Le député Soro Kanigui Mamadou, ancien compagnon de lutte de Blé Goudé à la Fesci donne son avis sur le dossier du leader de l’ex-galaxie patriotique. Pour le jeune parlementaire, ‘‘Gbapê’’ doit passer devant les juridictions avant d’entrevoir répondre de ses actes.
En tant qu’ancien compagnon de lutte de Charles Blé Goudé, quel commentaire pouvez-vous faire sur son arrestation et son extradition en Côte d’Ivoire ?
Je ne peux que me réjouir de cette arrestation et de cette extradition. Vous savez que depuis la crise post-électorale, l’Etat de Côte d’Ivoire a émis des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de certains cadres de l’ancien régime, notamment Charles Blé Goudé qui a été à la base de beaucoup de crimes qui ont été perpétrés pendant la période post-électorale. Mais au-delà de ces faits, Blé Goudé a joué un rôle nocif dans la déstructuration de l’université de Côte d’Ivoire et d’un certain nombre de faits qui ont conduit notre pays dans la grave crise qu’elle a connue. Il important que Blé Goudé qui est mis à l’index par plusieurs Ivoiriens pour un certain nombre de faits soit arrêté pour répondre de ses actes. J’estime pour ma part que la justice ivoirienne doit se prononcer sur le cas Blé Goudé avant tout processus de réconciliation nationale.
Blé Goudé est accusé à tort ou à raison d’avoir introduit la machette à l’université. En tant qu’ancien compagnon de lutte à la Fesci, que pouvez-vous répondre sur la question?
Il n’y a pas de commentaire à faire à ce niveau. Ce sont les faits qui parlent. Vous savez qu’au sortir du Forum pour la réconciliation nationale en 2001, Blé Goudé a envoyé un commando venir me chercher en pleine salle de composition sur le campus. J’ai été torturé et laissé pour mort au Wassa, dans les alentours de l’université de Cocody. Ceci est un fait parmi tant d’autres. Nous avons toujours en mémoire l’assassinat des étudiants Bakayoko Memissa et Jonas Kignelman. De même bien d’autres ont tragiquement trouvé la mort sur le campus pendant le règne de Charles Blé Goudé. Comme je l’ai dit, je me réjouis de cette inculpation pour que la justice fasse son travail.
Vous étiez à la Fesci avec Blé Goudé, comment expliquez-vous le fait que plusieurs fescistes, avec à leur tête Guillaume Soro se sont retrouvés dans la rébellion ?
Plusieurs mobiles ont dû conduire plusieurs d’entre nous à rejoindre les rangs de la rébellion en 2002. En ce qui me concerne, c’est à la suite d’un certain nombre de faits, notamment des menaces de mort provenant de Blé Goudé que j’ai pris mes distances avec le mouvement. Ce sont donc ces persécutions qui m’ont poussé dans un premier temps à prendre le chemin de l’exil ensuite à participer à la rébellion du 19 septembre 2002. Pour les autres camarades, je ne peux pas dire que c’est ceci ou cela qui a poussé Pierre ou Paul à rejoindre la rébellion.
Quels sont les faits sur lesquels vous vous basez pour dire que Blé Goudé doit passer devant les juridictions ?
Vous vous souvenez de mon discours au Forum pour la réconciliation nationale en 2001. Plusieurs étudiants ont été tués dans leur chambre sur le campus. A l’université, beaucoup savent également que ces crimes sont imputables à Blé Goudé et à ses hommes. Je vous ai parlé de Bakayoko Memissa et de Jonas Kignelman. Moi-même, le 21 novembre 2001, les hommes de Blé Goudé ont tenté de m’assassiner sur le campus à la suite de mon intervention au Forum pour la réconciliation nationale. J’avais été personnellement appelé par Blé Goudé pour m’annoncer que je devais recevoir la visite de ses hommes. Il y a plusieurs crimes. L’arrestation de Blé Goudé va permettre de faire la lumière pour que le monde entier puisse savoir si ces faits sont avérés ou pas. Il y a eu des meurtres, des viols, des destructions de biens privés etc.
Avec tout ce que vous venez de dire, comment doit être géré le dossier Blé Goudé?
Je ne suis pas juge, mais j’estime que la justice doit faire son travail. Blé Goudé a été au centre de la polémique pendant un certain nombre d’années. Pour certains, c’est un héros, pour d’autres c’est un bourreau. Je pense que c’est l’occasion pour la justice de dire si Blé Goudé est ange ou démon. Je ne suis pas contre la réconciliation, mais la justice doit d’abord faire son travail et les politiques verront la conduite à tenir après. En tant que victime de Charles Blé Goudé, j’estime que la justice doit être dite pour soulager les familles de toutes les autres victimes aussi bien sur le campus que partout ailleurs.
Entretien réalisé par Kra Bernard
En tant qu’ancien compagnon de lutte de Charles Blé Goudé, quel commentaire pouvez-vous faire sur son arrestation et son extradition en Côte d’Ivoire ?
Je ne peux que me réjouir de cette arrestation et de cette extradition. Vous savez que depuis la crise post-électorale, l’Etat de Côte d’Ivoire a émis des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de certains cadres de l’ancien régime, notamment Charles Blé Goudé qui a été à la base de beaucoup de crimes qui ont été perpétrés pendant la période post-électorale. Mais au-delà de ces faits, Blé Goudé a joué un rôle nocif dans la déstructuration de l’université de Côte d’Ivoire et d’un certain nombre de faits qui ont conduit notre pays dans la grave crise qu’elle a connue. Il important que Blé Goudé qui est mis à l’index par plusieurs Ivoiriens pour un certain nombre de faits soit arrêté pour répondre de ses actes. J’estime pour ma part que la justice ivoirienne doit se prononcer sur le cas Blé Goudé avant tout processus de réconciliation nationale.
Blé Goudé est accusé à tort ou à raison d’avoir introduit la machette à l’université. En tant qu’ancien compagnon de lutte à la Fesci, que pouvez-vous répondre sur la question?
Il n’y a pas de commentaire à faire à ce niveau. Ce sont les faits qui parlent. Vous savez qu’au sortir du Forum pour la réconciliation nationale en 2001, Blé Goudé a envoyé un commando venir me chercher en pleine salle de composition sur le campus. J’ai été torturé et laissé pour mort au Wassa, dans les alentours de l’université de Cocody. Ceci est un fait parmi tant d’autres. Nous avons toujours en mémoire l’assassinat des étudiants Bakayoko Memissa et Jonas Kignelman. De même bien d’autres ont tragiquement trouvé la mort sur le campus pendant le règne de Charles Blé Goudé. Comme je l’ai dit, je me réjouis de cette inculpation pour que la justice fasse son travail.
Vous étiez à la Fesci avec Blé Goudé, comment expliquez-vous le fait que plusieurs fescistes, avec à leur tête Guillaume Soro se sont retrouvés dans la rébellion ?
Plusieurs mobiles ont dû conduire plusieurs d’entre nous à rejoindre les rangs de la rébellion en 2002. En ce qui me concerne, c’est à la suite d’un certain nombre de faits, notamment des menaces de mort provenant de Blé Goudé que j’ai pris mes distances avec le mouvement. Ce sont donc ces persécutions qui m’ont poussé dans un premier temps à prendre le chemin de l’exil ensuite à participer à la rébellion du 19 septembre 2002. Pour les autres camarades, je ne peux pas dire que c’est ceci ou cela qui a poussé Pierre ou Paul à rejoindre la rébellion.
Quels sont les faits sur lesquels vous vous basez pour dire que Blé Goudé doit passer devant les juridictions ?
Vous vous souvenez de mon discours au Forum pour la réconciliation nationale en 2001. Plusieurs étudiants ont été tués dans leur chambre sur le campus. A l’université, beaucoup savent également que ces crimes sont imputables à Blé Goudé et à ses hommes. Je vous ai parlé de Bakayoko Memissa et de Jonas Kignelman. Moi-même, le 21 novembre 2001, les hommes de Blé Goudé ont tenté de m’assassiner sur le campus à la suite de mon intervention au Forum pour la réconciliation nationale. J’avais été personnellement appelé par Blé Goudé pour m’annoncer que je devais recevoir la visite de ses hommes. Il y a plusieurs crimes. L’arrestation de Blé Goudé va permettre de faire la lumière pour que le monde entier puisse savoir si ces faits sont avérés ou pas. Il y a eu des meurtres, des viols, des destructions de biens privés etc.
Avec tout ce que vous venez de dire, comment doit être géré le dossier Blé Goudé?
Je ne suis pas juge, mais j’estime que la justice doit faire son travail. Blé Goudé a été au centre de la polémique pendant un certain nombre d’années. Pour certains, c’est un héros, pour d’autres c’est un bourreau. Je pense que c’est l’occasion pour la justice de dire si Blé Goudé est ange ou démon. Je ne suis pas contre la réconciliation, mais la justice doit d’abord faire son travail et les politiques verront la conduite à tenir après. En tant que victime de Charles Blé Goudé, j’estime que la justice doit être dite pour soulager les familles de toutes les autres victimes aussi bien sur le campus que partout ailleurs.
Entretien réalisé par Kra Bernard
