Pour des raisons de secret-défense, il règne un silence autour des forces spéciales qui ne sont pas visibles à tous les coins de la rue.
Elles sont apparues pour la première fois en public lors de la célébration du 52ème anniversaire de l’indépendance du pays. Les Forces spéciales, au cours de la cérémonie de prise d’arme sur le parvis du palais présidentiel, n’ont laissé personne indifférent. Tout en eux suscitait la curiosité : leur tenue, la démarche, le camouflage, la taille de ces éléments n’avaient rien de commun avec ce qui a été vu jusque-là. Quelques dizaines de ces militaires, arborant des treillis kaki, certains avec le visage peint en noir, et d’autres, la tête encagoulée, entonnant en chœur des chants guerriers, ont défilé, dans un mouvement indolent, devant le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, visiblement fier de ces éléments. Les « stars » du jour ont arraché des applaudissements à l’assistance également fière de savoir qu’il existe des « Rambo » au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Cette troupe d’élite est une idée du président Ouattara qui l’a sortie de son chapeau magique le 5 août 2011. Lors de sa première apparition, on a pu voir les signes distinctifs de cette unité : le béret rouge des commandos, mais tourné à gauche, la marche qui se fait à 80 pas minute sans la musique, mais plutôt avec un chant entonné par les soldats eux-mêmes, le treillis de camouflage. Le groupement renferme en son sein des troupes aéroportées, des nageurs de combat et des spécialistes de toutes armes (démineurs, sniper, éclaireur, opérateur radio extrêmement qualifié etc). Il fonctionne par petites unités appelées strates.
Les strates sont de petits groupes de soldats indépendants capables de rester plusieurs mois camouflés en territoire ennemi à observer avant de frapper. Ses missions restent encore floues parce que relevant du secret-défense.
Ultime recours
Mais ce qui reste certain c'est que la lutte contre le terrorisme grandissant dans la sous-région (Afrique de l'Ouest), du fait de la crise malienne et de l'implantation d'Aqmi dans la zone désertique, demeure l'une de ses missions principales. Le Groupement des forces spéciales (Gfs) est composé des meilleurs parmi les meilleurs ; c'est la crème des Frci. Depuis la parade du 7 août, cette troupe d’élite dirigée par le Lieutenant-colonel Lassina Doumbia a montré de quel bois elle se chauffe. Elle est sortie de sa tanière lors des attaques répétées contre les Frci en août 2012. Leurs interventions sur le terrain ont fait mouche. La neutralisation des assaillants venus du Ghana qui s’attaquaient aux positions des Frci est à mettre à leur compte. Les hommes cagoulés ont bouclé les zones d’Adiaké, Aboisso, Noé et Ayamé où leur ratissage a permis de mettre hors d’état de nuire ces desperados. Depuis lors, le calme est revenu dans le Sud-Est ivoirien. Fait remarquable, l’état-major de l’armée n’a pas communiqué sur la présence des hommes du Lieutenant-colonel Doumbia dans ces opérations qui ont permis de mettre fin à cette guérilla qui tentait de déstabiliser le pays à partir de l’Est. Depuis cet épisode, c’est le silence radio du côté de cette troupe d’élite qui est retournée dans sa tanière sans crier gare. Mais selon un quotidien de la place, les Forces spéciales auraient été mises en alerte maximale et pris position dans les environs de Kpéaba, pour parer à toute éventualité. Mais l’information n’a été ni confirmée ni démentie par Abidjan qui a choisi de régler cette affaire par la diplomatie. Ce village situé dans l’Ouest ivoirien, a été occupé par l’armée guinéenne le 8 février qui en revendique la propriété. Cette force a pour devise « Ultimum Recursum », c’est-à-dire, ultime recours. Elle n’intervient que dans les situations graves. Ceci explique peut-être que les éléments de cette unité aient été positionnés à Kpéaba au cas où les choses tourneraient mal. Le président Ouattara a tablé sur un effectif réduit de 200 soldats qui ont subi une formation au Maroc. Cela obéit au code d’honneur de cette troupe qui dit : « Nous ne sommes pas nombreux, mais heureux d’être si peu, parce que nous sommes une bande, nous sommes des frères qui partageons notre sang ». Les anciens commandants de zone qui avaient été cooptés pour constituer la tête ont déposé les armes au profit d’autres fonctions. Les commandants Koné Gaoussou dit Jah Gao, Losséni Fofana, Koné Zakaria, Traoré Dramane ne font plus partie des effectifs du Lieutenant-colonel Doumbia Laciné. Ainsi, le commandant Jah Gao, numéro deux de la Force spéciale et chargé de la sécurisation de la commune d’Abobo et de ses environs, a été nommé patron en second du premier Bataillon de commandos et de parachutistes (premier Bcp). Koné Zakaria, le commandant de la Police militaire a également été nommé patron en second du Bataillon d’artillerie sol-air basé au camp d’Akouédo. Le commandant Ousmane Coulibaly dit ‘‘Ben Laden’’ a été nommé préfet de la région de San Pedro. Quant aux Cdt Fofana Losséni et Traoré Dramane qui comptaient aussi parmi les têtes fortes de cette unité spéciale, ils gardent la charge des Bataillons de sécurisation de l’Ouest. Ce réaménagement décidé par l’état-major des Frci qui a décidé de sortir tous ces officiers des effectifs de la Force spéciale, laisse la main libre au Lt-colonel Doumbia seul maître à bord.
Nomel Essis
Elles sont apparues pour la première fois en public lors de la célébration du 52ème anniversaire de l’indépendance du pays. Les Forces spéciales, au cours de la cérémonie de prise d’arme sur le parvis du palais présidentiel, n’ont laissé personne indifférent. Tout en eux suscitait la curiosité : leur tenue, la démarche, le camouflage, la taille de ces éléments n’avaient rien de commun avec ce qui a été vu jusque-là. Quelques dizaines de ces militaires, arborant des treillis kaki, certains avec le visage peint en noir, et d’autres, la tête encagoulée, entonnant en chœur des chants guerriers, ont défilé, dans un mouvement indolent, devant le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, visiblement fier de ces éléments. Les « stars » du jour ont arraché des applaudissements à l’assistance également fière de savoir qu’il existe des « Rambo » au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Cette troupe d’élite est une idée du président Ouattara qui l’a sortie de son chapeau magique le 5 août 2011. Lors de sa première apparition, on a pu voir les signes distinctifs de cette unité : le béret rouge des commandos, mais tourné à gauche, la marche qui se fait à 80 pas minute sans la musique, mais plutôt avec un chant entonné par les soldats eux-mêmes, le treillis de camouflage. Le groupement renferme en son sein des troupes aéroportées, des nageurs de combat et des spécialistes de toutes armes (démineurs, sniper, éclaireur, opérateur radio extrêmement qualifié etc). Il fonctionne par petites unités appelées strates.
Les strates sont de petits groupes de soldats indépendants capables de rester plusieurs mois camouflés en territoire ennemi à observer avant de frapper. Ses missions restent encore floues parce que relevant du secret-défense.
Ultime recours
Mais ce qui reste certain c'est que la lutte contre le terrorisme grandissant dans la sous-région (Afrique de l'Ouest), du fait de la crise malienne et de l'implantation d'Aqmi dans la zone désertique, demeure l'une de ses missions principales. Le Groupement des forces spéciales (Gfs) est composé des meilleurs parmi les meilleurs ; c'est la crème des Frci. Depuis la parade du 7 août, cette troupe d’élite dirigée par le Lieutenant-colonel Lassina Doumbia a montré de quel bois elle se chauffe. Elle est sortie de sa tanière lors des attaques répétées contre les Frci en août 2012. Leurs interventions sur le terrain ont fait mouche. La neutralisation des assaillants venus du Ghana qui s’attaquaient aux positions des Frci est à mettre à leur compte. Les hommes cagoulés ont bouclé les zones d’Adiaké, Aboisso, Noé et Ayamé où leur ratissage a permis de mettre hors d’état de nuire ces desperados. Depuis lors, le calme est revenu dans le Sud-Est ivoirien. Fait remarquable, l’état-major de l’armée n’a pas communiqué sur la présence des hommes du Lieutenant-colonel Doumbia dans ces opérations qui ont permis de mettre fin à cette guérilla qui tentait de déstabiliser le pays à partir de l’Est. Depuis cet épisode, c’est le silence radio du côté de cette troupe d’élite qui est retournée dans sa tanière sans crier gare. Mais selon un quotidien de la place, les Forces spéciales auraient été mises en alerte maximale et pris position dans les environs de Kpéaba, pour parer à toute éventualité. Mais l’information n’a été ni confirmée ni démentie par Abidjan qui a choisi de régler cette affaire par la diplomatie. Ce village situé dans l’Ouest ivoirien, a été occupé par l’armée guinéenne le 8 février qui en revendique la propriété. Cette force a pour devise « Ultimum Recursum », c’est-à-dire, ultime recours. Elle n’intervient que dans les situations graves. Ceci explique peut-être que les éléments de cette unité aient été positionnés à Kpéaba au cas où les choses tourneraient mal. Le président Ouattara a tablé sur un effectif réduit de 200 soldats qui ont subi une formation au Maroc. Cela obéit au code d’honneur de cette troupe qui dit : « Nous ne sommes pas nombreux, mais heureux d’être si peu, parce que nous sommes une bande, nous sommes des frères qui partageons notre sang ». Les anciens commandants de zone qui avaient été cooptés pour constituer la tête ont déposé les armes au profit d’autres fonctions. Les commandants Koné Gaoussou dit Jah Gao, Losséni Fofana, Koné Zakaria, Traoré Dramane ne font plus partie des effectifs du Lieutenant-colonel Doumbia Laciné. Ainsi, le commandant Jah Gao, numéro deux de la Force spéciale et chargé de la sécurisation de la commune d’Abobo et de ses environs, a été nommé patron en second du premier Bataillon de commandos et de parachutistes (premier Bcp). Koné Zakaria, le commandant de la Police militaire a également été nommé patron en second du Bataillon d’artillerie sol-air basé au camp d’Akouédo. Le commandant Ousmane Coulibaly dit ‘‘Ben Laden’’ a été nommé préfet de la région de San Pedro. Quant aux Cdt Fofana Losséni et Traoré Dramane qui comptaient aussi parmi les têtes fortes de cette unité spéciale, ils gardent la charge des Bataillons de sécurisation de l’Ouest. Ce réaménagement décidé par l’état-major des Frci qui a décidé de sortir tous ces officiers des effectifs de la Force spéciale, laisse la main libre au Lt-colonel Doumbia seul maître à bord.
Nomel Essis