x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 22 décembre 2012 | Le Nouveau Réveil

Accidents de la circulation / Le nombre et la gravité traqués / Dr Désiré Aka Echui (directeur général de l’Oser) : "Comment l’alcool et le cellulaire tuent au volant"/ "En fin d’année, il faut éviter d’endeuiller les familles"

© Le Nouveau Réveil Par Atapointe
Séminaire gouvernemental : Le Premier ministre Ahoussou Jeannot préside l`ouverture des travaux
Lundi 29 Octobre 2012. Abidjan. Palais présidentiel au Plateau. Le gouvernement en séminaire sur le Programme de travail gouvernemental (PTG). Photo: le ministre des Transports, M.Gaoussou Touré
Le ministère des Transports engage la bataille pour la réduction du nombre et de la gravité des accidents sur les routes ivoiriennes en cette fin d’année. Le directeur général de l’Office de la sécurité routière (Oser), Dr Désiré Aka Echui, explique, ici, le déroulement de cette campagne. Et rassure…



Le ministère des Transports initie, depuis mardi, une campagne pour la réduction du nombre des accidents graves sur les routes ivoiriennes. Quel est le rôle exact de l’Oser dans cette opération ?

Je vous remercie. Le ministre des Transports, monsieur Gaoussou Touré, vient de lancer officiellement la grande campagne de sensibilisation à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le programme de cette campagne comprend un certain nombre de points. Et l’Oser, avec l’appui du cabinet chargé de mettre en œuvre ce programme, qui a commencé précisément avec le communiqué du ministre des Transports qui limite la circulation des véhicules poids lourds de transport de marchandises, sauf les citernes transportant des hydrocarbures, pendant la période du 18 décembre 2012 au 02 janvier 2013, doit aider à son efficacité (campagne : ndlr) sur le terrain. L’objectif de cette campagne très intensifiée, cette année, c’est de réduire le nombre et la gravité des accidents ; c’est de faire en sorte que la période des fêtes, qui est une période de joie, ne soit pas entachée de deuil pour les populations, pour la Côte d’Ivoire.

Cette campagne comporte un point essentiel, celui de la lutte contre le cellulaire et l’alcool au volant. Des dispositions juridiques existent-elles maintenant sur ces sujets?

C’est très important de parler de l’alcool pendant cette période de fête. L’alcool est devenu symbole de fête. Or, l’alcool ne fait pas bon ménage avec le volant. En ce sens que l’alcool a des effets néfastes sur un conducteur. L’alcool altère les réflexes et de ce fait, on a un champ visuel rétréci. Qui n’est pas bien pour la circulation. L’état de somnolence est ainsi établi. L’alcool va augmenter mon temps de réaction parce qu’il va perturber mes réflexes. Si par exemple, mon temps de réaction est d’une seconde et qu’il est majoré d’une demi-seconde, cela rallonge la distance d’arrêt, et si j’ai un obstacle placé devant moi à une certaine vitesse, et les pièces ayant été faites pour une vitesse de 70 km/h, pour quelqu’un qui a 0,5 g d’alcool par litre de sang, pour un obstacle placé à 80 mètres, il ne peut l’éviter. L’Etat de Côte d’Ivoire, très tôt, a perçu ce danger et la nécessité de contrer cela. Une réglementation a été prise le 03 juin 1978 pour dire la limite qu’il ne faut pas atteindre, c’est-à-dire 0,8 g par litre d’alcool chez le conducteur.

Apparemment, cette disposition n’a pas fait l’objet d’une application effective dans le pays?

Il n’y a eu qu’un très court moment d’application. On se retrouve donc dans une situation d’infraction quand on atteint cette limite ou quand on la dépasse.

Quelle est la sanction pour cette infraction ?

C’est une suspension du permis de conduire pour trois (2) mois, et en cas de récidive, c’est le retrait définitif dudit document.

Comment l’opération va-t-elle se dérouler sur le terrain?

Au cours de la campagne, nous allons inviter dans les corridors et les gares routières, les conducteurs à se prêter au contrôle du taux d’alcool qui se fait à l’aide de l’éthylotest dont nous avons reçu de la part de la Compagnie euro-africaine (Cea), notre assureur, plus de 3000 unités. Pour que nous puissions faire cette sensibilisation au cours de laquelle on n’appliquera pas de sanction.

La répression prend-elle effet quand?

Après cette période, l’Oser et ses partenaires vont doter les forces de l’ordre des moyens pour une application stricte de cette réglementation. Nous avons trop souffert et nous souffrons trop de la délinquance routière liée à l’alcool.

Qu’en est-il de l’usage du cellulaire au volant ?
Pour le cellulaire au volant, nous sommes pour le moment dans un processus de production de la réglementation. Et pendant que le processus suit son cours normal, nous prenons nos responsabilités. Nous sensibilisons sur les dangers du téléphone au volant.

Comment le cellulaire devient-il un danger au volant ?

Le téléphone au volant perturbe l’attention du conducteur. Conduire vous amène à prendre en compte plusieurs situations pour ensuite opter pour la bonne décision à un moment donné. Il suffit donc d’une petite inattention pour que tarde la décision et c’est le drame. Les études ont montré qu’un conducteur oublie quelques instants après le panneau qu’il vient de dépasser. L’information véhiculée par ce panneau est oubliée alors qu’il en a besoin pour gérer certaines situations annoncées par ledit panneau. Alors même, sans réglementation, sans risque de sanction, il faut prévenir comme certaines maladies.

Combien d’interdits existe-t-il en conduite ?

Il y en a une vingtaine. Nous appelons cela, des cas de retrait de permis de conduire. Nous allons en citer pêle-mêle : le franchissement de la ligne de conduite, le franchissement du terre-plein central, le dépassement dans les virages dits dépassements dangereux, etc. Il y a donc plusieurs cas qui conduisent au retrait du permis de conduire. Avec l’évolution, il peut avoir des changements, mais le dispositif actuel, bien appliqué, peut permettre de maîtriser la situation des accidents.

Avez-vous les moyens humains et matériels pour faire respecter les lois en vigueur ou les décisions prises pour réduire les accidents et contrer les mauvais automobilistes?

L’Oser a, dans ses attributions, l’autorité pour contrer seulement deux (2) facteurs de risques d’accident.

Lesquels?

La vitesse avec le radar et l’état mécanique de l’automobile dans les conditions spéciales itinérantes réalisées avec la Sicta (Société ivoirienne de contrôle technique automobile : ndlr), la gendarmerie et la police nationale de telle sorte que tous les autres cas d’infraction au code de la route ne relèvent pas de la mission de l’Oser.

Revenons à la question précédente. Avez-vous les moyens humains et matériels pour accomplir au mieux votre mission ?

Notre mission est tellement importante qu’elle nécessite des moyens accrus. Avec les moyens actuels, nous faisons ce que nous pouvons.

Vous travaillez avec les moyens de bord, alors peuvent-ils vous permettre d’être efficaces ?

L’efficacité est une action de longue haleine. Les structures évoluent d’abord au plan institutionnel et ensuite au plan des moyens. Nous sommes dans cette dynamique. Et précisément, nous avons, dans le programme de travail gouvernemental, des projets que nous ne pouvons maintenant annoncer puisqu’ils doivent être d’abord validés par le cabinet du ministre de tutelle. Les préoccupations évoquées y sont prises en compte.

Des feux tricolores sont en panne et engendrent des problèmes de circulation à Abidjan, singulièrement. Qui a la charge de ce dispositif de régulation de la circulation?

Les feux tricolores ne relèvent pas du ministère des Transports. Mais plutôt du ministère ders Infrastructures économiques. Et ils sont l’objet d’une attention particulière à l’Ageroute. Je sais que la police nationale fait beaucoup en régulant la circulation au niveau des carrefours en cas de dysfonctionnement, c’est là un travail à saluer. Parce que les embouteillages sont une grosse perte de temps. Aussi les usagers, les automobilistes doivent-ils faire des efforts pour leur faciliter ce travail qui permet de maîtriser des colères, des tensions, surtout aux heures de pointe.

Ces feux tricolores sont essentiels dans la régulation de la circulation. N’est-il pas justifié de travailler en collaboration avec des structures du ministère des Infrastructures économiques pour rendre votre intervention plus efficace ?

Nous n’avons pas d’autorité sur ces questions. Ce sont des parties prenantes qui interviennent dans le système de sécurité routière. Au niveau de l’Oser, nous avons la responsabilité de sensibiliser les usagers sur le respect du feu rouge, comme d’ailleurs au respect des panneaux stop. Si je m’amuse à brûler le feu rouge et le panneau stop pour éviter des accidents. Si vous êtes proches et que le feu passe du vert à l’orange, il vaut mieux prendre les dispositions pour vous arrêter en évitant de s’arrêter sur les bandes blanches réservées aux piétons.

Des automobilistes ne respectent souvent pas le feu à certaines heures, la nuit. A quoi s’exposent-ils ?

Ils s’exposent aux mêmes sanctions parce que la loi ne change pas la nuit. Elle est la même à toute heure.

Les forces de l’ordre sont-elles sensibilisées pour bien mener leur mission en cette fin d’année ?

Elles sont outillées pour faire leur travail parce que sensibilisées dans le cadre de la campagne. Nous disions plus haut que nous ne sommes qu’à une phase de sensibilisation. La phase de la répression arrive et nous croyons qu’elle connaîtra un succès.

Vous ne le dites pas pour la forme, nous espérons ?
Non, nos forces de l’ordre font des efforts, comme d’ailleurs les sapeurs pompiers. Nous pensons qu’à ce niveau, des efforts doivent être faits pour leur permettre de réussir leur importante mission en cette fin d’année. Parce que nous les sentons déterminés pour la cause de la nation.

Un message à l’endroit des automobilistes et des populations ? Ces dernières peuvent-elles voyager sereinement en cette période de fêtes?

Je demande aux automobilistes de respecter les normes en matière de conduite. Car, non seulement ils se protègent, mais protègent aussi les personnes qui sont avec eux dans le véhicule, mais également les piétons. Aux chauffeurs des véhicules de transport en commun (cars, minicars, taxis communaux…), je leur dis de redoubler de vigilance en cette période cruciale qu’il ne faut vraiment pas transformer en deuil pour les populations. Nous rassurons les populations qu’elles peuvent voyager tout en permettant au chauffeur de les conduire à destination dans la tranquillité. Je souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année à toutes et à tous et une meilleure année 2013 !

Interview réalisée par PARFAIT TADJAU
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

A voir également

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ