Palais de justice Plateau: Les avocats dénoncent un mauvais traitement de leur client

Arrêté le 17 janvier 2013 puis extradé le lendemain en Côte d’ivoire, le leader des jeunes patriotes sous le président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, a été étendu hier mercredi 30 janvier au parquet du Plateau, par la doyenne des juges d’instruction, Delphine Cissé Makouéni. Durant plus de six heures, (10h44 minutes à 17 h00 minutes), le président du Cojep a répondu aux questions de la justice ivoirienne qui voulait savoir davantage sur les faits qui lui sont reprochés. Dans le palais de justice placé sous haute surveillance policière, le premier jour de l’interrogatoire au fonds de «l’affaire Blé Goudé», a été plus long que les Ivoiriens l’espéraient. Au terme de cette série de questions, les avocats du président du Cojep ont été plus qu’amers et déçus de l’Etat de Côte d’ivoire. Ainsi pour Me N’Dri Claver, leur client fait l’objet d’une maltraitance morale. Au mépris des règles qui régissent un Etat de droit. «Il y a une entorse à la loi. Quand un client est placé sous mandat de dépôt, il doit être conduit dans une maison d’arrêt. Ce qui n’est pas le cas pour Blé Goudé», laisse entendre Me N’Dri Claver. Avant d’enfoncer le clou. «Blé Goudé nous a confié qu’il subit une torture morale», dit son Conseil d’avocats. Une maltraitance dont les conséquences ont été soulevées durant l’audition. A en croire le Conseil de Blé Goudé, «son client n’a pu répondre aux questions de fond que la juge lui a posées. Ce, en dépit de l’insistance de la juge». Aussi, a-t-il fait savoir, depuis son extradition en Côte d’ivoire, Blé Goudé ne sait pas localiser son lieu de détention. «Charles Blé Goudé ne sait pas où il est détenu, il ne peut pas non plus localiser géographiquement son lieu de détention», rapporte le Conseil. Qui assure que, selon le leader des jeunes patriotes, «il n’y a aucun deal entre lui et le régime Ouattara». Comme certaines langues le disent. «Pour Blé Goudé, il est malpropre de parler de « deal ». Il n’en est rien. Il a été appréhendé au Ghana et conduit sans aucune forme de procédure en Côte d’Ivoire», martèle son Conseil d’avocats. Autant de mise au point qui ont fait dire à un autre avocat de Blé Goudé, Me Gohi-Bi Raoul, que «leur équipe travaille dans des conditions difficiles, alors que l’on parle d’un Etat de droit». «L’horizon dans cette affaire s’assombrit», a-t-il conclu. En présence des partisans de Blé Goudé, remontés contre le régime Ouattara. Qui en veut aux proches de Laurent Gbagbo. Une méthode qui semble ne pas produire les résultats escomptés. Vu qu’avant son rendez –vous avec la juge d’instruction, Blé Goudé a levé la main pour saluer la mobilisation de ses partisans au nombre desquels, Blé Sépé, le vice-président du Cojep. «Nous plaçons notre espoir en Dieu. Il faut passer par cette épreuve pour que le combat aboutisse», affirme Blé Sépé. Sephora Etranou