagbo au Ghana». Pour traduire sans ambages, sa disponibilité à être la continuité et la version ghanéenne du régime d’Abidjan. Qui excelle dans la traque et les emprisonnements des pro-Gbagbo. Et quand on sait que le pouvoir Ouattara est une terreur pour les Ivoiriens, notamment pour les proches de Gbagbo, cette élection a visiblement estropié le cours des choses. Elles ne se sont pas déroulées telles que l’auraient voulu Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo. Après l'épisode de la désillusion, Un plan B serait-il en marche ? Le temps nous en dira plus.
Marcel Dezogno