De la provocation. Rien que de la provocation ! Tel est l’objectif du meeting que projette la jeunesse du FPI, le samedi 16 février prochain. Depuis quelques jours, Justin Koua, président national de la JPFPI, fait feu de tous bois. Pas un seul jour ne passe sans que le successeur de Koné Navigué ne profère, avec une morgue outrancière, des menaces contre les autorités chargées de la sécurité publique. Dans la presse bleue où il s’exprime à satiété, il crie sans cesse que tout sera mis en oeuvre par ses ouailles et lui pour que Laurent Gbagbo soit libéré. Faute de quoi le ciel tombera sur la tête des Ivoiriens le samedi. Rien que pour cela, il appelle au djihad. « Ce meeting aura bel et bien lieu. Et je le répète pour la gouverne de tous, les démocrates ivoiriens seront effectivement le 16 février 2013 à 10 heures à la place CP1 de Yopougon. Rien, absolument rien, ne nous freinera dans notre volonté de crier à la place CP1 de libérer le président Laurent Gbagbo », martèle-t-il depuis quelques temps. Il se dit même prêt à donner de sa vie pour cette cause. Il défie ouvertement les autorités en insinuant qu’avec autorisation ou pas, ce « meeting de la libération » aura lieu à la date indiquée. « Nous ne faiblirons devant aucune menace, aucune intimidation », assène le sieur Justin Koua. On se demande bien pourquoi hargne verbale. Pourquoi surtout cette tendance à montrer un muscle visiblement atrophié devant un appareil d’Etat qui, s’il voulait réprimer cette manifestation, l’aurait exprimé ? Car qui a dit à Justin Koua qu’il n’est pas libre de tenir son meeting ? Pourquoi pense-t-il que tous ceux qui se rendront à ce meeting seront en danger ? A qui le président national de la JFPI croit-il faire peur en tenant un tel discours ? A personne si ce n’est à lui-même. Mais il ne faut pas s’y méprendre. Justin Koua s’est ce qu’il fait. Il est dans son rôle. Car au fond, en annonçant de façon tonitruante ce meeting qui n’est qu’un épiphénomène, Justin Koua est dans la provocation. La surenchère dans laquelle il semble se plaire participe d’une seule chose. Susciter l’ire des autorités et aiguillonner l’ego de tous ceux qui ont des vieux comptes à régler avec le FPI et sa jeunesse. Le but des propos de Justin Koua est de réveiller les vieux démons de la division et de la violence. Sinon comment comprendre que pour un simple meeting qu’on veuille faire croire à toute la planète qu’il y a de réels risques que la Côte d’Ivoire sombre dans le chaos. Justin Koua, en réalité, annonce les couleurs. Il montre déjà, à travers le ton inutilement frondeur qu’il utilise, ce que sera le meeting du samedi prochain. Une foire aux injures et aux parjures. Le FPI, à travers sa jeunesse, veut absolument faire de ce meeting une occasion d’affrontement. Pour faire croire au monde entier que sous Ouattara les libertés individuelles et publiques sont confisquées. Que Justin Koua se rassure. Il tiendra son meeting sans violence. Qu’il ne s’imagine pas que l’on le foncera tête baissée dans le piège que lui et ses commanditaires veulent à tout prix tendre aux Ivoiriens. Pour se battre, il faut être deux. A l’image des épileptiques, Justin Koua et la JFPI se battront seuls. Car, les Ivoiriens dans leur grande majorité sont fatigués de se battre. Justin Koua et ses camarades peuvent dire tout ce qu’ils veulent. Ils ne trouveront que mépris aux yeux de tous ceux qui aspirent à vivre en paix dans ce pays. Et puis, pour libérer Laurent Gbagbo, il faut se rendre à La Haye. Et non à Yopougon.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly