Qui commande dans cette armée aux mille commandants ? Après l’attaque de la centrale thermique d’Azito, 11 jeunes gendarmes qui étaient de faction cette nuit, ont été mis aux arrêts. Le pouvoir qui aime bien juger avant les enquêtes, avait vite fait de les accuser d’être derrière cette attaque. «Puisque ce sont des gendarmes, ce sont des hommes de Gbagbo». Le lien avait été ainsi fait, avec une étonnante rapidité.
Le capitaine Diarassouba, le commandant de l’Escadron de Yopougon a quant à lui, eu la chance d’être relevé de ses fonctions. Il fait quand même partie des hommes forts des «rattrapeurs». «Après l’attaque, le capitaine Diarrassouba est venu les voir, il leur a demandé de le couvrir. C’est ce que les enfants nous ont rapporté. Ils racontent qu’il leur a demandé de dire à la hiérarchie qu’il a placée devant la centrale, les éléments qu’il faut pour assurer la garde. Alors que selon ce que mon fils m’a dit, ils n’étaient que 11 gendarmes cette nuit là. Comme s’il savait, Diarrassouba n’a pas disposé les hommes qu’il fallait pour assurer la garde de la centrale. Il a préféré faire autre chose en les envoyant ailleurs. Et comme sanction, on le relève simplement», explique tout en colère, la mère d’un gendarme qui est aujourd’hui à la Maca. «C’est parce qu’ils n’ont pas couvert Diarrassouba qu’ils sont actuellement détenus à la Maca. Il y a un certain Di Meda qui le leur a dit ouvertement. Il leur a avoué qu’ils seront punis parce qu’ils n’ont pas couvert Diarrassouba, leur commandant», ajoute une autre mère d’un de ces gendarme en détention. Ces jeunes sont toujours détenus à la Maca au bâtiment C, comme de grands criminels.
Et ce même Di Meda avec la complicité de plusieurs autres ex-chefs de guerre qui pullulent dans la cité de la Bae, leur ont trouvé des chefs d’accusation qui sont en fait, le comble du ridicule. Ils ont été pris après l’attaque. Mais les chefs d’accusation pour les quels ils sont à la Maca, sont; «viol, fabrication d’armes, assassinat». On tombe des nues. Mais, ainsi va la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, depuis le 11 avril 2011. De la Maca, ils sont transférés à la Dst, histoire de leur arracher des aveux sous la torture. De la Dst, ils sont envoyés à Angré, dans un autre centre de tortures qu’ils ont pompeusement baptisé «Cellule d’enquêtes». Une autre cellule qui a toujours ses résultats avant les enquêtes. Et comme il fallait s’y attendre, là-bas, on leur demande de signer au bas d’un document dans le quel ils reconnaissent tout ce qui leur est reproché. «Les enfants ne pouvaient pas signer un tel document. Ce sont quand même des gendarmes. Ils ont été aidés par leurs avocats qui étaient là. Ils ont tous dit qu’il n’était pas question de signer un tel document dans lequel ils ne reconnaissent pas», raconte à son tour, le papy d’un jeune gendarme. Ayant connu tous les pouvoirs ivoiriens, il regarde aujourd’hui avec beaucoup d’étonnement, le drame que vit le peuple ivoirien. «Mon petit, ajoute-t-il, je n’ai jamais vu ça dans ce pays là. Souvent, il m’arrive de me demander si je ne suis pas dans un long cauchemar». Après la prétendue cellule d’enquête d’Angré, ils sont transférés à la Mama, la prison militaire. Leurs bourreaux voulaient ainsi se donner bonne conscience, en s’offrant un vernis de légalité. Mais ils ne resteront pas là-bas pour longtemps, parce que tout est faux. Ils sont très vite ramenés à la Maca.
«C’est bien la première fois dans ce pays que nous voyons des soldats qui refusent de mettre en application, la décision du ministre de la Défense, fait savoir le père d’un autre gendarme. Après avoir pris connaissance du dossier, le ministre a demandé que nos enfants soient libérés. Mais jusque là, il y a des commandants des Frci qui ne veulent pas. Ils disent qu’ils vont faire souffrir nos enfants, parce que ce sont eux qui ont fait que leur commandant a été sanctionné. Sinon, il n’y a rien dans le dossier». «Je vous apprend, explique une autre vieille dame, que quand on les a envoyés pour la première fois devant un juge au tribunal de Yopougon, le juge a directement appelé Ange Kessy pour lui demander ce qu’on reproche à ces jeunes. Jusque là, aucun juge ne veut s’occuper de ce dossier. Car on ne sait pas ce qu’on leur reproche». Depuis, ces 11 jeunes gendarmes sont détenus en toute illégalité dans l’enfer de la Maca. Parce que des ex-chefs de guerre qui font la pluie et le beau temps dans la commune de Yopougon le veulent ainsi.
Guehi Brence
Le capitaine Diarassouba, le commandant de l’Escadron de Yopougon a quant à lui, eu la chance d’être relevé de ses fonctions. Il fait quand même partie des hommes forts des «rattrapeurs». «Après l’attaque, le capitaine Diarrassouba est venu les voir, il leur a demandé de le couvrir. C’est ce que les enfants nous ont rapporté. Ils racontent qu’il leur a demandé de dire à la hiérarchie qu’il a placée devant la centrale, les éléments qu’il faut pour assurer la garde. Alors que selon ce que mon fils m’a dit, ils n’étaient que 11 gendarmes cette nuit là. Comme s’il savait, Diarrassouba n’a pas disposé les hommes qu’il fallait pour assurer la garde de la centrale. Il a préféré faire autre chose en les envoyant ailleurs. Et comme sanction, on le relève simplement», explique tout en colère, la mère d’un gendarme qui est aujourd’hui à la Maca. «C’est parce qu’ils n’ont pas couvert Diarrassouba qu’ils sont actuellement détenus à la Maca. Il y a un certain Di Meda qui le leur a dit ouvertement. Il leur a avoué qu’ils seront punis parce qu’ils n’ont pas couvert Diarrassouba, leur commandant», ajoute une autre mère d’un de ces gendarme en détention. Ces jeunes sont toujours détenus à la Maca au bâtiment C, comme de grands criminels.
Et ce même Di Meda avec la complicité de plusieurs autres ex-chefs de guerre qui pullulent dans la cité de la Bae, leur ont trouvé des chefs d’accusation qui sont en fait, le comble du ridicule. Ils ont été pris après l’attaque. Mais les chefs d’accusation pour les quels ils sont à la Maca, sont; «viol, fabrication d’armes, assassinat». On tombe des nues. Mais, ainsi va la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, depuis le 11 avril 2011. De la Maca, ils sont transférés à la Dst, histoire de leur arracher des aveux sous la torture. De la Dst, ils sont envoyés à Angré, dans un autre centre de tortures qu’ils ont pompeusement baptisé «Cellule d’enquêtes». Une autre cellule qui a toujours ses résultats avant les enquêtes. Et comme il fallait s’y attendre, là-bas, on leur demande de signer au bas d’un document dans le quel ils reconnaissent tout ce qui leur est reproché. «Les enfants ne pouvaient pas signer un tel document. Ce sont quand même des gendarmes. Ils ont été aidés par leurs avocats qui étaient là. Ils ont tous dit qu’il n’était pas question de signer un tel document dans lequel ils ne reconnaissent pas», raconte à son tour, le papy d’un jeune gendarme. Ayant connu tous les pouvoirs ivoiriens, il regarde aujourd’hui avec beaucoup d’étonnement, le drame que vit le peuple ivoirien. «Mon petit, ajoute-t-il, je n’ai jamais vu ça dans ce pays là. Souvent, il m’arrive de me demander si je ne suis pas dans un long cauchemar». Après la prétendue cellule d’enquête d’Angré, ils sont transférés à la Mama, la prison militaire. Leurs bourreaux voulaient ainsi se donner bonne conscience, en s’offrant un vernis de légalité. Mais ils ne resteront pas là-bas pour longtemps, parce que tout est faux. Ils sont très vite ramenés à la Maca.
«C’est bien la première fois dans ce pays que nous voyons des soldats qui refusent de mettre en application, la décision du ministre de la Défense, fait savoir le père d’un autre gendarme. Après avoir pris connaissance du dossier, le ministre a demandé que nos enfants soient libérés. Mais jusque là, il y a des commandants des Frci qui ne veulent pas. Ils disent qu’ils vont faire souffrir nos enfants, parce que ce sont eux qui ont fait que leur commandant a été sanctionné. Sinon, il n’y a rien dans le dossier». «Je vous apprend, explique une autre vieille dame, que quand on les a envoyés pour la première fois devant un juge au tribunal de Yopougon, le juge a directement appelé Ange Kessy pour lui demander ce qu’on reproche à ces jeunes. Jusque là, aucun juge ne veut s’occuper de ce dossier. Car on ne sait pas ce qu’on leur reproche». Depuis, ces 11 jeunes gendarmes sont détenus en toute illégalité dans l’enfer de la Maca. Parce que des ex-chefs de guerre qui font la pluie et le beau temps dans la commune de Yopougon le veulent ainsi.
Guehi Brence