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Politique Publié le mardi 19 février 2013 | Le Patriote

Candidatures RHDP : Pourquoi Ouattara et Bédié se sont rencontrés

S’il y a des hérauts incontestables de l’Houphouétisme, ce sont bel et bien les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Normal. Aujourd’hui, les deux gardiens de l’orthodoxie houphouétienne, ce sont eux. Chaque fois que l’occasion leur est donnée, le président Alassane Ouattara et son aîné Henri Konan Bédié se retrouvent pour discuter des grandes questions nationales dans le cadre du RHDP. C’est en cela que le mardi dernier, les deux chefs de file des Houphouétistes se sont une fois de plus rencontrés, à la résidence privée du président du PDCI-RDA, à Cocody Ambassade. A sa sortie, le président de la République, Alassane Ouattara, a révélé à la presse que sa rencontre avec Henri Konan Bédié a porté sur les candidatures au sein du RHDP. A l’issue de cette rencontre, le candidat du RHDP à la dernière élection présidentielle a précisé que le principe des candidatures RHDP pour les élections régionales est acquis. Pour les élections municipales, la conférence des présidents du RHDP, présidé par le président Henri Konan Bédié, est pour un maximum de têtes de liste d’obédience RHDP. Ce souhait est comme un mot d’ordre qui s’impose à tous les militants des partis membres du RHDP. Car la rencontre entre les deux hommes d’Etat n’est pas fortuite. Elle a été provoquée par les derniers développements politiques du moment. « La politique est la saine appréciation des réalités du moment », aimait à répéter le président Félix Houphouët-Boigny. Les élections législatives partielles ont mis à nu les profondes dissensions qui existent non seulement au sein des partis membres du RHDP. Mais surtout entre ces partis eux-mêmes au sein de l’alliance. Au-delà du déficit de communication entre la base et le sommet, le choc des ambitions est en train de mettre à mal les acquis de l’élection présidentielle. Partout en Côte d’Ivoire, les problèmes de leadership sont en train de détruire la force qui a permis de sauver la Côte d’Ivoire de l’obscurantisme et d’un chaos programmé. La soif du pouvoir fait perdre le sens de la mesure et de la réalité aux uns et aux autres. Ils ne sont pas nombreux aujourd’hui ceux qui se souviennent du rôle salvateur joué par le RHDP. Pis, beaucoup parmi les cadres issus des partis membres du RHDP rêvent de pactiser avec le diable. Nombreux sont ceux qui la journée jure la main sur le c?ur leur appartenance et leur fidélité aux idéaux houphouétistes et qui, la nuit tombée, rasent les murs pour s’adonner aux jeux des liaisons dangereuses avec le FPI. Plus grave, ces candidats ont bâti leur stratégie de victoire uniquement sur ce qu’il considère comme la botte secrète pour porter l’estocade à l’adversaire. Si dans le fond, leurs aspirations électorales semblent légitimes, il n’en demeure pas moins qu’elles comportent d’énormes risques. Car la question est la suivante. Ceux qui ont décidé de diner avec diable ont-ils de longues cuillères ? Assurément pas. Car il est difficile de ruser avec Lucifer. Tôt ou tard, il finira par montrer à celui qui se croit plus malin que c’est lui qu’on appelle le Malin. Le FPI a presque tout tenté pour déstabiliser le président Alassane Ouattara qui, il ne faut pas l’oublier, a été porté au pouvoir par le RHDP. Mais en vain. Actuellement, la consigne dans le camp Gbagbo est claire. Il faut faire croire à l’opinion et à la communauté internationale qu’Alassane Ouattara est minoritaire en Côte d’Ivoire. La stratégie est simple. Faire échouer les candidats RDR en votant pour les candidats PDCI-RDA. Si le FPI a boycotté les élections législatives, ce ne sera pas le cas pour les élections locales. Du moins en ce qui concerne leurs militants. Le mot d’ordre est clair. « Nous ne sommes candidats à ces élections. Mais comme ce sont des élections locales, il faut voter pour les candidats du PDCI-RDA », disent en secret les dirigeants pro-Gbagbo à leur base. Ce mot d’ordre a été déjà expérimenté avec plus ou moins de succès aux élections législatives partielles. Mais que l’on se détrompe. L’objectif n’est pas de rendre fort un parti du RHDP au profit d’un autre. Mais de diviser pour affaiblir. « Pour prendre le pouvoir, nous avons dû couper le serpent en plusieurs morceaux. Mais le serpent n’est pas encore mort », aimait à caricaturer Laurent Gbagbo pour parler du PDCI-RDA, du RDR et de l’UDPCI. Le serpent s’est reconstitué. Et cela a été fatal pour le FPI et ses affidés. Aujourd’hui, le parti de Laurent Gbagbo a compris que tant que les enfants de Félix Houphouët-Boigny resteront unis, il n’aura pas d’avenir politique en Côte d’Ivoire. Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara qui connaissent les intentions du FPI, ne manquent pas à chaque occasion d’attirer l’attention des uns et des autres sur les dangers qui guettent la grande famille des Houphouétistes. Depuis le début, leur discours n’a pas varié. Il faut aller en rangs serrés aux différentes élections éviter que le mur ne se fissure pour donner l’occasion au lézard de s’y engouffrer. C’est le sens de la rencontre du mardi dernier. C’était également le sens de celle du 15 décembre 2011 avant les élections législatives. Aujourd’hui encore, cet appel à l’union est plus que vrai et sonne comme une recommandation que tous ceux qui se réclament de l’Houphouétisme doivent scrupuleusement observer. Au risque de brader encore l’héritage de Félix Houphouët-Boigny.

Jean-Claude Coulibaly
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