Quelques heures seulement après son entretien avec le président de la Fédération ivoirienne de football (Fif), Sidy Diallo, le ministre des Sports, Alain Lobognon, a rencontré, le lundi 18 février dernier, la presse sportive à son cabinet. Au cours des échanges, le premier responsable du sport en Côte d’Ivoire n’a pas manqué de faire des révélations troublantes sur la gestion du ballon rond dans notre pays. «Voici un pays où aucune proposition de candidature n’a été faite pour une Coupe d’Afrique, comme la Can des cadets. Or nous en avons besoin pour améliorer nos infrastructures et même le football des jeunes. En 1983, les cadets qui ont disputé le Mondial, se sont par la suite retrouvés en seniors des années plus tard pour remporter la Can 1992. Ce qui signifie qu’il faut travailler à la base», a suggéré le ministre Lobognon. Selon lui, les échecs de la sélection nationale aux phases finales de la Can se multiplient, d’autant plus que les dirigeants du football ne tirent pas les leçons des précédentes défaites. «Nous allons tout changer, tant au niveau du football que de tous les sports, car c’est notre sport dans son ensemble qui est tombé. J’ai déjà décidé de mettre un terme à la distribution de la parafiscalité et je ne vais pas en donner à la Fif. On va aller jusqu’au bout», a soutenu Lobognon, dont la sortie contrastait véritablement avec ses propos tenus le matin (ndlr, lundi matin), après la visite effectuée à la maison de verre à Treichville. Le ministre a ainsi annoncé qu’un ensemble de mesures devrait suivre dans les prochains jours afin de donner un nouvel élan au football en Côte d’Ivoire. Pour lui, il y a trop de disparités et de pratiques peu catholiques. «Je ne peux pas comprendre que l’équipe nationale se retrouve à la Can et que le Directeur technique national (Dtn) soit maintenu au pays», a révélé le premier responsable du sport en Côte d’Ivoire. Dans ses révélations, il a dénoncé le fait que depuis sa nomination, le Dtn n’ait pas reçu le moindre centime comme salaire. Un mauvais traitement administré aux techniciens locaux que le ministre ne souhaite pas tolérer, lorsqu’il revisite les enveloppes allouées à ces techniciens locaux par rapports aux expatriés. Selon le ministre, entre 1984 et 2013, les sélectionneurs étrangers ont perçu 3,4 milliards Fcfa contre 31,2 millions de Fcfa aux nationaux. «Il y a certains entraîneurs qui n’ont même pas encore reçu leurs primes des années passées. La prime de 300.000 Fcfa due à Martial Yéo après la Can 1992 n’a pas été réglée. Pas plus que celles de Gbonké Tia Martial (Can 2000) et Lama Bamba (Can 2002)», a déploré Lobognon.
Alexis Adélé
Alexis Adélé