Finalement, les partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix risquent d’aller en rangs dispersés aux élections régionales à venir.
C’est comme les législatives de décembre 2011. La proposition d’Henri Konan Bédié et d’Alassane Ouattara de voir les partis du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) aller en ‘’rangs serrés’’ aux prochaines élections régionales, a du mal à passer. De sources dignes de foi, la réunion du directoire du Rhdp, élargie aux comités électoraux des quatre principaux partis de la coalition, jeudi dernier, n’a pas permis d’arrêter le mécanisme pour aller la main dans la main à cette joute électorale. Les autres conciliabules, les jours qui ont suivi, n’ont guère permis de dégager de pistes de solutions pour déterminer le mode de choix des têtes de liste communes. C’est dans ce flou que des bases des principales formations politiques se réclamant de l’houphouétisme sont montées au créneau pour désavouer les cadres qui sont pressentis pour être les têtes de liste Rhdp aux régionales. Dans le fond, ce n’est pas tant l’idée d’aller en Rhdp qui est combattu mais, celui qui portera l’étendard de la coalition. Lundi, devant le siège du Rassemblement des républicains, des militants du parti au pouvoir ont battu le pavé pour protester contre le choix qui aurait été porté sur le ministre des Ressources halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, pour défendre les couleurs du Rhdp aux régionales dans le Gontougo. Et, malgré les assurances données par Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim du Rdr, les manifestants ont mis du temps à démonter leur dispositif.
Chacun se mobilise pour son parti
Tout comme les responsables de base du Rdr du Gontougo qui ont battu le rappel des militants pour contester les choix supposés de Kobenan Kouassi Adjoumani et de Palé Dimaté dans le district du Zanzan, les disciples de Robert Guéï sont eux aussi sur le pied de guerre.
Ils se mobilisent pour défendre la candidature d’Albert Toikeusse Mabri, le président de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). En effet, depuis le week-end dernier, le bruit court que Siki Blon Blaise, transfuge du parti arc-en-ciel, passé entre-temps par la case ‘’Lmp’’ (ex-majorité présidentielle au pouvoir), aurait les faveurs des pronostics pour être le candidat du Rhdp aux prochaines régionales. Une perspective inimaginable pour le député de Biankouma, Mamadou Dély. « Je n’ai pas connaissance que Siki Blon Blaise est le choix du Rhdp, mais si tel était le cas, ce serait un anachronisme », réagit-il, avant de mettre en avant le parcours politique du président sortant du conseil général de Man. « Ce que les gens doivent avoir en tête en faisant les choix, c’est de se demander qui était là hier, quand le président Ouattara avait besoin de soutiens pour se faire élire et qui sera là, quand il va s’agir de le faire réélire », a ajouté Mamadou Dély qui s’étonne même que le Rdr ait ‘’recruté’’ l’ancien baron de l’Udpci. Sans le dire vertement, le député de Biankouma pense que le fait d’avoir émis l’idée, après que les états-majors politiques du Rhdp ont fait leur choix, ne va pas favoriser les choses dans le sens souhaité. « Aller en Rhdp c’est ce qu’on aurait souhaité, mais pourquoi avoir émis l’idée seulement maintenant ? », interroge-t-il.
Une option qui arrive
trop tard
Cadre de l’Udpci dans l’Indénie-Djuablin, Eugène Anoh pense lui que l’exercice sera difficile à réaliser. « Ça va être difficile », déclare-t-il. « Si les bases décident de réagir différemment, on peut les comprendre », admet pour sa part Joël N’Guessan, le porte-parole du Rdr. Mais, pour l’ancien ministre des Droits de l’Homme, ceux qui pourraient faire capoter le projet d’aller en Rhdp, ne viendront jamais de son parti. « Le Rdr est un parti organisé et les militants disciplinés, et je puis vous assurer que la discipline va prévaloir. Nos militants respectent toujours les directives données par le président et le secrétaire général du parti », assure Joël N’Guessan. Que dit-il alors des militants du Gontougo qui ont manifesté, lundi à la rue Lepic ? « Battre le pavé n’est pas une expression démocratique. J’ai vu des gens venir de Koumassi manifester devant le siège du parti (le Rdr, ndlr). Ils étaient environ 300 personnes sur un électorat de 10.000 personnes, c’est une goutte d’eau. Et, pour la plupart, ils n’ont pas de carte d’électeur », soutient le porte-parole du Rdr pour qui, il n’est pas juste de dire que le directoire du Rhdp a mis la charrue avant les bœufs. « Le directoire du Rhdp prendra des décisions en faveur du Rhdp et en principe, quand les directions de nos partis décident, nous devrions, en militants disciplinés, nous aligner », argumente Joël N’Guessan. Les cadres et les militants adhéreront-ils à l’appel ? Rien n’est moins sûr. « Les ambitions des uns et des autres sont telles qu’il sera difficile d’aller en Rhdp. Selon toute vraisemblance, ceux qui sont encore recalés, risquent d’allonger la liste déjà longue des indépendants », analyse un responsable de base du Pdci, joint hier. Dans les mêmes conditions, en décembre 2011, la proposition du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) de voir les cadres de sa formation politique laisser le Rassemblement des républicains (Rdr) aller en roue libre à l’élection des députés, dans les circonscriptions où le parti présidentiel était en force, avait été battue en brèche.
Marc Dossa
C’est comme les législatives de décembre 2011. La proposition d’Henri Konan Bédié et d’Alassane Ouattara de voir les partis du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) aller en ‘’rangs serrés’’ aux prochaines élections régionales, a du mal à passer. De sources dignes de foi, la réunion du directoire du Rhdp, élargie aux comités électoraux des quatre principaux partis de la coalition, jeudi dernier, n’a pas permis d’arrêter le mécanisme pour aller la main dans la main à cette joute électorale. Les autres conciliabules, les jours qui ont suivi, n’ont guère permis de dégager de pistes de solutions pour déterminer le mode de choix des têtes de liste communes. C’est dans ce flou que des bases des principales formations politiques se réclamant de l’houphouétisme sont montées au créneau pour désavouer les cadres qui sont pressentis pour être les têtes de liste Rhdp aux régionales. Dans le fond, ce n’est pas tant l’idée d’aller en Rhdp qui est combattu mais, celui qui portera l’étendard de la coalition. Lundi, devant le siège du Rassemblement des républicains, des militants du parti au pouvoir ont battu le pavé pour protester contre le choix qui aurait été porté sur le ministre des Ressources halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, pour défendre les couleurs du Rhdp aux régionales dans le Gontougo. Et, malgré les assurances données par Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim du Rdr, les manifestants ont mis du temps à démonter leur dispositif.
Chacun se mobilise pour son parti
Tout comme les responsables de base du Rdr du Gontougo qui ont battu le rappel des militants pour contester les choix supposés de Kobenan Kouassi Adjoumani et de Palé Dimaté dans le district du Zanzan, les disciples de Robert Guéï sont eux aussi sur le pied de guerre.
Ils se mobilisent pour défendre la candidature d’Albert Toikeusse Mabri, le président de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). En effet, depuis le week-end dernier, le bruit court que Siki Blon Blaise, transfuge du parti arc-en-ciel, passé entre-temps par la case ‘’Lmp’’ (ex-majorité présidentielle au pouvoir), aurait les faveurs des pronostics pour être le candidat du Rhdp aux prochaines régionales. Une perspective inimaginable pour le député de Biankouma, Mamadou Dély. « Je n’ai pas connaissance que Siki Blon Blaise est le choix du Rhdp, mais si tel était le cas, ce serait un anachronisme », réagit-il, avant de mettre en avant le parcours politique du président sortant du conseil général de Man. « Ce que les gens doivent avoir en tête en faisant les choix, c’est de se demander qui était là hier, quand le président Ouattara avait besoin de soutiens pour se faire élire et qui sera là, quand il va s’agir de le faire réélire », a ajouté Mamadou Dély qui s’étonne même que le Rdr ait ‘’recruté’’ l’ancien baron de l’Udpci. Sans le dire vertement, le député de Biankouma pense que le fait d’avoir émis l’idée, après que les états-majors politiques du Rhdp ont fait leur choix, ne va pas favoriser les choses dans le sens souhaité. « Aller en Rhdp c’est ce qu’on aurait souhaité, mais pourquoi avoir émis l’idée seulement maintenant ? », interroge-t-il.
Une option qui arrive
trop tard
Cadre de l’Udpci dans l’Indénie-Djuablin, Eugène Anoh pense lui que l’exercice sera difficile à réaliser. « Ça va être difficile », déclare-t-il. « Si les bases décident de réagir différemment, on peut les comprendre », admet pour sa part Joël N’Guessan, le porte-parole du Rdr. Mais, pour l’ancien ministre des Droits de l’Homme, ceux qui pourraient faire capoter le projet d’aller en Rhdp, ne viendront jamais de son parti. « Le Rdr est un parti organisé et les militants disciplinés, et je puis vous assurer que la discipline va prévaloir. Nos militants respectent toujours les directives données par le président et le secrétaire général du parti », assure Joël N’Guessan. Que dit-il alors des militants du Gontougo qui ont manifesté, lundi à la rue Lepic ? « Battre le pavé n’est pas une expression démocratique. J’ai vu des gens venir de Koumassi manifester devant le siège du parti (le Rdr, ndlr). Ils étaient environ 300 personnes sur un électorat de 10.000 personnes, c’est une goutte d’eau. Et, pour la plupart, ils n’ont pas de carte d’électeur », soutient le porte-parole du Rdr pour qui, il n’est pas juste de dire que le directoire du Rhdp a mis la charrue avant les bœufs. « Le directoire du Rhdp prendra des décisions en faveur du Rhdp et en principe, quand les directions de nos partis décident, nous devrions, en militants disciplinés, nous aligner », argumente Joël N’Guessan. Les cadres et les militants adhéreront-ils à l’appel ? Rien n’est moins sûr. « Les ambitions des uns et des autres sont telles qu’il sera difficile d’aller en Rhdp. Selon toute vraisemblance, ceux qui sont encore recalés, risquent d’allonger la liste déjà longue des indépendants », analyse un responsable de base du Pdci, joint hier. Dans les mêmes conditions, en décembre 2011, la proposition du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) de voir les cadres de sa formation politique laisser le Rassemblement des républicains (Rdr) aller en roue libre à l’élection des députés, dans les circonscriptions où le parti présidentiel était en force, avait été battue en brèche.
Marc Dossa
