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Politique Publié le jeudi 10 janvier 2013 | Nord-Sud

Lamine Diabagaté, maire sortant Rdr de Marcory :«Ma mise à l’écart est une décision politique»

© Nord-Sud Par F.D
Cérémonie de présentation de voeux à la mairie de Marcory
La mairie de Marcory a organisé une double cérémonie le 01 février 2012 dans l`enceinte du garage du district: La présentation des voeux au Maire , M. Lamine Diabagaté et une remise de matériels à des établissements de la commune.
Alors que la tension montait entre lui et Mariam Fétigué Koulibaly pour le parrainage de son parti, le Rassemblement des républicains (Rdr) aux municipales à Marcory, Lamine Diabagaté a annoncé lundi sur sa page facebook qu’il n’a pas été retenu. Il s’explique.

Vous avez publié lundi une information sur votre page facebook selon laquelle le ministre Hamed Bakayoko vous a dit que vous n’avez pas été choisi comme le candidat du Rdr aux municipales à Marcory. Que s’est-il passé?
La manière y était. Ç’a été extrêmement élégant de la part du ministre de nous appeler pour nous le signifier. C’est difficile pour tout le monde. Je lui dois déjà cette place-là par sa signature. Marcory, contrairement à ce qu’on croit, n’est pas notre bastion. Par le travail, nous avons imposé notre parti au sein de la municipalité. Selon toutes les informations que nous avions à notre disposition, le comité d’arbitrage nous avait retenu. Je veux préciser que je tiens à l’amour filial que j’ai toujours eu pour le président de la République, à l’amitié et à la fraternité qui me lient au ministre Hamed Bakayoko. Pour cela, je l’ai déjà dit, je ne serai pas indépendant. Jamais. Indépendant contre le Rdr signifierait que je suis en train de lutter contre ce pour quoi on s’est battu pendant près de vingt ans.

Vous dites « c’est difficile », est-ce à dire qu’il a fallu de grandes négociations avant que vous n’acceptiez la décision de la direction ?
Pas du tout. J’ai juste été informé et j’ai accepté tout de suite. Sans discution, sans marchandage. C’est au niveau des décideurs même que ç’a été difficile de ne pas me retenir comme tête de liste.

Vendredi dernier, vous nous assuriez que vous êtes le candidat du Rdr. A peine trois jours après, vous avez publié une autre information. Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps ?
(Rires) Comme le disent les politiciens, « la politique, c’est la saine appréciation des réalités du moment ». Il y a quelque chose qui a prévalu et qui, je pense est politique. La première annonce qui avait été faite disait que tous les maires sortants Rdr sont reconduits. C’était le premier acquis. En sus, j’avais pour moi mon bilan. Ma municipalité a le meilleur recouvrement à l’heure actuelle. Mon budget passe de quatre milliards à mon arrivée à six milliards. Avec tout cela, je n’avais pas à faire un lobbying particulier. Quel que soit ce qu’on aurait fait en dernier ressort, la décision de la direction aurait prévalu. Il faut l’accepter. Il y a deux ans en arrière, on ne se battait pas pour des postes. Chacun cherchait à préserver sa vie. Si après cette épreuve, je me suis retrouvé maire, c’est par la volonté de Dieu. Si je ne le suis plus, c’est encore sa volonté. Je ne crois pas qu’il faille s’attarder là-dessus. Je le redis, j’apporte mon soutien plein et entier à la tête de liste de mon parti.

Vous avez évoqué tantôt vos relations avec le ministre Bakayoko. C’est lui qui vous a annoncé que vous n’avez pas été retenu. Que vous a-t-il proposé en échange de votre retrait ?
Je n’aurais même pas accepté de marchander avec le ministre. Absolument rien ne m’a été proposé en contrepartie et je n’ai rien demandé. J’avais accepté cette proposition en tant que cadre de mon parti qui m’envoyait en mission. Si je n’avais pas été à la hauteur, il est clair et net que la municipalité Fpi (Front populaire ivoirien, ancien parti au pouvoir, ndlr) m’aurait fait tomber. Le conseil municipal majoritaire Fpi aurait réagi. On s’est imposé par le travail. On a œuvré afin que tous les camps se donnent la main pour le développement de la commune. Le résultat est là. C’est un acquis que le Rdr doit préserver.

On peut donc affirmer que la bataille au sein du Rdr est terminée, qu’en est-il de la candidature en Rhdp ?
Ça va être difficile. Quel que soit le cadre décidé, si on doit aller en Rhdp, notre candidat est la tête de liste. Ce n’est pas négociable. Si cela est mis sur la table de négociation, ça voudra dire que les discussions s’arrêtent. A la lumière des résultats que nous avons à la présidentielle, notre parti a obtenu 20.000 voix et le Pdci 16.000. On considère sur cette base qu’au sein du Rhdp, nous sommes le premier parti, donc tête de liste. Si cela est acquis, tout le reste est négociable. A côté de cela, toutes les grosses pointures du Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ndlr) veulent se présenter. Leurs voix seront donc émiettées. On va vers un allié pour gagner et non pour bénéficier d’une partie de ses votes. Je ne vois donc pas pourquoi nous irions nous encombrer avec un éléphant mort.


Entretien réalisé par Bamba K. Inza
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