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Société Publié le mardi 26 février 2013 | Le Temps

Sicogi : La direction générale accusée de magouilles

Il se passe des choses vraiment bizarres à la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi). Et c’est la direction générale conduite par M. Camara Loukimane qui est au banc des accusés. Il ressort qu’une dizaine de souscripteurs basés à San-Pedro se plaignent des mauvaises pratiques de ce directeur général. Ils ont adressé à notre rédaction, le jeudi 21 février un courrier pour dénoncer cette situation. Ces personnes dans le cadre d’une opération immobilière dénommée «3 pièces Goyave» et «4 pièces Goyave», y ont souscrit en février 2011 d’accord-partie avec l’ancien directeur de la Sicogi à San-Pedro. D’ailleurs la nature des contrats deb ces deux opérations est spécifiée dans les fac-similés. Lors de la souscription, ces souscripteurs ont été rassurés par ce dernier que le contrat définitif était en cours le directeur nous a signifié que le contrat définitif était en cours. «Il n’y a donc pas d’inquiétudes à se faire là-dessus», ont pensé les souscripteurs. Pour montrer sa bonne foi, le directeur de la Sicogi San-Pedro a délivré à chacun, un procès verbal de remise de clé qui les autorise à prendre possession de la maison, à y faire les aménagements nécessaires et y habiter en effectuant faisant les versements mensuels, selon le type de maison choisie.

Certains ont souscris particulièrement le 02 février 2011 à l'opération «3 Pièces Goyave» au quartier Jules Ferry de San Pedro en payant l'apport personnel d’un montant d’un million sept cent cinq mille Fcfa (1.705.000 Fcfa) qui leur a été demandé. Quand d’autres ont préféré l’opération «4 pièces Goyave» dans le même quartier cette fois ci avec un apport personnel de deux millions trente mille Fcfa, (2.030.000 Fcfa) le 03 mai 2011. Notons que des souscripteurs ont choisi à la fois les deux opérations immobilières. Le coût de ces opérations est estimé respectivement à huit millions trois cent quatre vingt cinq mille Fcfa (8.385.000 Fcfa) et neuf millions neuf cent quatre vingt dix mille Fcfa (9.990.000 Fcfa), payables sur 8 ans, avec ou sans crédit bancaire. Normalement, le but de cette opération pour la Sicogi vise à aider et encourager les populations à revenus modestes à acquérir un logement décent sur toute l’étendue du territoire national. Mais, à l’allure où vont les choses, les souscripteurs ne croient à cet objectif social de cette société d’Etat. Et pourtant, ils ont effectué les versements régulièrement selon les clauses du contrat au siège de la Sicogi, sis à San Pedro jusqu'à la crise postélectorale. Et ce, jusqu'à ce qu'il y ait des arriérés dus à la crise financière et au changement au niveau de la direction générale de la Sicogi. Ce changement survenu à la tête de cette société va impacter négativement sur les contrats de ces souscripteurs. Car, le nouveau directeur général va leur demander de patienter un long moment, le temps que tout soit mis en ordre afin qu’on leur indique un compte bancaire définitif sur lequel, les versements devraient être désormais effectués. Dans leur correspondance qui nous a été adressée, les souscripteurs soutiennent avoir déjà engagé des dépenses personnelles non remboursables. Promesse leur est même faite d’avoir enfin le contrat définitif. Mais voilà que dans l’attente de ce contrat définitif promis, ils sont surpris d’apprendre l’existence d’un nouveau contrat immobilier. «Nous sommes soumis en lieu et place à un nouveau contrat totalement différent du premier. Dans le nouveau contrat, la maison de huit millions trois cent quatre vingt cinq mille Fcfa (8.385.000 Fcfa) passe à dix millions neuf cent mille Fcfa (10.900.000 Fcfa) payable sur 6 mois et celle de neuf millions neuf cent quatre vingt dix mille Fcfa (9.990.000 Fcfa) passe à quatorze millions Fcfa (14.000.000 Fcfa) payable aussi sur 6 mois. La Sicogi s'engage à nous aider à prendre des prêts bancaires avec une banque de la place en l'occurrence la Bhci remboursable sur 10 à 15 ans, selon les possibilités du client. Il faut signaler que dès que le nouveau contrat t'est signifié, tu as l'obligation de le signer immédiatement sous peine d'expulsion; et la maison sera revendue à d'autres acquéreurs, sans garantie véritable de remboursement de l'apport personnel versé antérieurement», révèlent ces souscripteurs.

D’ailleurs, une information publiée sur le site internet de la Sicogi corrobore la version de ces Ivoiriens. Il est demandé aux souscripteurs des opérations immobilières sises au quartier Jules Ferry de compléter leur dossier et de confirmer leur souscription parce que le chantier a repris. Passé le délai du 28 février 2013, les logements seront vendus à d’autres acquéreurs, publie le site de la Sicogi. Ce genre de pratiques illégales surprend désagréablement la dizaine de souscripteurs plaignants. «Compte tenu des difficultés financières connues de tous, et de l'intention de la Sicogi de faire des logements à caractère social, nous ne comprenons pas cette décision. Non seulement nous ne la comprenons pas, mais aussi nous souhaitons bien savoir sur quels fondements juridiques cette décision a été prise. Surtout que le gouvernement prône une politique de logement social pour chaque Ivoirien. Dans les prochains jours, nous comptons nous organiser en collectif pour protester contre cette décision que nous jugeons injuste et illégale. Nous exhortons donc tous ceux qui se trouvent dans cette même situation à se rendre au quartier Jules Ferry pour rencontrer le responsable du collectif», annoncent ces souscripteurs qui ne savent plus où donner de la tête.

Fabrice Tété
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