Pour les régionales à venir, les partis houphouétistes seraient désormais enclins à aller en rang serré, après avoir publié, chacun, la liste de leurs candidats. Des raisons politiques peuvent bien expliquer ce revirement de dernière minute.
Les élections municipales et régionales ont, semble-t-il, été reportées pour permettre au gouvernement de discuter avec l’opposition et lui donner si possible, l’occasion d’y participer, a-t-on entendu dire en coulisse, à l’ouverture du dialogue avec l’opposition. Mais au regard de la situation qui prévaut en ce moment au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), il apparaît que ce report n’arrange pas que l’opposition. Car, en effet, les quatre partis de la coalition entendent désormais aller en rang serré, malgré la publication des listes de candidats, pour les prochaines élections. « Pour ces élections régionales et municipales, nos présidents nous demandent d’aller en Rhdp. C’est une décision que nous saluons à juste titre… », a déclaré samedi à Gagnoa, Maurice Kacou Guikahué, délégué Pdci de Gagnoa et secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation et de l’organisation, au sein du parti doyen. Si pour les municipales, la tendance est plus à la dispersion, pour ce qui est des régionales, les Houphouétistes sont plus portés sur des listes communes. Le Rhdp avait tenté de faire son unité autour de ces élections, après les incompréhensions constatées lors des dernières législatives. Malheureusement, les incessantes réunions du directoire n’avaient pas réussi à mettre d’accord les membres sur l’idée de candidatures communes. Seuls Hortense Aka Anghui pour la mairie de Port-Bouët, et Kobénan Kouassi Adjoumani pour les régionales dans le Gontougo, tous du Pdci, semblent être des postulants de consensus, au sein du Rhdp. Le Rdr n’ayant désigné aucun candidat. Face aux désaccords, le Pdci a publié la liste de ses candidats aux municipales et régionales le 7 janvier. Idem pour l’Udpci qui a fait connaître ses chevaux gagnants deux jours après. Le Rdr finit par rendre public la liste de ses candidats le 10 janvier, à quelques heures du délai de dépôt des dossiers de candidature, fixé par la Commission électorale indépendante (Cei). On imaginait dès lors, pour les municipales et régionales, les mêmes empoignades que celles qui ont prévalu pendant les législatives. Mais coup de théâtre, les dernières nouvelles annoncent la volonté du Rhdp d’aller en rang serré. Cette fois, ce n’est pas le directoire de la coalition des Houphouétistes qui dirige les débats, mais plutôt l’instance dirigeante du Rhdp, avec à sa tête Henri Konan Bédié, le président de la conférence des présidents.
Revenus à de meilleurs sentiments
Revenu à Abidjan après un séjour à Daoukro, le président Bédié va certainement échanger avec les présidents des autres partis pour un accord sur les candidats aux régionales. Ainsi, il faudra s’attendre à un sérieux bouleversement dans les différents partis politiques, mais surtout à de réelles tensions internes. Que diront les candidats choisis, lorsque dans le cadre du Rhdp, leurs différents partis politiques viendront leur demander de se désister au profit d’un candidat de consensus ? N’allons-nous pas assister à des candidatures indépendantes en cascades ? Toujours est-il que le Pdci, le Rdr, l’Udpci et le Mfa décident de refaire leur unité, après des moments de doute et de turbulence. Le parti sexagénaire, après la présidentielle de 2010, voulait prouver à la face du monde, son poids au sein de la coalition, mais aussi son apport dans l’élection d’Alassane Ouattara. Le Pdci avait été réticent à aller en Rhdp aux législatives, pour ne serait-ce que démontrer au Rdr, sa force de frappe. Une mise en garde à peine voilée, comme pour dire au parti d’Alassane Ouattara, qu’il a encore son mot à dire pour 2015. Malheureusement pour le parti doyen, son allié a fait un raz-de-marée. Certain de la force du Rdr dans les villes, le Pdci sera le premier à solliciter des candidatures Rhdp pour les municipales et régionales. Avec l’information des candidatures uniques en passe de devenir réalité, on peut affirmer que le Pdci a mis de l’eau dans son vin. Au Rdr, si l’on consent à aller en Rhdp, c’est aussi pour consolider la coalition qui a permis de lutter contre vents et marées pour la victoire d’Alassane Ouattara en 2010. Le parti au pouvoir, conscient du fait que 2015 (date de la prochaine présidentielle) n’est plus loin, veut certainement mobiliser les ressources au lieu de les disperser. Ce n’est pas le moment de créer des rancœurs qui pourraient entamer la cohésion du Rhdp, devant laquelle coalition, rien ne peut tenir. Le souci de consolider les acquis est d’autant plus impérieux que les ‘’enfants’’ d’Houphouët redoutent le retour du pouvoir entre les mains de ceux qui l’ont exercé entre octobre 2000 et octobre 2012, avec la violente et honteuse parenthèse de la crise postélectorale. Le Rhdp sait que si le pouvoir lui échappe, il ira inéluctablement aux anciens tenants du pouvoir. En outre, le président Ouattara entend faire des Conseils régionaux, de véritables outils de développement. Le chef de l’Etat a besoin d’hommes de poigne en qui il pourrait faire confiance dans la gestion des ressources publiques, pour le bien-être des populations.
Ouattara Abdoul Karim
Les élections municipales et régionales ont, semble-t-il, été reportées pour permettre au gouvernement de discuter avec l’opposition et lui donner si possible, l’occasion d’y participer, a-t-on entendu dire en coulisse, à l’ouverture du dialogue avec l’opposition. Mais au regard de la situation qui prévaut en ce moment au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), il apparaît que ce report n’arrange pas que l’opposition. Car, en effet, les quatre partis de la coalition entendent désormais aller en rang serré, malgré la publication des listes de candidats, pour les prochaines élections. « Pour ces élections régionales et municipales, nos présidents nous demandent d’aller en Rhdp. C’est une décision que nous saluons à juste titre… », a déclaré samedi à Gagnoa, Maurice Kacou Guikahué, délégué Pdci de Gagnoa et secrétaire général adjoint chargé de la mobilisation et de l’organisation, au sein du parti doyen. Si pour les municipales, la tendance est plus à la dispersion, pour ce qui est des régionales, les Houphouétistes sont plus portés sur des listes communes. Le Rhdp avait tenté de faire son unité autour de ces élections, après les incompréhensions constatées lors des dernières législatives. Malheureusement, les incessantes réunions du directoire n’avaient pas réussi à mettre d’accord les membres sur l’idée de candidatures communes. Seuls Hortense Aka Anghui pour la mairie de Port-Bouët, et Kobénan Kouassi Adjoumani pour les régionales dans le Gontougo, tous du Pdci, semblent être des postulants de consensus, au sein du Rhdp. Le Rdr n’ayant désigné aucun candidat. Face aux désaccords, le Pdci a publié la liste de ses candidats aux municipales et régionales le 7 janvier. Idem pour l’Udpci qui a fait connaître ses chevaux gagnants deux jours après. Le Rdr finit par rendre public la liste de ses candidats le 10 janvier, à quelques heures du délai de dépôt des dossiers de candidature, fixé par la Commission électorale indépendante (Cei). On imaginait dès lors, pour les municipales et régionales, les mêmes empoignades que celles qui ont prévalu pendant les législatives. Mais coup de théâtre, les dernières nouvelles annoncent la volonté du Rhdp d’aller en rang serré. Cette fois, ce n’est pas le directoire de la coalition des Houphouétistes qui dirige les débats, mais plutôt l’instance dirigeante du Rhdp, avec à sa tête Henri Konan Bédié, le président de la conférence des présidents.
Revenus à de meilleurs sentiments
Revenu à Abidjan après un séjour à Daoukro, le président Bédié va certainement échanger avec les présidents des autres partis pour un accord sur les candidats aux régionales. Ainsi, il faudra s’attendre à un sérieux bouleversement dans les différents partis politiques, mais surtout à de réelles tensions internes. Que diront les candidats choisis, lorsque dans le cadre du Rhdp, leurs différents partis politiques viendront leur demander de se désister au profit d’un candidat de consensus ? N’allons-nous pas assister à des candidatures indépendantes en cascades ? Toujours est-il que le Pdci, le Rdr, l’Udpci et le Mfa décident de refaire leur unité, après des moments de doute et de turbulence. Le parti sexagénaire, après la présidentielle de 2010, voulait prouver à la face du monde, son poids au sein de la coalition, mais aussi son apport dans l’élection d’Alassane Ouattara. Le Pdci avait été réticent à aller en Rhdp aux législatives, pour ne serait-ce que démontrer au Rdr, sa force de frappe. Une mise en garde à peine voilée, comme pour dire au parti d’Alassane Ouattara, qu’il a encore son mot à dire pour 2015. Malheureusement pour le parti doyen, son allié a fait un raz-de-marée. Certain de la force du Rdr dans les villes, le Pdci sera le premier à solliciter des candidatures Rhdp pour les municipales et régionales. Avec l’information des candidatures uniques en passe de devenir réalité, on peut affirmer que le Pdci a mis de l’eau dans son vin. Au Rdr, si l’on consent à aller en Rhdp, c’est aussi pour consolider la coalition qui a permis de lutter contre vents et marées pour la victoire d’Alassane Ouattara en 2010. Le parti au pouvoir, conscient du fait que 2015 (date de la prochaine présidentielle) n’est plus loin, veut certainement mobiliser les ressources au lieu de les disperser. Ce n’est pas le moment de créer des rancœurs qui pourraient entamer la cohésion du Rhdp, devant laquelle coalition, rien ne peut tenir. Le souci de consolider les acquis est d’autant plus impérieux que les ‘’enfants’’ d’Houphouët redoutent le retour du pouvoir entre les mains de ceux qui l’ont exercé entre octobre 2000 et octobre 2012, avec la violente et honteuse parenthèse de la crise postélectorale. Le Rhdp sait que si le pouvoir lui échappe, il ira inéluctablement aux anciens tenants du pouvoir. En outre, le président Ouattara entend faire des Conseils régionaux, de véritables outils de développement. Le chef de l’Etat a besoin d’hommes de poigne en qui il pourrait faire confiance dans la gestion des ressources publiques, pour le bien-être des populations.
Ouattara Abdoul Karim