Le commandant en second de la Garde républicaine, Issiaka Ouattara dit Wattao décline toute responsabilité et/ou intervention dans l’extradition à Abidjan, vendredi, de Charles Blé Goudé.
Cette fois-ci, le commandant Issiaka Ouattara dit Warrao n’a pas voulu observer un silence qui s’apparenterait à une culpabilité. C’est donc volontiers qu’il a accepté de réagir au sujet de l’affaire Blé Goudé qui alimente les conversations et qui affole la toile depuis vendredi. La polémique porte sur les conditions d’interpellation et de transfèrement du leader du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep) ainsi que des personnalités qui seraient intervenues dans cette affaire. Contrairement à la version officielle qui explique qu’à «l’occasion d’une opération policière conjointe de la Côte d’Ivoire et du Ghana, Monsieur Charles Blé Goudé a été appréhendé le jeudi 17 janvier 2013 », une version officieuse qui ne manque pas de pertinence, tend à présenter l’arrestation et l’extradition de Blé Goudé, comme un arrangement…politique. A la manœuvre dans cet arrangement, la version officieuse cite nommément le ministre Hamed Bakayoko et le commandant Wattao, tous réputés amis du président du Cojep. « Les gens peuvent raconter ce qu’ils veulent mais, moi je ne suis ni de loin, ni de près mêlé à cette affaire. Comme tous les Ivoiriens, c’est par la télévision ivoirienne, que j’ai été informé », a répondu le patron en second de la Garde républicaine, joint par téléphone. « Souvenez-vous que déjà en 2011, on m’a accusé d’avoir été celui qui a facilité sa sortie du pays. Même s’il est et reste mon ami, il faut que je sois vraiment puissant pour être à mesure de l’aider à toutes ces occasions », a encore confié Wattao. Sans plus. Certainement au nom des prescriptions de l’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire qui interdisent aux militaires de se répandre dans les médias. Joints, les services du ministre Hamed Bakayoko se sont gardés de faire le moindre commentaire sur cette affaire. Réaction pareille du côté du ministère de la Justice où les collaborateurs de Gnénéma Coulibaly, nous ont ramené au communiqué officiel de vendredi dernier. Selon notre interlocuteur, le ministre Coulibaly devrait faire une communication officielle sur le sujet les jours à venir.
Blé Goudé désargenté ?
L’argument présenté par ceux qui sont persuadés qu’il y a un deal dans cette affaire, repose sur la faillite financière de Charles Blé Goudé. Le coffre-fort du leader de la jeunesse pro-Gbagbo aurait été vidé, il y a un peu plus d’un an par un de ses bras droits, depuis lors terré en Angleterre. Et, depuis cette mésaventure, Charles Blé Goudé vivrait de subsides et d’aides de bonnes volontés, y compris au sein du nouveau régime d’Abidjan. Une situation pour le moins inconfortable, de surcroit en exil, dans un pays où il faut par exemple, régler bien des dépenses sur une année. Après moult réflexions, l’ancien leader estudiantin qui ne veux pas paraître nécessiteux devant ses camarades qui l’ont connu tout-puissant, aurait décidé de tenter le tout pour le tout, pour rentrer au bercail. « D’où son appel à Charles Konan Banny, en juillet 2012 », raconte sous le sceau de la confidentialité, un proche de Blé Goudé à Abidjan. N’ayant rien vu venir de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) et de son président, Charles Blé Goudé aurait renforcé ses contacts avec ses ‘’amis’’ au sein du camp Ouattara. Au-delà de l’argent que ceux-ci lui envoyaient de temps à autre pour le dépanner, le leader du Cojep aurait émis l’idée de rentrer au pays. « Notre gars (parlant de Blé Goudé, ndlr) voulait rentrer depuis au moins six mois. Il avait établi les contacts avec Hambak (le surnom du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, ndlr). Quand celui-ci affirme que : ‘’ Blé Goudé m’appelle. On se parle au téléphone’’, ce n’est pas une invention. C’est la vérité. C’est vrai que notre gars a tenté de démentir tout lien gardé avec Hambak mais, nous ne sommes pas naïfs », renchérit le proche de Blé Goudé que nous avons joint hier.
Le traitre…
De là à parler de traîtrise, il n’y a qu’un petit pas que les partisans de Laurent Gbagbo en exil au Ghana ont vite fait de franchir. Eux qui s’expliquent difficilement le caractère quelque peu rocambolesque de l’interpellation de leur camarade « Toutes les tentatives de nos camarades pour le voir à la Bni (Bureau national d’investigation, la direction de la sûreté ghanéenne, ndlr), se sont avérées vaines », raconte le proche du leader du Cojep, joint à Abidjan. Pour eux, en faisant le parallèle avec le cas Justin Katinan Koné, l’extradition de Charles Blé Goudé n’est ni plus ni moins qu’une réédition ou mieux, un rapatriement arrangé. Ce qui les amène à presque vouer aux gémonies, celui qui était considéré comme l’élément fédérateur du groupe. « Pour comprendre la supercherie sachez que si Blé Goudé ne voulait pas rentrer, il aurait eu la chance de se présenter devant un tribunal ghanéen pour contester son rapatriement comme ce fut le cas pour le ministre Koné Katinan... Blé Goudé voulait une action rapide et d’ailleurs, il a eu le temps de bien faire tout son bagage, avant de prendre la route avec ses amis ravisseurs. Les autorités ghanéennes qui ne sont pas elles-mêmes opposées a un retour volontaire, ne peuvent donc pas faire des commentaires désobligeants pour une affaire ou le concerné part avec le sourire aux lèvres... c’est pourquoi nous demandons aux Ivoiriens de ne pas accabler le Ghana qui a toujours été correct avec nous ... », a décrypté hier Touré Zéguen, membre de la ‘’galaxie Gbagbo’’ en exil au Ghana. Formel, le proche de Blé Goudé joint hier, assure que ce retour était préparé depuis, dans la discrétion. « Pour moi, c’est le couronnement d’un travail de sape », assure-t-il. Et, manifestement, ses camarades ont commencé à tourner la page. « Ce n’est pas pour lui qu’on sortait. On sortait pour Gbagbo, parce que lui incarnait son combat au niveau de la jeunesse. C’est pour cela que je suis déçu», raconte le compagnon d’aventure.
Marc Dossa
Cette fois-ci, le commandant Issiaka Ouattara dit Warrao n’a pas voulu observer un silence qui s’apparenterait à une culpabilité. C’est donc volontiers qu’il a accepté de réagir au sujet de l’affaire Blé Goudé qui alimente les conversations et qui affole la toile depuis vendredi. La polémique porte sur les conditions d’interpellation et de transfèrement du leader du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep) ainsi que des personnalités qui seraient intervenues dans cette affaire. Contrairement à la version officielle qui explique qu’à «l’occasion d’une opération policière conjointe de la Côte d’Ivoire et du Ghana, Monsieur Charles Blé Goudé a été appréhendé le jeudi 17 janvier 2013 », une version officieuse qui ne manque pas de pertinence, tend à présenter l’arrestation et l’extradition de Blé Goudé, comme un arrangement…politique. A la manœuvre dans cet arrangement, la version officieuse cite nommément le ministre Hamed Bakayoko et le commandant Wattao, tous réputés amis du président du Cojep. « Les gens peuvent raconter ce qu’ils veulent mais, moi je ne suis ni de loin, ni de près mêlé à cette affaire. Comme tous les Ivoiriens, c’est par la télévision ivoirienne, que j’ai été informé », a répondu le patron en second de la Garde républicaine, joint par téléphone. « Souvenez-vous que déjà en 2011, on m’a accusé d’avoir été celui qui a facilité sa sortie du pays. Même s’il est et reste mon ami, il faut que je sois vraiment puissant pour être à mesure de l’aider à toutes ces occasions », a encore confié Wattao. Sans plus. Certainement au nom des prescriptions de l’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire qui interdisent aux militaires de se répandre dans les médias. Joints, les services du ministre Hamed Bakayoko se sont gardés de faire le moindre commentaire sur cette affaire. Réaction pareille du côté du ministère de la Justice où les collaborateurs de Gnénéma Coulibaly, nous ont ramené au communiqué officiel de vendredi dernier. Selon notre interlocuteur, le ministre Coulibaly devrait faire une communication officielle sur le sujet les jours à venir.
Blé Goudé désargenté ?
L’argument présenté par ceux qui sont persuadés qu’il y a un deal dans cette affaire, repose sur la faillite financière de Charles Blé Goudé. Le coffre-fort du leader de la jeunesse pro-Gbagbo aurait été vidé, il y a un peu plus d’un an par un de ses bras droits, depuis lors terré en Angleterre. Et, depuis cette mésaventure, Charles Blé Goudé vivrait de subsides et d’aides de bonnes volontés, y compris au sein du nouveau régime d’Abidjan. Une situation pour le moins inconfortable, de surcroit en exil, dans un pays où il faut par exemple, régler bien des dépenses sur une année. Après moult réflexions, l’ancien leader estudiantin qui ne veux pas paraître nécessiteux devant ses camarades qui l’ont connu tout-puissant, aurait décidé de tenter le tout pour le tout, pour rentrer au bercail. « D’où son appel à Charles Konan Banny, en juillet 2012 », raconte sous le sceau de la confidentialité, un proche de Blé Goudé à Abidjan. N’ayant rien vu venir de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) et de son président, Charles Blé Goudé aurait renforcé ses contacts avec ses ‘’amis’’ au sein du camp Ouattara. Au-delà de l’argent que ceux-ci lui envoyaient de temps à autre pour le dépanner, le leader du Cojep aurait émis l’idée de rentrer au pays. « Notre gars (parlant de Blé Goudé, ndlr) voulait rentrer depuis au moins six mois. Il avait établi les contacts avec Hambak (le surnom du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, ndlr). Quand celui-ci affirme que : ‘’ Blé Goudé m’appelle. On se parle au téléphone’’, ce n’est pas une invention. C’est la vérité. C’est vrai que notre gars a tenté de démentir tout lien gardé avec Hambak mais, nous ne sommes pas naïfs », renchérit le proche de Blé Goudé que nous avons joint hier.
Le traitre…
De là à parler de traîtrise, il n’y a qu’un petit pas que les partisans de Laurent Gbagbo en exil au Ghana ont vite fait de franchir. Eux qui s’expliquent difficilement le caractère quelque peu rocambolesque de l’interpellation de leur camarade « Toutes les tentatives de nos camarades pour le voir à la Bni (Bureau national d’investigation, la direction de la sûreté ghanéenne, ndlr), se sont avérées vaines », raconte le proche du leader du Cojep, joint à Abidjan. Pour eux, en faisant le parallèle avec le cas Justin Katinan Koné, l’extradition de Charles Blé Goudé n’est ni plus ni moins qu’une réédition ou mieux, un rapatriement arrangé. Ce qui les amène à presque vouer aux gémonies, celui qui était considéré comme l’élément fédérateur du groupe. « Pour comprendre la supercherie sachez que si Blé Goudé ne voulait pas rentrer, il aurait eu la chance de se présenter devant un tribunal ghanéen pour contester son rapatriement comme ce fut le cas pour le ministre Koné Katinan... Blé Goudé voulait une action rapide et d’ailleurs, il a eu le temps de bien faire tout son bagage, avant de prendre la route avec ses amis ravisseurs. Les autorités ghanéennes qui ne sont pas elles-mêmes opposées a un retour volontaire, ne peuvent donc pas faire des commentaires désobligeants pour une affaire ou le concerné part avec le sourire aux lèvres... c’est pourquoi nous demandons aux Ivoiriens de ne pas accabler le Ghana qui a toujours été correct avec nous ... », a décrypté hier Touré Zéguen, membre de la ‘’galaxie Gbagbo’’ en exil au Ghana. Formel, le proche de Blé Goudé joint hier, assure que ce retour était préparé depuis, dans la discrétion. « Pour moi, c’est le couronnement d’un travail de sape », assure-t-il. Et, manifestement, ses camarades ont commencé à tourner la page. « Ce n’est pas pour lui qu’on sortait. On sortait pour Gbagbo, parce que lui incarnait son combat au niveau de la jeunesse. C’est pour cela que je suis déçu», raconte le compagnon d’aventure.
Marc Dossa