x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 14 janvier 2013 | Nord-Sud

Albert François Amichia, maire de Treichville : «Pourquoi je ne suis pas contre le cumul des postes»

© Nord-Sud Par Mesmin
Elu à la tête du Conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA : le maire François Amichia reçu par le ministre d`Etat, Hamed Bakayoko
Mardi 17 avril 2012. Abidjan. Cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, au Plateau. Le maire de Treichville, François Amichia élu président du Conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA vient remercier le ministre Hamed Bakayoko pour son soutien
Dans cette interview qu’il nous a accordée, le maire sortant de Treichville, Albert François Amichia donne les raisons qui le poussent à solliciter un nouveau mandat à la tête de la commune.

La direction du Pdci vient de vous choisir comme tête de liste pour les prochaines municipales à Treichville. Est-ce un soulagement pour vous ou est-ce que vous partiez confiant ?
Disons qu’il y a quelques mois, les militants de la délégation du Pdci-Rda de Treichville m’avaient sollicité pour prolonger ma mission auprès des populations de la commune. Ce que j’avais accepté. Et comme cela avait été appuyé par un certain nombre d’instances du parti, notamment de jeunes et des femmes, je me disais que la direction du parti pouvait entériner ce choix. Donc ça n’a été que la confirmation de ce que les militants de base souhaitaient surtout que moi-même, j’ai voulu continuer cette mission-là.

Qu’est-ce que vous voulez faire en cinq ans que vous n’avez pas pu réaliser en dix ans ?
J’ai été élu sur un programme qui appelait beaucoup de réalisations sur le plan culturel, social, etc. Or, les dix années passées ont été difficiles pour la gestion car la Côte d’Ivoire elle-même traversait des moments difficiles. Sur le plan financier, budgétaire, nous avons rencontré beaucoup de difficultés. La plupart de nos recettes étaient orientées vers ce que je peux appeler l’effort de guerre. Donc nous n’avons pas pu disposer des moyens souhaités. Malgré cela, nous avons entamé des chantiers. Et nous pensons que les cinq prochaines années devraient nous permettre de consolider ce que nous avons commencé, qui est en bonne voie. Une de nos préoccupations majeures, sera de consolider la cohésion sociale. Vous avez dû remarquer que durant toutes ces années difficiles, surtout la période post-crise, notre commune a été quelque peu épargnée par rapport aux autres. Cela est dû au fait que nous avons mis en place des mécanismes de régulation. Et, au sortir de la crise, il nous appartient de mieux consolider cela dans le sens de la politique prônée par le président de la République, c’est-à-dire la reconstruction et la réconciliation. Voilà pourquoi nous sollicitions ce dernier mandat pour consolider ces acquis. Aujourd’hui, je dis qu’il faut appeler au rassemblement parce que Treichville regorge de beaucoup de cadres qui sont dans les différentes formations politiques. Mon souhait était véritablement qu’on puisse se retrouver pour marquer de notre empreinte la commune.

N’allez-vous pas utiliser ce même discours dans cinq ans quand vous allez vouloir rempiler ?
Non ! Voyez-vous, j’ai commencé en 1985 comme conseiller municipal avec André Kouassi Lénoir. Après, j’ai eu l’opportunité d’être adjoint au maire puis je suis passé maire. Je suis président de l’Uvicoci (Union des villes et communes de Côte d’Ivoire, ndlr), je suis le président du Forum ivoirien pour la sécurité urbaine, président du conseil d’administration du Pdm qui est une organisation qui regroupe les municipalités d’Afrique de l’Ouest et Centrale, président des collectivités territoriales de l’espace Uemoa. Je pense qu’après tout ça, il va falloir mettre toute cette expérience à la disposition d’autres personnes qui pourront apporter leur expertise au développement de la commune. Si je le fais, j’aurais apporté beaucoup à ma commune.

Avez-vous déposé votre candidature ?
Ma candidature a été déposée hier (jeudi 10 janvier, ndlr).

Vous n’êtes donc pas forclos ?
Non !

Etes-vous favorable à un report de la date des élections municipales et régionales ?
Mon souhait est que toutes les forces vives puissent prendre part à ces joutes électorales….

Y compris l’opposition ?
De l’opposition et tous ceux qui souhaitent être candidats. Il ne faudrait pas que pour des raisons administratives, pour des pièces à fournir, des candidats soient forclos. Cela dit, je ne souhaite pas que ces élections soient reportées sur une trop longue période. Car ce n’est pas une bonne chose qu’un pays soit constamment en campagne ou en précampagne. Cela plombe les initiatives et ce n’est pas bon pour l’économie du pays. Le président de la République souhaite qu’on en finisse le plus rapidement possible avec ces élections pour que tout le monde se mette au travail et je suis dans cette disposition d’esprit.

Selon vous, qui est responsable de cette situation qui conduit au report des élections ?
Je pense qu’il ne faut pas poser le problème en ces termes. Je pense qu’il y a une mentalité et des habitudes. Par le passé, nos aînés avaient l’habitude de concentrer la tenue des élections sur une période bien déterminée. On commençait avec l’élection présidentielle. Le mois qui suivait, on avait les élections législatives et après, on avait les élections locales. Ce qui fait qu’en un trimestre, on bouclait toutes les élections. Cette fois-ci, vu les circonstances, on a dû étaler la tenue de ces élections. Il y a des réflexes qu’on a perdus, il y a de nouvelles habitudes qui ont été prises qui ont fait qu’on a traîné avec l’organisation de ces scrutins. Mais, plus tôt on les fera, mieux ça faudra pour le pays.

Ceux qui militent pour le report des municipales et des régionales espèrent voir l’opposition y prendre part. Mais, celle-ci pose des préalables tels que la recomposition de la Cei. Pensez-vous que le gouvernement est à mesure de satisfaire de telles exigences ?
Moi je considère ces élections comme des élections de développement, des élections qui peuvent amener toutes les compétences du pays, à bâtir une démocratie locale, à expérimenter la gouvernance locale parce que c’est à partir de la base qu’on se fait une idée de ce que doit être la gestion au niveau national. Donc tous ceux qui peuvent y participer, doivent le faire et on doit pouvoir y mettre les conditions. Mais, comme je l’ai dit, il y a un calendrier. Il ne faut pas reporter pour le plaisir de le faire. S’il y a des personnes qui veulent y prendre part, il faut leur permettre de le faire. Il est vrai que tout cela est encadré par les formations politiques mais, il faudrait qu’on dissocie les problèmes. Il y a ce qui se fait au niveau local, qui ne devrait pas avoir d’incidence au niveau national parce que le niveau local, c’est la vie quotidienne des citoyens. Et ça, on ne peut pas mener trop de débats là-dessus. Il faut permettre aux citoyens de base de prendre part au développement parce que c’est cela la véritable décentralisation. Elle consiste à amener le citoyen de base à donner son point de vue, à prendre des initiatives, à contrôler.

Comment allez-vous aborder les prochaines municipales à Treichville. Iriez-vous en Rhdp ou en solitaire ?
Nous aurions souhaité que le directoire du Rhdp prenne position comme on vient de le faire pour les régionales. La conférence des présidents a décidé que les régionales se feraient en Rhdp. Pour les municipales, le directoire a demandé à la base de choisir…

…N’est-ce pas cela la démocratie ?
C’est la démocratie, j’en conviens. Mais quand on sait dans quelles conditions on évolue, cela est parfois difficile parce que la base peut avoir des critères différents de ceux du directoire puisque de son piédestal, il peut avoir des données meilleures que celles de la base. Notre souhait était que, aussi bien pour les municipales que pour les législatives, qu’on puisse garder la dynamique du Rhdp que nous avons eue au second tour de la présidentielle de 2010. Cela n’a pas été fait pour les législatives donc je pense que c’est ce qui explique les difficultés rencontrées pour les municipales. Ceci dit, je pense que la dynamique créée au second tour de la présidentielle, partie de la base, sera maintenue malgré ces joutes électorales qui verront les gens s’affronter pendant une période donnée. Forcément, ils se retrouveront après.

N’est-ce pas un appel au secours que vous lancez au directoire du Rhdp vu que le Rdr réclame la tête de liste à Treichville pour aller en Rhdp ?
Je pense qu’on aurait pu aller au-delà de ce critère et tenir compte de la référence au développement. Je plaide-là pour ma propre chapelle. Quand vous avez un maire qui a l’expérience, qui occupe des responsabilités au plan national en tant que président de l’Uvicoci, un maire qui a été plébiscité au niveau sous-régional pour sa compétence, son expertise et pour la travail accompli dans son pays, dans le cadre d’une alliance, on peut tenir compte de tous ces éléments. Malheureusement, ce n’est pas partagé par tout le monde. Donc nous nous inclinons devant ce qui se dit à la base et nous acceptons d’aller défendre les couleurs de notre parti.

Ne redoutez-vous pas les conséquences de la déchirure qui pourrait survenir au terme de ces joutes électorales que vous affronterez de manière solitaire ?
Les populations de Treichville savent faire la part des choses. Juste après la période post-crise, on a beaucoup craint pour la cohésion sociale ici. J’ai alors pris mon bâton de pèlerin et j’ai fait le tour des quartiers. Les positions qui semblaient tranchées, ne le sont plus aujourd’hui. Des personnalités ou des personnes qui animaient des formations politiques, craignant pour leur sécurité, qui avaient quitté la commune, sont pour la plupart revenues aujourd’hui et vivent en parfaite harmonie avec leurs voisins. Tout ceci pour vous dire que nous croyons en la maturité des populations de Treichville. Pendant les campagnes, c’est sûr, il y aura des moments difficiles, des paroles blessantes mais après, l’équipe qui sera élue, n’aura pas trop de mal à effacer ce qui se sera dit et à relancer ce qui a toujours fait la force de Treichville, c’est-à-dire le pouvoir des populations de se retrouver entre fils et filles de la commune.

A défaut de pouvoir y aller en Rhdp, envisagez-vous de composer une équipe qui reflétera les couleurs du Rhdp ?
Ecoutez, de toutes les façons, les municipales sont des élections à la proportionnelle. Donc forcément, chaque liste aura des élus. Il appartiendra donc à celui qui sera élu, de voir dans la composition de son équipe, comment faire participer tous ceux qui seront élus.

Au-delà de ces élections qui mettent à nu vos divergences, pensez-vous que le Rhdp a encore de l’avenir ?
Il faut qu’il ait un avenir.

N’est-ce pas là un vœu pieu ?
Non, ce n’est pas un vœu pieu. Ce qui nous a amenés à vouloir le Rhdp, c’est le rêve de voir tous ceux qui partagent la pensée d’Houphouet. Et aujourd’hui, il n’y a pas que ceux qui sont dans le Rhdp qui partagent cette pensée puisque bien souvent on entend dire : « du temps d’Houphouet », « Houphouet avait dit » ou encore « si houphouet avait été là ». Cela impose des devoirs aux responsables du Rhdp. Aujourd’hui, le peuple ivoirien peut ne pas être forcément houphouétiste mais il faut qu’il partage les idées houphouétiennes. Cela est important. Cette culture de paix, de dialogue, de tolérance…doit être développée. Et ces valeurs-là, c’est le Rhdp qui peut les véhiculer mais, je voudrais que cela s’étende à toute la population.

N’y a-t-il pas de risque de tomber dans la pensée unique ?
Non, il peut y avoir des courants, des doctrines mais, l’effet fédérateur doit être la pensée d’Houphouet. Ce qui ne doit pas empêcher chacun de penser selon sa sensibilité.

Que pensez-vous de la question des cumuls de postes même si cela ne fait pas forcément débat au sein de votre parti ?
En tant que maire, j’ai eu à expérimenter un certain nombre de situations. Ce qui m’a amené à me dire que si nous avions plus de députés-maires, peut-être que certains projets de loi, certaines dispositions de la décentralisation auraient été mieux pris en compte. Parce que dans certains pays dits de démocratie avancée, c’est cela qui prévaut. Ce sont les députés qui font avancer les législations en matière de décentralisation. Si je prends l’exemple des précédentes mandatures, on avait très peu de maires, de députés. Par contre plusieurs présidents de conseils généraux étaient également députés puisqu’ils pouvaient cumuler les deux fonctions. La conséquence est que les textes qui encadraient les conseils généraux étaient beaucoup plus modernes et plus efficaces que ceux qui géraient la communalisation. J’en suis donc venu à la conclusion que c’est la présence de ces présidents de conseils généraux à l’hémicycle qui a permis de d’aboutir à ce résultat, à travers les lobbyings qu’ils ont pu faire auprès de leurs collègues députés. Malheureusement, cela nous manque au niveau des mairies. Donc pour cet aspect-là, je dirais que cela ne me gène pas que quelqu’un soit député-maire. Ceci dit, nous sommes dans un pays qui regorge de nombreux cadres qui veulent participer à la gestion de la vie politique. Donc sans qu’il y ait une loi qui interdise le cumul, au niveau de chaque parti, il appartient aux responsables de faire en sorte de faire participer le maximum de compétences à la gestion du pays.

Ancien ministre des Sports, vous comptez parmi ceux qu’on appelle les jeunes du Pdci. A quel moment allez-vous prendre le pouvoir au sein de votre formation politique ?
Il faut faire attention quand on parle de jeunes loups parce que moi, j’ai 60 ans. Certains parmi ceux qui dirigent le parti aujourd’hui m’appellent ‘’vieux père’’. J’ai même l’impression que je suis sur la voie de la retraite.

Se pose alors la question du rajeunissement du parti. Quand est-ce que le Pdci va-t-il se rajeunir ?
Le président Bédié a entamé une restructuration des instances du parti. Il a créé une direction financière et nous avons le prochain congrès qui va se tenir courant 2013. Il appartiendra donc aux militants de base de définir l’orientation pour les prochaines années et de voir ce qu’il y a lieu de faire pour donner un dynamisme, une nouvelle jeunesse à notre parti. Car il faut reconnaître que le coup d’Etat de 1999 lui a porté un coup fatal et depuis cette date il connaît de sérieux problèmes.

Il se rabougrit pour emprunter l’expression utilisée par un cadre du parti…
On a utilisé ce terme. Je ne l’emploierai pas mais, le constat est là, le Pdci a besoin de renouveau, il a besoin de refaire sa toilette, son Aggiornamento pour que ce parti qui est cher au cœur des Ivoiriens, puisse retrouver son lustre d’antan.

On vous a souvent présenté comme un des potentiels successeurs au président Bédié à la tête du parti. Vous voyez-vous dans cette posture ?
Voyez-vous, quand je me suis engagé en tant que militant à Treichville, c’était dans un but précis qui est de servir la population. Je reste donc à la disposition des responsables du parti, à la disposition des militants pour les postes qu’ils jugeront bon pour moi. Sinon mon objectif, c’est que ce parti qui a beaucoup donné à ce pays, continue d’y jouer un rôle important.

Avez-vous bon espoir quant à l’aboutissement du processus de réconciliation sur le plan national et singulièrement à Treichville ?
Dès le retour à la normalité, au mois de juin 2011, un des actes forts ici à Treichville, a été le pardon public demandé au cours d’une cérémonie par le colonel Edouard Amichia Kouaho au nom de la Garde républicaine, pour toutes les exactions commises à l’endroit des jeunes et de toutes les populations de Treichville. Ç’a été un acte fort qui est peut-être passé inaperçu. Mais, à partir de là, les rapports avec la Garde républicaine se sont normalisés. Aujourd’hui, on passe sans sourciller devant la caserne de cette unité, on y entre également sans être inquiété, en oubliant pratiquement ce qu’il s’est passé. C’est vous dire qu’à Treichville, sans oublier les leçons du passé, on sait se surmonter pour regarder l’avenir. Donc chez nous, la réconciliation n’est pas un vain mot mais une réalité. Elle n’est pas totalement faite parce qu’il y a encore des séquelles mais, elle est en bonne voie.

Est-ce que vous militeriez pour une libération des prisonniers pro-Gbagbo, au nom de cette même réconciliation ?
C’est une affaire de droit et de justice. Je pense qu’il faut élargir ceux à qui il n’est pas reproché des crimes de sang, dans un souci de réconciliation. Mais, il faudra pouvoir les juger. Il faut leur accorder une liberté conditionnée parce que ce sont des gens qu’on connaît. Ensuite, il appartiendra à la justice de dire de les relaxer ou de les condamner pour permettre au chef de l’Etat de les gracier, sur la base du fait qu’une partie de la population est persuadée qu’un geste allant dans ce sens, peut être un bon ferment pour la réconciliation.

Quand on visite Treichville, on a l’impression d’avoir affaire par endroits à des quartiers précaires. Cela ne risque-t-il pas de jouer contre vous pour votre réélection ?
(Il bondit de son siège). Je ne sais pas ce que vous entendez par quartier précaire mais, je puis vous dire que nous sommes une des rares communes du district d’Abidjan qui n’abritons pas de quartiers précaires au sens connu du terme. Il est vrai que Treichville est une commune populaire, composée d’habitats qui n’ont pas beaucoup évolué depuis le temps colonial. Mais remarquez bien, les choses évoluent doucement. On avait des cours communes mais depuis peu, on commence à avoir des habitations en hauteur parce que la superficie de la commune ne peut pas s’étendre. On est donc obligé d’avoir des habitations en hauteur. Il y a donc une évolution. Ce qui est vrai dans ce que vous dites, c’est qu’on a une voirie, un réseau d’assainissement qui sont vieillissants et qu’il faut réhabiliter. Mais, cela demande de gros moyens. Et les moyens d’une commune ne peuvent pas suffire. C’est en collaboration avec l’Etat, avec des partenaires au développement que nous pourrons le faire. Cette option fait partie du programme que nous comptons faire approuver par les populations pendant la campagne parce qu’il faut renouveler les infrastructures. Treichville avait des infrastructures qui étaient valables pour 50.000 habitants. Aujourd’hui, avec 200.000 habitants, il faut revoir cela. Mais, pourquoi faut-il le faire ? Il faut le faire parce que Treichville a une position centrale. Nous sommes à 5 minutes du Plateau qui est le quartier administratif, le quartier des affaires. En modernisant le tissu urbain, le type d’habitat à Treichville, nous pourrons en faire une zone privilégiée.

Entre-temps, cette cité dortoir est en train de devenir un grand marché aussi…
Là-dessus, je dois dire que nous sommes dépassés par d’autres communes. Nous avons deux grands marchés qui fonctionnent bien et qui attirent une bonne partie de la population abidjanaise et c’est à notre honneur. Il n’y a pas plus moderne que le marché de l’avenue 2. Il y a aussi le marché de Belleville qui est aujourd’hui victime de son succès parce que nous avons su l’organiser en coopérative. Ce sont des concessions que nous avons attribuées à des coopératives qui le font fonctionner. Aujourd’hui, il va sans doute falloir revoir tout cela pour des raisons de sécurité et de salubrité mais, c’est déjà un avantage. Mais, de là à dire que la commune est un marché…Il est vrai que les trottoirs sont souvent occupés mais, sur instruction du chef de l’Etat et avec les différents ministères concernés, nous allons voir comment rendre nos trottoirs plus praticables pour les piétons, pour permettre que tous les marchands se retrouvent dans les marchés.

Parlons du rond-point de l’avenue 12. Vous l’aviez attribué à un opérateur économique mais les magasins que celui-ci construisait ont été détruits. Que s’est-il passé ?
Il y a eu un conflit entre la mairie et le ministère de la Construction, de l’habitat et de l’urbanisme. Une incompréhension au niveau des textes. Nous avons subi. Il faut dire là-dessus que c’est l’Etat qui délègue une partie de ses compétences et cet Etat-là peut reprendre une part des choses. Il y a eu une mauvaise interprétation des textes…

De la part de la mairie ?
Oui, de la part de la mairie et nous avons subi les conséquences.

Depuis lors, l’espace est resté inoccupé…
Oui, il est resté inoccupé et ce que nous craignions, c’est-à-dire que cet espace devienne insalubre, est en train de se produire. Mais, nous avons en projet avec le district d’Abidjan de faire de cet espace un lieu de convivialité.

Il y a plus de dix ans, vous aviez quitté le gouvernement dans des conditions quelque peu difficiles. Seriez-vous prêt à revivre une expérience gouvernementale si on en faisait la proposition ?
C’est le chef de l’Etat qui décide d’appeler le cadre dont il a besoin à ses côtés. Sinon, pour ma part, je suis au service du pays et quelles que soient les missions qu’on me confiera, je suis prêt à les assumer.

Avez-vous gardé de bons contacts avec les ex-Forces nouvelles qui étaient à Bouaké lors du déclenchement de la crise qui a valu votre départ du gouvernement ?
Si je suis sorti de Bouaké sans dégâts, cela est dû au bon comportement de ceux qui étaient chargés de ma sécurité et qui m’ont plus tard permis de sortir. J’ai donc gardé de bons contacts avec certains parmi eux et, aujourd’hui, quand on se rencontre, on échange en riant. On reprend nos souvenirs sur un ton plus gai.


Interview réalisée par Marc Dossa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ