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Société Publié le vendredi 21 décembre 2012 | AFP

Nouvelles attaques en Côte d`Ivoire, au moins un mort et quatre blessés

© AFP
Attaques d`assaillants contre les Forces républicaines: la cité de Dabou après les combats de jeudi
Jeudi 16 août 2012. Dabou. La patrouille de troupes des FRCI à Dabou après l’attaque des hommes armés contre une base militaire, une prison et des postes de police.
La Côte d`Ivoire a été secouée vendredi par deux nouvelles attaques d`hommes armés, contre une caserne de gendarmerie à Abidjan et contre un poste militaire dans un village plus au nord, qui ont fait au moins un mort et quatre blessés.

Ces violences visant le régime du président Alassane Ouattara crispent le climat intérieur, alors que la liberté provisoire accordée jeudi à huit proches de l`ex-chef de l`Etat Laurent Gbagbo est apparue comme un facteur d`apaisement, après une année 2012 marquée par des troubles et une réconciliation plombée.

La gendarmerie de "Toits-Rouges", dans le quartier de Yopougon (ouest d`Abidjan), "a été attaquée vers 3H00 du matin (locales et GMT). Des individus non identifiés ont ouvert le feu sur la caserne, les tirs ont été intenses mais (les assaillants) ont été repoussés", a indiqué à l`AFP une source à l`état-major des Forces républicaines (FRCI, armée).

Lors de cette attaque menée par des hommes armés de kalachnikov et de lance-roquettes, un homme qui était retenu en garde à vue par les gendarmes a été tué par une balle perdue. Au moins un gendarme a été blessé, selon une source sécuritaire. "La brigade a été entièrement saccagée et sept véhicules ont été incendiés", a précisé Sylvie Van Den Wildenberg, porte-parole de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci).

"Ca a tiré très fort pendant deux heures", a raconté une riveraine. Une autre attaque a visé dans la nuit un poste des FRCI installé à Agbaou, un village à une centaine de kilomètres au nord de la capitale économique.

"Le bilan provisoire fait état de deux éléments FRCI blessés", a déclaré la porte-parole de l`Onuci. Selon un journaliste local présent sur place, un civil a aussi été blessé par une balle perdue.

L`ONU condamne

Le régime Ouattara est confronté depuis août à une vague d`assauts, souvent meurtriers, contre les forces de sécurité et des sites sensibles. Le gouvernement les a imputés à des partisans de Laurent Gbagbo, ce que le camp de l`ex-chef de l`Etat a démenti.

Une attaque près d`Abidjan avait interrompu le week-end dernier plusieurs semaines d`accalmie.

Le chef de l`Onuci, Bert Koenders, a condamné "avec la plus grande fermeté" les derniers incidents, qui surviennent "alors même que s`observe une décrispation politique porteuse d`espoir".

La justice a accordé jeudi la liberté provisoire à huit proches de Laurent Gbagbo, dont son ex-Premier ministre Gilbert Aké N`Gbo, détenus après la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts.

"C`est déjà un pas important qu`il faut encourager afin que le reste suive", a expliqué à l`AFP Sylvain Miaka Oureto, président du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l`ancien chef de l`Etat.

Plusieurs personnalités de l`ancien pouvoir, dont l`ex-Première dame Simone Gbagbo, sont encore en détention. Des dizaines d`autres personnes, des civils et des militaires en poste sous le régime déchu, restent aussi en prison, souvent dans le Nord.

Les huit détenus qui bénéficient de la liberté provisoire sont inculpés de génocide et de crimes de sang pour certains, d`autres uniquement d`atteinte à la sûreté de l`Etat ou d`infractions économiques.

La liberté provisoire a aussi été accordée à une neuvième personne, l`homme d`affaires franco-ivoirien Ibrahim Magassa, selon une source judiciaire. Il était détenu en raison d`un litige commercial.

Le pouvoir était de plus en plus fortement poussé à faire un geste d`apaisement envers l`opposition politique après les tensions des derniers mois. "Il y a eu tellement de pressions en ce sens", notamment de la France, ex-puissance coloniale, a affirmé une source diplomatique.

L`ex-président Gbagbo est détenu depuis novembre 2011 à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l`humanité commis durant la crise.
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