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Politique Publié le jeudi 20 décembre 2012 | Le Patriote

Capitaine Diomandé Yacouba alias Cap Delta, Cdt du Bataillon de Sécurisation du Sud-Ouest : “Pour moi, le premier moyen, c’est la détermination”

Arrivé à San-Pedro depuis près de deux semaines, le Capitaine Diomandé Yacouba, plus connu sous le nom de Cap Delta, est le Cdt du nouveau Bataillon de Sécurisation du Sud-Ouest (BSSO). En attendant son installation officielle et sa prise de fonction à la base navale, l’officier s’est déjà mis au travail au Poste de Commandement (PC) des FRCI dirigé par le Cap Bêma Ouattara. Il s’est confié au micro de notre correspondant régional. Entretien :
Le Patriote : Vous êtes le Cap Diomandé Yacouba, plus connu sous le pseudonyme de Cap Delta. Vous êtes nommé à la tête du Bataillon de Sécurisation du Sud-Ouest (BSSO). Quelles sont les régions qui sont sous votre commandement ?

Capitaine Diomandé Yacouba ‘’Delta’’ : Le Bataillon de Sécurisation du Sud-Ouest a pour mission de sécuriser véritablement la région et ses points sensibles. C’est à ce titre que le BSSO a des démembrements scindés en plusieurs compagnies. A San-Pedro et sa région, vous avez deux compagnies, à Soubré, une compagnie et à Gagnoa, une autre compagnie. Vous avez les 4 compagnies qui constituent le bataillon. La spécificité ici, c’est que nous avons une compagnie spéciale, motorisée. C’est une compagnie, toujours en mouvement sur les engins. Ce qui nous permet de sécuriser de San-Pedro à sa lisière jusqu’à Divo. Divo qui a un raccordement avec la Côtière. Car nous avons toute la Côtière à Sécuriser. Voici l’étendue, sur le plan opérationnel du Bataillon de Sécurisation du Sud-Ouest.

LP : Capitaine, en tant que Cdt du BSSO, quelles sont l’étendue et les limites de votre zone d’opération ? Votre zone est tout de même difficile d’accès. Avez-vous les moyens pour mener à bien votre mission dans ce Sud-Ouest avec son manque de route, sa forêt dense,… ?
CDYD : Je vais d’abord vous situer sur la limite entre le Bataillon de Sécurisation de l’Ouest (BSO) du Cdt Loss et le Bataillon de Sécurisation du Sud-Ouest. Il faut dire que dans notre tracé tactique, Tabou, Para jusqu’à Nigré, font partie du BSO. Donc ma zone de compétence s’étend à la lisière de la zone citée plus haut. De San-Pedro à Grand-Béréby où j’ai un détachement commandé par un officier qui a en charge toute la zone faisant limite avec la zone de Tabou. Parlant de moyens, d’abord pour moi, le premier moyen, c’est la détermination. Si vous avez la détermination et la volonté, la mission est réussie. Sinon, nous avons quand même, un minimum qui nous permet d’opérer, n’empêche qu’on l’améliore. Avec ce dont nous disposons, nous allons un peu plus au-delà, pour être dans les délais d’intervention prévus. C’est vrai, nous sommes déjà positionnés dans ces endroits là mais il faut pouvoir les renforcer, en cas de besoin. Donc cela nécessite absolument des moyens mobiles. Pour la mobilité, on n’en a besoin mais nous en avons quand même pour nous permettre de démarrer notre mission. Le reste est le fait de la nature, parlant de difficultés d’accès, il faut l’accepter. Nous sommes dans une région accidentée où il n’y a pas de route. Cela est une des difficultés mais il faut faire avec, il faut travailler. C’est ce qui explique le métier de soldat.

LP : A San-Pedro et région, de nombreuses armes ont été saisies. Avec les ratissages qui ont été menées, pourriez-vous nous dire si toutes les armes ont été prises. Si tel n’est pas le cas, comptez-vous passer par la sensibilisation ou la recherche tout azimut pour retrouver les armes cachées ?
CDYD : Comme vous le dites si bien, il est difficile que tout soit parfait dans ce domaine là. Dire qu’il n’y a pas d’armes dans la nature, cela ne serait pas vrai. La méthode de sensibilisation n’est pas mauvaise mais nous axons notre travail sur la surveillance et les renseignements. Si nous avons des renseignements sur une cache d’armes quelconque, alors nous utilisons les manières et les moyens dont on dispose pour les ramener. Dire que ça n’existe pas, non, ça existe. Mais il faut se dire qu’il y a souvent des armes abandonnées, soit dans les forêts, soit dans les eaux. Mais s’il y a des gens malintentionnés qui ont des armes, dès que nous avons des renseignements, nous n’attendons pas, nous anticipons. Moi, c’est un de mes principes de commandement. Je n’attends pas, j’anticipe. Je n’attends pas l’ennemie, j’anticipe sur la position de l’ennemi pour le tuer dans l’?uf comme on le dit. Je n’aime pas attendre. C’est pour cela, nous souhaitons vivement que les renseignements fonctionnent à merveille et nous serons capables de traquer l’ennemi dans son retranchement que de l’attendre.

LP : Depuis le 30 mars 2011, date de la prise de San-Pedro par les FRCI, les populations cohabitent avec les militaires, hommes en armes. Avec l’avènement du BSSO, le nombre de militaires augmente. Certains diront « encore des militaires » avec peur. Quel message à la population ?
CDYD : Je pense plutôt que l’avènement du BSSO devrait rassurer les gens. Parce que maintenant, les troupes s’inscrivent, je dirai, dans une structure conforme aux règles de la chose militaire. Au départ, nous avions des troupes ici, mais qui n’étaient pas suivies au sein d’un commandement.

Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, Chef Suprême des Armées, a pris un décret pour créer la BSSO avec ma modeste personne pour commander ce bataillon. Je me dis que les populations devraient être plus rassurées parce qu’elles ont un interlocuteur pour répondre à leurs besoins en cas d’une situation quelconque. On se dit qu’il y a un bataillon de sécurisation qui est en place, en cas de situation militaire, on s’adresse à lui. La mission du bataillon, c’est la même mission régalienne. Nous les militaires, nous avons pour mission de sécuriser. Je pense que cela devrait plutôt rassurer les gens. Nous sommes là pour les protéger, les sécuriser. Les gens n’apprendront plus qu’il y a eu ceci ou cela. Il y a un responsable qui est désigné. La responsabilité, c’est ça. Il faut avoir ses hommes en main et être en mesure de savoir ce qui se passe. C’est ce qu’on dit dans les écoles militaires, quand un chef dit régulièrement : « je ne suis pas au courant ». Il n’est plus chef. C’est pour cela que nous devons nous organiser pour être à la hauteur de la tache et donner satisfaction à ceux qui nous ont mis là et à la population. Je demande à la population de se rassurer.

SORY BLINTIAKA (Correspondant)
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