Le Gouvernement ivoirien est décidé à répondre aux besoins des populations urbaines et rurales. C’est dans ce cadre qu’il a procédé hier, au Plateau, au lancement officiel du Pri-ci (Projet d’urgence de renaissance des infrastructures en Côte d’Ivoire). Il s’agit d’une initiative conjointe du Gouvernement ivoirien et de la Banque mondiale dont l’objectif est de mettre l’accent sur la reconstruction des infrastructures du pays, notamment dans les secteurs prioritaires de la voirie urbaine, de l’eau potable, de l’assainissement urbain, de l’éclairage public, de la santé et de l’éducation. La première phase des travaux va concerner les villes capitales de districts d’Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké, Abengourou, Korhogo, San Pedro et Soubré. Le projet financera également la réhabilitation et l’entretien d’une première série prioritaire de pistes rurales (environ 700 km), ainsi que la construction d’un grand pont sur le fleuve Comoé dans l’Est du pays. Toute chose qui facilitera le transport du vivrier produit dans le Nord-Est du pays vers les principaux centres de consommation de Bouaké et d’Abidjan. Ce sont au total 100 milliards de Fcfa (50 milliards de Fcfa à mobiliser par la partie ivoirienne et 50 milliards de Fcfa par la Banque mondiale) qui sont prévus pour la mise en œuvre de ce programme. Pour le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, ce projet va jouer un rôle majeur dans le dispositif de reconstruction et de développement économique et social du pays. Car après plus d’une décennie de crises répétées, caractérisée par une forte dégradation et un déficit en infrastructures de base, les besoins des populations dans les secteurs susmentionnés se sont énormément accrus au point de devenir des priorités pour le Gouvernement. Selon Duncan, le Pri-ci contribuera à soutenir la relance économique. Précisant par ailleurs que le projet prend également en compte l’élaboration du plan directeur de la ville de Daloa et la réalisation du pont de Bassawa. Il a salué le dispositif institutionnel de gestion de ce projet car similaire à celui du Projet d’Urgences d’Infrastructures Urbaines (PUIUR), reconnu comme l’un des meilleurs projets du portefeuille de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire. En effet, ce projet, d’un coût global de 74,11 milliards de F CFA, démarré en septembre 2008 et clôturé en septembre 2012, a permis avant et après la crise post-électorale de maintenir et de réhabiliter certaines infrastructures essentielles à des niveaux de qualité acceptable, aussi bien en zones urbaines qu’en zones rurales. «Le présent projet qui se situe dans le prolongement du PUIUR, constitue un maillon essentiel dans la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND) 2012-2015. Au-delà de sa cohérence avec le PND 2012-2015, ce projet va contribuer à relever l’un des défis majeurs défini par SEM le Président Alassane OUATTARA, qui est d’arriver rapidement à la reconstruction du pays et à la relance économique», a expliqué Duncan. Estimant qu’il faille mieux faire en multipliant et décuplant ces opportunités face à l’immensité et à l’urgence des besoins des populations. Aussi a-t-il exhorté le secteur privé à jouer à nouveau le rôle de moteur principal de la nouvelle croissance économique comme au temps des ‘‘années glorieuses’’. Quant à Madani Tall, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, il s’est réjoui de l’érection du Pri-ci car il va redonner de l’espoir au pays profond qui ne ressent pas encore les effets de la reprise économique. « Ce projet contribuera à rappeler au pays profond qu’il n’est pas l’oublié de la République et que la Côte d’Ivoire n’est pas qu’à Abidjan », a-t-il dit. Cependant il a averti que la Banque mondiale sera particulièrement regardante et exigeante quant à la qualité des travaux et à la gouvernance de la mise en œuvre, notamment en ce qui concerne la passation des marchés et la gestion financière. Souhaitant par ailleurs que les engagements de co-financement du Gouvernement se concrétisent suivant le calendrier et les tranches de décaissements convenus. Pour sa part, Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques a révélé que le Pri-ci va permettre entre autres, dans les régions ciblées, la réhabilitation de 80 km de route en zones urbaines, de 50 établissements scolaires, de 17.500 unités d’éclairage, l’élaboration de huit plans directeurs de drainage, l’assainissement, le drainage et la prévention d’inondations, la rénovation de 55 centres de santé. La durée de mise en œuvre de la phase 1 du Pri-ci est de quatre ans. C’est-à-dire à compter du second semestre 2012 pour s’achever au 31 décembre 2016. La Côte d’Ivoire amorce donc sa renaissance à travers le Pri-ci.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA