La région du Denguélé est minée par de fortes incompréhensions dues en partie aux choix des candidats par la direction du Rdr pour les municipales et régionales à venir.
Environ deux mois nous séparent de la date des élections municipales et régionales couplées. Cette soixantaine de jours permettra-t-elle aux Républicains de faire revenir la paix dans la case ? Question difficile à répondre, au regard des fortes dissensions qui secouent ce bastion du Rdr, depuis la publication de la liste des candidats le 10 janvier. De fait, le district du Denguélé, après avoir fait la paix autour de l’élection d’Alassane Ouattara, a retrouvé son tumulte ordinaire. Des sélections opérées par la direction du parti au pouvoir, mais très contestées par la base. Si bien que dans le Kabadougou comme dans le Folon, deux régions acquises au Rdr, les militants ne sont pas loin du découragement. Le simple rejet de la candidature aux régionales de Koné Abdoulaye, le président du Conseil général d’Odienné, a jeté l’abattement chez les militants du Denguélé qui y voient une injustice.
« Koné Abdoulaye, en qualité de président du Conseil général de tout le district, a été sur le terrain, aux côtés des populations durant dix ans. Ses actes, ses réalisations, son soutien aux populations sont connus de tous. Plus de 2.000 personnes ont subi des interventions chirurgicales entre la crise de septembre 2002 et la période de normalisation, grâce à cet homme qui a mis à la disposition de tout le Denguélé 14 ambulances, un personnel soignant et un personnel enseignant pour sauver l’école, tous payés à ses frais», explique, indigné, un militant du Rdr de la région. Au regard de sa popularité, prouvée par l’accueil enthousiaste que lui a accordé la population le 28 décembre 2012 à Odienné, Koné Abdoulaye semble faire l’unanimité dans le Denguélé. Son appui, nul doute, sera utile pour l’élection de certains candidats. A Dioulatiédougou, Kaniasso, Bako, Tiémé, Seydougou, Madinani, la fronde est grande, après le choix des candidats du Rdr pour les municipales. Mais elle l’est encore plus pour les régionales dans le Kabadougou où Koné Abdoulaye n’a pas été choisi par son parti. Devant sa réticence à se présenter à la présidence du Conseil régional, les populations qui avaient juré sur le Coran, promettant de l’élire, comme pour l’inciter à se porter candidat, lui demandent d’aller en indépendant.
Le retour des vieux démons
Déterminé au début à aller dans le sens de la volonté des populations, Koné Abdoulaye a dû prendre du recul après maintes réflexions. Récemment, il avait, selon des sources, pris l’engagement de ne plus aller en indépendant, pour préserver l’unité autour du Rdr, en évitant de détruire ce qu’il a construit. Mais les sages qui ont juré sur le Coran pour lui prouver fidélité persistent et signent, lui demandant d’aller en indépendant. Ils estiment que celui qui les a aidés à faire face aux difficultés de toutes sortes, ne peut pas être forcé à sortir de cette façon, du développement local. Et disent avoir l’impression, selon une source, que des personnes ne veulent pas voir Koné Abdoulaye émerger. « Et la direction joue à ce jeu. Ce qui va tuer le parti dans le Denguélé si rien n’est fait. Le 10 janvier, après la publication de la liste du Rdr, un émissaire qui prétendait parler au nom du président Ouattara, est venu demander à M. Koné de ne pas se présenter en indépendant. Vrai ou faux ? Jusque là, ni le président de la République, ni un membre de la direction ne l’a appelé », explique un de ses proches. Face à la pression des populations qui le soutiennent, Koné Abdoulaye pourrait céder.
Approché, le président du Conseil général d’Odienné s’est refusé à tout commentaire et entend prendre le temps d’échanger avec les sages qui lui intiment l’ordre de garder le calme et la sérénité. Ajoutées à ces problèmes politiques, les questions de tribalisme entre par exemple les Bamba, Touré, Koné continuent de miner le Denguélé. « Certains pensent qu’ils sont de la ville parce qu’ils sont originaires d’Odienné et estiment que les autres sont de la brousse. C’est à eux que doivent donc revenir les postes juteux. Toute chose qui est contraire à la lutte contre l’injustice et le tribalisme menée par le Rdr durant ses années d’existence », a critiqué un ressortissant de la région. Difficile d’expliquer une telle attitude, alors que leur neveu, Alassane Ouattara, a été injustement victime d’exclusion durant des années. « Paradoxalement, c’est nous qui pratiquons plus l’exclusion en notre propre sein », regrette-t-il. Des remous qui risquent, si l’on n’y prend garde, de conduire les Républicains à leur perte, dans ce district du Denguélé qui a pourtant voté Alassane Ouattara à 98 % lors de la présidentielle de 2010. « Koné Abdoulaye se présente comme un rassembleur. La preuve, il avait sur sa liste, des Odiennékas issus de la ville comme des sous-préfectures. La direction gagnerait à collaborer avec lui et à l’utiliser comme son porte-voix auprès des populations», exhorte Touré Mariam, ressortissante d’Odienné.
Ouattara Abdoul Karim
Environ deux mois nous séparent de la date des élections municipales et régionales couplées. Cette soixantaine de jours permettra-t-elle aux Républicains de faire revenir la paix dans la case ? Question difficile à répondre, au regard des fortes dissensions qui secouent ce bastion du Rdr, depuis la publication de la liste des candidats le 10 janvier. De fait, le district du Denguélé, après avoir fait la paix autour de l’élection d’Alassane Ouattara, a retrouvé son tumulte ordinaire. Des sélections opérées par la direction du parti au pouvoir, mais très contestées par la base. Si bien que dans le Kabadougou comme dans le Folon, deux régions acquises au Rdr, les militants ne sont pas loin du découragement. Le simple rejet de la candidature aux régionales de Koné Abdoulaye, le président du Conseil général d’Odienné, a jeté l’abattement chez les militants du Denguélé qui y voient une injustice.
« Koné Abdoulaye, en qualité de président du Conseil général de tout le district, a été sur le terrain, aux côtés des populations durant dix ans. Ses actes, ses réalisations, son soutien aux populations sont connus de tous. Plus de 2.000 personnes ont subi des interventions chirurgicales entre la crise de septembre 2002 et la période de normalisation, grâce à cet homme qui a mis à la disposition de tout le Denguélé 14 ambulances, un personnel soignant et un personnel enseignant pour sauver l’école, tous payés à ses frais», explique, indigné, un militant du Rdr de la région. Au regard de sa popularité, prouvée par l’accueil enthousiaste que lui a accordé la population le 28 décembre 2012 à Odienné, Koné Abdoulaye semble faire l’unanimité dans le Denguélé. Son appui, nul doute, sera utile pour l’élection de certains candidats. A Dioulatiédougou, Kaniasso, Bako, Tiémé, Seydougou, Madinani, la fronde est grande, après le choix des candidats du Rdr pour les municipales. Mais elle l’est encore plus pour les régionales dans le Kabadougou où Koné Abdoulaye n’a pas été choisi par son parti. Devant sa réticence à se présenter à la présidence du Conseil régional, les populations qui avaient juré sur le Coran, promettant de l’élire, comme pour l’inciter à se porter candidat, lui demandent d’aller en indépendant.
Le retour des vieux démons
Déterminé au début à aller dans le sens de la volonté des populations, Koné Abdoulaye a dû prendre du recul après maintes réflexions. Récemment, il avait, selon des sources, pris l’engagement de ne plus aller en indépendant, pour préserver l’unité autour du Rdr, en évitant de détruire ce qu’il a construit. Mais les sages qui ont juré sur le Coran pour lui prouver fidélité persistent et signent, lui demandant d’aller en indépendant. Ils estiment que celui qui les a aidés à faire face aux difficultés de toutes sortes, ne peut pas être forcé à sortir de cette façon, du développement local. Et disent avoir l’impression, selon une source, que des personnes ne veulent pas voir Koné Abdoulaye émerger. « Et la direction joue à ce jeu. Ce qui va tuer le parti dans le Denguélé si rien n’est fait. Le 10 janvier, après la publication de la liste du Rdr, un émissaire qui prétendait parler au nom du président Ouattara, est venu demander à M. Koné de ne pas se présenter en indépendant. Vrai ou faux ? Jusque là, ni le président de la République, ni un membre de la direction ne l’a appelé », explique un de ses proches. Face à la pression des populations qui le soutiennent, Koné Abdoulaye pourrait céder.
Approché, le président du Conseil général d’Odienné s’est refusé à tout commentaire et entend prendre le temps d’échanger avec les sages qui lui intiment l’ordre de garder le calme et la sérénité. Ajoutées à ces problèmes politiques, les questions de tribalisme entre par exemple les Bamba, Touré, Koné continuent de miner le Denguélé. « Certains pensent qu’ils sont de la ville parce qu’ils sont originaires d’Odienné et estiment que les autres sont de la brousse. C’est à eux que doivent donc revenir les postes juteux. Toute chose qui est contraire à la lutte contre l’injustice et le tribalisme menée par le Rdr durant ses années d’existence », a critiqué un ressortissant de la région. Difficile d’expliquer une telle attitude, alors que leur neveu, Alassane Ouattara, a été injustement victime d’exclusion durant des années. « Paradoxalement, c’est nous qui pratiquons plus l’exclusion en notre propre sein », regrette-t-il. Des remous qui risquent, si l’on n’y prend garde, de conduire les Républicains à leur perte, dans ce district du Denguélé qui a pourtant voté Alassane Ouattara à 98 % lors de la présidentielle de 2010. « Koné Abdoulaye se présente comme un rassembleur. La preuve, il avait sur sa liste, des Odiennékas issus de la ville comme des sous-préfectures. La direction gagnerait à collaborer avec lui et à l’utiliser comme son porte-voix auprès des populations», exhorte Touré Mariam, ressortissante d’Odienné.
Ouattara Abdoul Karim