Fin de cavale pour Charles Blé Goudé ? On est tenté de le croire depuis hier. L’ancien leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo a été en effet arrêté à son domicile à Accra par des agents en civil. Celui qui se faisait appeler ‘’le général de la rue’’ sous le défunt régime des refondateurs a été ensuite conduit au Bureau national d`investigations (BNI, police ghanéenne). L’information de son arrestation a été confirmée par un porte-parole du collectif des exilés pro-Gbagbo dans la capitale du Ghana, Lia Bi Douayoua. Selon ce dernier, l’ex-chef des jeunes patriotes, qui a pris la fuite depuis la fin de la crise postélectorale, « est en ce moment entre les mains de la police ghanéenne». Puis de montrer par la suite que son incrédulité sur les motivations de cette arrestation: «Pourquoi il a été arrêté ? On ne le sait pas ». Dans la même veine, le secrétaire général du FPI a indiqué que son parti cherchait à connaître les "motifs" de cette arrestation. Cependant, il faut préciser que Blé Goudé, qui a fait feu de tous bois pendant le magistère de son champion, Laurent Gbagbo, est visé par un mandat d`arrêt de la justice ivoirienne pour son implication dans la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, laquelle s’est conclue par la chute de l’ancien chef de l’Etat et fait environ 3.000 morts. Fer de lance des manifestations contre l’ex-puissance coloniale française et également contre l’opposition civile et armée après l’éclatement de la crise politico-militaire de 2002, il est sous sanctions onusiennes depuis 2006 (gel des avoirs, interdiction de voyager). Depuis la fin de la grave crise postélectorale à laquelle il a pris une part active en gonflant à bloc les jeunes et miliciens proches de l’ancien pouvoir par des consignes meurtrières et le partages des armes de guerre, la figure de proie de la lutte frontiste qu’il était, sillonnait l’Afrique de l’Ouest dans sa cavale et passait notamment du temps au Ghana, lieu d’exil de centaines de pro-Gbagbo depuis la fin de la crise. Et selon des sources, l’harangueur des foules, qui ne dispose pas du statut de réfugié politique au Ghana, a été arrêté et menotté par "quatre policiers ghanéens et quatre policiers ivoiriens" puis emmené dans un véhicule 4x4. Régulièrement cité comme l’un de ceux qui pourraient être ciblés par la Cour pénale internationale (CPI), il s`était dit "prêt" à comparaître devant la Cour internationale. «Je suis prêt à aller à la CPI parce que je ne me reproche rien», avait-il déclaré. Le temps est-t-il venu pour lui de répondre de ses actes? Attendons de voir la suite des évènements.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara