La grande inconnue pour ces élections à venir est bel et bien l’élection régionale. Pour la première fois de l’histoire de la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens iront dans quelques semaines élire un Conseil régional. Certes les Conseils municipaux sont entrés dans les m?urs des Ivoiriens. Depuis 1980, les Ivoiriens vont élire régulièrement leurs maires et les conseillers qui les accompagnent sur les listes. Dans la tête des habitants de la Côte d’Ivoire, il est établi qu’après l’élection présidentielle et les élections législatives, il faut aller voter pour choisir les maires. A cette échéance, s’est ajoutée l’élection des conseils généraux en 2001 pour les départements. L’aventure à ce niveau n’a duré qu’une décennie. Aujourd’hui, on parle de conseils régionaux. La politique de décentralisation s’est déportée sur les régions. Le nouveau décret portant création des conseils régionaux a abrogé les conseils généraux. Le nombre croissant des départements a amené l’Etat à repenser le processus de décentralisation et de délocalisation. Le conseil régional sera donc l’attraction les prochaines années à venir. Car, cette entité est une belle curiosité. Les Ivoiriens aimeraient voir comment cette structure dont on dit tant du bien peut améliorer leur quotidien. On connait sa composition. On sait également comment elle doit fonctionner. Mais on ne sait pas comment elle se comportera au plan pratique. Va-t-elle être un outil efficace de développement décentralisé ou un machin budgétivore qui viendra grossir le rang de toutes tentatives de gestion décentralisée avant elle ? Nul ne peut le dire pour le moment avec précision. Mais toujours est-il que les Conseils régionaux ont une place de choix dans le programme de développement du chef de l’Etat. Ce sont sur eux que le président de la République compte beaucoup pour décliner sa politique de développement dans tous les départements de la Côte d’Ivoire. La grande inconnue qu’est le Conseil régional n’est pas moins attendue par les populations. C’est la raison pour laquelle une certaine passion subsiste autour de tout ce qui touche cette nouvelle curiosité. A en juger le foisonnement des candidatures pour la présidence de cette collectivité locale constaté depuis l’ouverture de dépôts des candidatures dans les différents états-majors des partis politiques. Au total, près d’une centaine de candidatures enregistrées seulement au RDR. Depuis hier à minuit, les dépôts de dossiers ont pris fin officiellement. La liste est close. La décision appartient désormais à la direction du RDR de choisir ceux ou celles qu’elle jugera capables de porter haut les couleurs du parti à la case verte. Dans le cas où un candidat aura fait le consensus autour de sa personne, il n’y aura pas de problème. Mais dans l’autre cas ou aucun nom de transcende les clivages, le suspense demeure entier. Car le dernier mot revient à la direction du RDR. Certes les conseils régionaux constituent la grande curiosité des années à venir. Mais ils ne sont pas moins l’objet de toutes les convoitises en ce moment.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly