Comme c’est toujours le cas lors des derniers délais, le siège de la Commission électorale indépendante (Cei) a été envahi hier par les candidats aux élections régionales et municipales venus déposer leurs dossiers.
La frustration donnerait-elle des ailes ? De nombreux cadres de partis qui n’ont pas obtenu le parrainage de leurs formations politiques pour les élections municipales et régionales ont décidé d’aller en indépendants. Ce jeudi, dernier jour du dépôt des dossiers, ils envahissent le siège de la Commission électorale indépendante (Cei) aux II-Plateaux. Le jardin de l’impressionnant bâtiment est plein de monde. «97% de ceux qui sont-là sont des indépendants. Je pourrais même dire plus si je ne craignais d’exagérer », commente le bras droit d’un des candidats. La réalité lui donne raison. Nous n’apercevons aucun candidat (que nous connaissons) ayant reçu le parrainage de son parti. «Je suis juste venu observer l’ambiance et me renseigner. Le parti a demandé aux candidats de déposer leurs dossiers directement auprès des commissions électorales au siège. C’est la raison pour laquelle vous ne les voyez pas ici », explique le maire sortant de la commune de Borotou, Adama Diomandé, candidat au compte du Rassemblement des républicains (Rdr).
Le ballet des indépendants
Nous nous approchons du stand qui reçoit les candidats de la région du N’zi. L’un des agents confie que depuis 9h que la réception des documents a commencé, il n’a réceptionné que deux dossiers. Et tous des indépendants. Quatre autres sont sur la ‘’liste d’attente’’. Ils sont déjà passés devant l’agent qui leur a fait remarquer que le dossier n’est pas complet. « Nous avons reçu des consignes strictes de ne pas recevoir des dossiers incomplets. Alors quand il y a des choses qui manquent, nous informons les candiats pour qu’ils les complètent. Nous leur remettons des numéros pour qu’ils soient pris dans l’ordre dès qu’ils sont prêts», confie le travailleur. Il est 16h30 et les candidats ne font qu’arriver. «Ce n’est que dans l’après-midi qu’ils ont commencé à venir», raconte un témoin. Pourquoi avoir attendu si tard ? « J’attendais le réunir les dossiers des autres membres de la liste qui sont au village. Cela n’a pu être possible que maintenant», justifie Inza Bamba, candidat indépendant à Booko. Le député de Dabou, Mohamed Sess Soukou alias Ben Souk est sur place. Il part également en indépendant après le refus du Rdr de porter sa candidature. Lassina Diomandé, élu sous la bannière du Rdr aux législatives, est là lui aussi pour déposer son dossier aux municipales dans le Bafing. Babako Koffi est, quant à lui, un ‘’frustré’’ du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) en lice aux régionales dans le Gontougo. Farikou Soumahoro fait une entrée remarquée à 17h 01. Son parti, le Rdr, lui a préféré le maire-sortant, Youssouf Sylla à Adjamé. Le candidat indépendant confie qu’il a sur sa liste dénommée « Espoir d’Adjamé » les premier, deuxième et quatrième adjoints au maire de la commune. De même que plusieurs responsables de la formation. Il soutient que sa candidature n’est pas une indiscipline mais une réponse favorable à la base qui avait dit à la direction qu’elle ne veut plus de l’actuel maire. Lassana Méité est sur le parking avec son staff. Le capot de son véhicule sert de support pour le tri des documents.
Rumeur de report
Premier adjoint au maire à Abobo, il soutient avoir décidé de répondre à l’appel de la base. « La direction a fait un choix que je respecte. Mais en tant que militant de base et par notre connaissance du terrain, nous pouvons dire que ce choix est loin de la volonté des militants», s’exprime-t-il.
Assis par petits groupes, en cercle, à même le sol, sur des chaîses les candidats travaillent sur leurs documents. Ils s’assurent que tout est là. Certains appellent des gens qui sont dehors pour leur demander de venir rapidement avec des pièces. Dans l’un des groupes se trouve un militaire en treillis, son arme de dotation sur le côté, concentré à remplir des fiches. A ses côtés, nous reconnaissons un officier proche d’un célèbre commandant de l’armée. Lui est en civil. Nous le chahutons. «Lieutenant je vois bien que c’est chaud, même les militaires sont de la partie.» «Peut-être qu’il est en train de remplir les papiers de sa maman, qu’est-ce que tu en sais ?», rétorque-t-il. La rumeur sur le report du délai circule. Les candidats et leurs collaborateurs l’espèrent fortement. Ils n’arrêtent pas pour autant de mettre de l’ordre dans leurs documents. La nuit s’annonce vraiment longue pour les travailleurs de la Cei. Les traits de leurs visages sont tirés. Ils sont visiblement fatigués. Ça semble loin d’être le cas pour Gervais Coulibaly, le président de Cap unir pour la démocratie et le développement (Cap Udd). Gai, il partage sa bonne humeur avec ceux qui l’approchent. «Si nous avons des militants qui veulent se présenter nous allons les autoriser à le faire (…) Nous attendons le gouvernement», lâche-t-il quelques mots. Rien de plus sur l’objet de sa présence.
Bamba K. Inza
La frustration donnerait-elle des ailes ? De nombreux cadres de partis qui n’ont pas obtenu le parrainage de leurs formations politiques pour les élections municipales et régionales ont décidé d’aller en indépendants. Ce jeudi, dernier jour du dépôt des dossiers, ils envahissent le siège de la Commission électorale indépendante (Cei) aux II-Plateaux. Le jardin de l’impressionnant bâtiment est plein de monde. «97% de ceux qui sont-là sont des indépendants. Je pourrais même dire plus si je ne craignais d’exagérer », commente le bras droit d’un des candidats. La réalité lui donne raison. Nous n’apercevons aucun candidat (que nous connaissons) ayant reçu le parrainage de son parti. «Je suis juste venu observer l’ambiance et me renseigner. Le parti a demandé aux candidats de déposer leurs dossiers directement auprès des commissions électorales au siège. C’est la raison pour laquelle vous ne les voyez pas ici », explique le maire sortant de la commune de Borotou, Adama Diomandé, candidat au compte du Rassemblement des républicains (Rdr).
Le ballet des indépendants
Nous nous approchons du stand qui reçoit les candidats de la région du N’zi. L’un des agents confie que depuis 9h que la réception des documents a commencé, il n’a réceptionné que deux dossiers. Et tous des indépendants. Quatre autres sont sur la ‘’liste d’attente’’. Ils sont déjà passés devant l’agent qui leur a fait remarquer que le dossier n’est pas complet. « Nous avons reçu des consignes strictes de ne pas recevoir des dossiers incomplets. Alors quand il y a des choses qui manquent, nous informons les candiats pour qu’ils les complètent. Nous leur remettons des numéros pour qu’ils soient pris dans l’ordre dès qu’ils sont prêts», confie le travailleur. Il est 16h30 et les candidats ne font qu’arriver. «Ce n’est que dans l’après-midi qu’ils ont commencé à venir», raconte un témoin. Pourquoi avoir attendu si tard ? « J’attendais le réunir les dossiers des autres membres de la liste qui sont au village. Cela n’a pu être possible que maintenant», justifie Inza Bamba, candidat indépendant à Booko. Le député de Dabou, Mohamed Sess Soukou alias Ben Souk est sur place. Il part également en indépendant après le refus du Rdr de porter sa candidature. Lassina Diomandé, élu sous la bannière du Rdr aux législatives, est là lui aussi pour déposer son dossier aux municipales dans le Bafing. Babako Koffi est, quant à lui, un ‘’frustré’’ du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) en lice aux régionales dans le Gontougo. Farikou Soumahoro fait une entrée remarquée à 17h 01. Son parti, le Rdr, lui a préféré le maire-sortant, Youssouf Sylla à Adjamé. Le candidat indépendant confie qu’il a sur sa liste dénommée « Espoir d’Adjamé » les premier, deuxième et quatrième adjoints au maire de la commune. De même que plusieurs responsables de la formation. Il soutient que sa candidature n’est pas une indiscipline mais une réponse favorable à la base qui avait dit à la direction qu’elle ne veut plus de l’actuel maire. Lassana Méité est sur le parking avec son staff. Le capot de son véhicule sert de support pour le tri des documents.
Rumeur de report
Premier adjoint au maire à Abobo, il soutient avoir décidé de répondre à l’appel de la base. « La direction a fait un choix que je respecte. Mais en tant que militant de base et par notre connaissance du terrain, nous pouvons dire que ce choix est loin de la volonté des militants», s’exprime-t-il.
Assis par petits groupes, en cercle, à même le sol, sur des chaîses les candidats travaillent sur leurs documents. Ils s’assurent que tout est là. Certains appellent des gens qui sont dehors pour leur demander de venir rapidement avec des pièces. Dans l’un des groupes se trouve un militaire en treillis, son arme de dotation sur le côté, concentré à remplir des fiches. A ses côtés, nous reconnaissons un officier proche d’un célèbre commandant de l’armée. Lui est en civil. Nous le chahutons. «Lieutenant je vois bien que c’est chaud, même les militaires sont de la partie.» «Peut-être qu’il est en train de remplir les papiers de sa maman, qu’est-ce que tu en sais ?», rétorque-t-il. La rumeur sur le report du délai circule. Les candidats et leurs collaborateurs l’espèrent fortement. Ils n’arrêtent pas pour autant de mettre de l’ordre dans leurs documents. La nuit s’annonce vraiment longue pour les travailleurs de la Cei. Les traits de leurs visages sont tirés. Ils sont visiblement fatigués. Ça semble loin d’être le cas pour Gervais Coulibaly, le président de Cap unir pour la démocratie et le développement (Cap Udd). Gai, il partage sa bonne humeur avec ceux qui l’approchent. «Si nous avons des militants qui veulent se présenter nous allons les autoriser à le faire (…) Nous attendons le gouvernement», lâche-t-il quelques mots. Rien de plus sur l’objet de sa présence.
Bamba K. Inza
