Ils sont huit. Ils sont libres depuis le jeudi dernier. Ils peuvent à nouveau humer l’air de la liberté. Même si c’est une liberté conditionnelle. Gilbert Aké N’Gbo et les autres ne célébreront pas les fêtes de fin d’année en prison. Hier, la justice ivoirienne a décidé de leur accorder une liberté conditionnelle. Certes ils ne peuvent pas quitter le territoire ni quitter Abidjan sans l’autorisation du juge. Mais ils seront au milieu des siens pour ces fêtes. Au-delà des réactions diverses que cette libération conditionnelle a pu susciter, il faut reconnaître que la décision prise par la justice ivoirienne va contribuer à décrisper un peu l’atmosphère politique en cette fin d’année. C’est un secret de polichinelle. Les caciques du camp Gbagbo ont toujours fait de la libération de leurs camarades une condition pour la réconciliation nationale. Allant jusqu`à frisé le chantage. Miaka Oureto et ses amis demandent la réconciliation de tous les détenus, là où les autorités parlent de s’inscrire d’abord dans le cadre de concertation permanent pour la recherche de la paix. La libration donc du Pr. Gilbert Aké N’Gbo et ses camarades est un pas supplémentaire vers la réconciliation nationale. En ce sens qu’elle leur enlève tout argument contre la volonté affichée des Ivoiriens dans leur large majorité et des autorités à aller à la paix. La justice a décidé d’accélérer le processus. C’est tant mieux. Car cela facilitera la tâche au chef de l’Etat qui entend poser des actes forts en faveur de la réconciliation entre les fils et filles de Côte d’Ivoire. Pourvu que cet état d’esprit ne soit pas galvaudé par les rancœurs et rancunes des revanchards de tous poils du camp pro-Gbagbo. La réconciliation nationale, comme aime à le répéter le président de la CDVR, est une œuvre de longue haleine et l’affaire de tous. Les Ivoiriens arriveront à se réconcilier si tout le monde y met du sien. La volonté politique pour la réconciliation est là. Reste à ce que dans le camp pro-Gbagbo saisisse l’on ne méprise pas tous ces gages pour la paix. Car pour se réconcilier, il faut être deux. Malheureusement, des signes laissent croire qu’il y a encore des irréductibles qui n’ont pas encore fait le deuil de la guerre. Et que beaucoup reste encore à faire. Les attaques contre les FRCI à Yopougon Toits Rouges et Agbaou donnent à méditer sur ce que certains Ivoiriens veulent faire de la Côte d’Ivoire. Heureusement, le camp des irrédentistes s’effrite chaque jour que la Côte d’Ivoire avance d’un pas sûr et ferme vers le développement et la relance économique.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly