Si l’on n’y prend garde, les résultats scolaires au concours d’entrée en Sixième et à l’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) session 2013 seront des plus catastrophiques. Le ministère de l’Education nationale avec à sa tête, Kandia Camara Kamissoko, expérimente actuellement une nouvelle approche pédagogique, à laquelle tous les enseignants ne sont pas encore formés et selon laquelle les apprenants seront évalués cette année.
Après la formation par compétence (FPC), qui a montré des insuffisances, les «spécialistes» de la pédagogie au ministère de l’Education nationale ont, depuis la rentrée scolaire, commencé la mise en œuvre d’une nouvelle approche dite « approche par compétence » (APC). « De la pédagogie par objectif (PPO), on est venu à la FPC. De nombreux enseignants aussi bien du primaire que du secondaire n’ont pas été suffisamment formés à la FPC. En plus il n’y avait pas de manuels adaptés à la FPC. Depuis la rentrée scolaire, on nous parle d’une nouvelle méthode. J’ai participé, au niveau du primaire, à un séminaire, mais j’avoue que je n’ai rien compris, puisque nos formateurs ne maitrisaient pas grand-chose sur l’APC, » explique Camara D. instituteur. A la différence de cet instituteur, qui lui, au moins, a pu suivre un séminaire de formation, de nombreux enseignants du primaire et du secondaire n’ont jusque-là pas reçu la moindre formation. Une soixantaine de délégations de formateurs étaient sur le terrain au premier trimestre, mais, à en croire des enseignants, les participants sont restés sur leur faim, tandis que des collègues n’ont reçu aucune formation. Dans les directions régionales de Boundiali, Ferké, Odienné, Minignan, Mankono et bien d’autres, des enseignants attendent toujours. « Dans les antennes de la pédagogie créées à la pelle, il y a déficit de conseillers pédagogiques. Les antennes qui ont des encadreurs pédagogiques n’ont pas toutes fonctionné convenablement, faute de moyens financiers pour effectuer des missions. Donc les enseignants ont été laissés pour compte, » confie un conseiller pédagogique. C’est dans ce contexte, avons-nous appris, que le ministère a décidé d’évaluer les candidats au concours d’entrée en Sixième et à l’examen du BEPC 2013 selon l’APC. Les sujets, a-t-on appris de sources crédibles, seront faits selon le format APC. Pourtant, affirment des encadreurs pédagogiques, qui étaient en séminaires récemment à Abidjan et à Yamoussoukro, 80% des enseignants ne sont pas encore formés. Qu’attend-on des enfants, si le formateur n’est pas bien formé pour enseigner, former et évaluer ? De nombreux enseignants évaluent actuellement selon la FPC ou même la PPO, selon des sources. Leurs élèves recevront, en fin d’année, des sujets d’un autre modèle. Pourront-ils s’en sortir ? Les examens blancs nationaux prévus pour février et mars prochains serviront de ballon d’essai. Ils édifieront sur les résultats des vrais examens prévus pour la fin de l’année. Le ministère de l’Education nationale aurait dû mettre l’accent sur la formation des formateurs d’abord, au lieu de précipiter les choses.
Koukougnon Zabril
Après la formation par compétence (FPC), qui a montré des insuffisances, les «spécialistes» de la pédagogie au ministère de l’Education nationale ont, depuis la rentrée scolaire, commencé la mise en œuvre d’une nouvelle approche dite « approche par compétence » (APC). « De la pédagogie par objectif (PPO), on est venu à la FPC. De nombreux enseignants aussi bien du primaire que du secondaire n’ont pas été suffisamment formés à la FPC. En plus il n’y avait pas de manuels adaptés à la FPC. Depuis la rentrée scolaire, on nous parle d’une nouvelle méthode. J’ai participé, au niveau du primaire, à un séminaire, mais j’avoue que je n’ai rien compris, puisque nos formateurs ne maitrisaient pas grand-chose sur l’APC, » explique Camara D. instituteur. A la différence de cet instituteur, qui lui, au moins, a pu suivre un séminaire de formation, de nombreux enseignants du primaire et du secondaire n’ont jusque-là pas reçu la moindre formation. Une soixantaine de délégations de formateurs étaient sur le terrain au premier trimestre, mais, à en croire des enseignants, les participants sont restés sur leur faim, tandis que des collègues n’ont reçu aucune formation. Dans les directions régionales de Boundiali, Ferké, Odienné, Minignan, Mankono et bien d’autres, des enseignants attendent toujours. « Dans les antennes de la pédagogie créées à la pelle, il y a déficit de conseillers pédagogiques. Les antennes qui ont des encadreurs pédagogiques n’ont pas toutes fonctionné convenablement, faute de moyens financiers pour effectuer des missions. Donc les enseignants ont été laissés pour compte, » confie un conseiller pédagogique. C’est dans ce contexte, avons-nous appris, que le ministère a décidé d’évaluer les candidats au concours d’entrée en Sixième et à l’examen du BEPC 2013 selon l’APC. Les sujets, a-t-on appris de sources crédibles, seront faits selon le format APC. Pourtant, affirment des encadreurs pédagogiques, qui étaient en séminaires récemment à Abidjan et à Yamoussoukro, 80% des enseignants ne sont pas encore formés. Qu’attend-on des enfants, si le formateur n’est pas bien formé pour enseigner, former et évaluer ? De nombreux enseignants évaluent actuellement selon la FPC ou même la PPO, selon des sources. Leurs élèves recevront, en fin d’année, des sujets d’un autre modèle. Pourront-ils s’en sortir ? Les examens blancs nationaux prévus pour février et mars prochains serviront de ballon d’essai. Ils édifieront sur les résultats des vrais examens prévus pour la fin de l’année. Le ministère de l’Education nationale aurait dû mettre l’accent sur la formation des formateurs d’abord, au lieu de précipiter les choses.
Koukougnon Zabril