«Les déportations se font nuitamment. Certains détenus sont même brutalisés. Leurs avocats ne sont même pas aussi informés. Ça ne va pas servir la réconciliation, parce que ces détenus ont des familles. Quand on gère un pays, on doit se dire qu’un jour, on sera dans l’opposition. Ce sont des enlèvements qui se font. En matière de sécurité pénitentiaire, je crois que c’est la Maca qui offre aujourd’hui plus de garanties. Cette prison a même été réhabilitée. Je ne suis pas d’accord. Quel est ce pays dans lequel une bonne partie de l’opposition est en prison». Hier lundi 25 février 2013, au siège de son mouvement à Adjamé, Eric Aimé Sémian, le président de l’Apdh, n’a pas été tendre avec le pouvoir ivoirien qui ne fait que multiplier les actes de graves violations des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Cette Ong est donc allé vers des victimes oubliées de la crise, à savoir à Sinfra, Abobo, Issia, Touleupleu et bien d’autres pour recueillir leurs témoignages. Par exemple dans le village d’Anonkoua-Kouté à Abobo qui a été attaqué en une nuit, des ossements humains continuent d’être découverts. Dans la ville de Sinfra, des gens ont été brulées en une seule nuit dans leurs maisons. Ce sont ces faits que l’Apdh brandi à la face du monde. Tous ces détails se retrouvent dans un volumineux rapport de plusieurs pages. L’Apdh évoque aussi la question des seigneurs de guerre qui font leurs lois dans le grand ouest. Il s’agit entre autres, de Amadé Ouérémi, Coulibaly, Ousmane et tant d’autres que le régime tente de couvrir dans les pillages du massif forestier de l’ouest. «On ne comprend pas que l’Etat soit prompte à aller chercher des ivoiriens au Ghana, alors qu’il laisse faire à l’ouest», proteste alors Eric Sémian. Dans l’ensemble, Eric Sémian se dit opposé à la loi d’amnistie que le Fpi demande à Ouattara de prendre. Car comme il le dit, «il faut qu’on sache ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire». En ce concerne l’audience de confirmation ou non des charges contre le Président Gbagbo, le Président de l’Apdh est très clair. «La Cpi dit-il, joue sa crédibilité. Laurent Gbagbo n’est pas encore poursuivit. La Cpi doit se départir de tout relent politique. Que la Cpi ait le courage de dire le droit. Cette approche séquentielle va entrainer des problèmes. Pourquoi des enquêtes se font avec célérité quand il s’agit d’un seul camp ?», S’interroge alors Eric en voyant la justice des vainqueurs dérouler sa répression en Côte d’Ivoire lorsqu’il s’agit du camp Gbagbo.
Guehi Brence
Guehi Brence