C’est plusieurs dizaines de femmes désemparées, hier lundi 25 février 2013 aux environs de 10 heures, qui visiblement ne savent à quel Saint se vouer, que nous avons rencontrées à l'entrée du consulat français au Plateau. L'aspect piteux qui se lit sur leur visage traduit la détresse et les mobiles de leur présence pour la moins attendue à cet endroit. Une présence inopportune qu’explique Mme Gnahoré, porte-parole du collectif des femmes épouses ou parentes aux nombreux éléments ex-Fds enlevés de la Maca et transférés vers une destination jusque-là inconnue, le dimanche 24 février 2013. «Nous ne sommes pas venues pour manifester. Nous sommes là parce que nous voulons que quelqu’un nous accorde une oreille attentive pour lui exprimer nos préoccupations, une oreille internationale», a d'entrée de jeu lâché Mme Gnahoré. Avant de rappeler que depuis le dimanche 24 février 2013, date d'exfiltration de leurs proches, elles ne cessent de crier leur désarroi à qui de droit. D'abord chez Konan Banny, président de la Cdvr, qui leur a plutôt fermé la porte au nez et les renvoyer paître ce même jour. «Le président de la Cdvr a refusé de nous écouter. Nous voulons savoir où nos maris, nos frères, nos fils ont été emmenés. Personne ne veut rien nous dire. Nous sommes allés à la cathédrale, les Frci nous ont chassées des lieux. C'est pourquoi, nous sommes venues à l'ambassade de France», a poursuivi la porte-parole. Qui indique, par ailleurs, que depuis le 30 octobre 2012, date de la première vague de transfert de prisonniers ex-Fds, nombreuses sont parmi elles qui n'ont aucune nouvelle de leur proche. Situation que déplore le collectif mais qui ne trouve aucun interlocuteur pour être dûment informé du sort réservé à leurs parents. «C'est devant nous que les cargos qui transportaient nos parents et nos maris sont passés. Qu'on nous dise vers quelle destination ils ont été conduits. Nous n'avons aucune nouvelle d'eux et on ne peut non plus les voir. Nous disons que la Côte d'Ivoire est un pays de droit. Si on leur reproche quelque chose, alors qu'on les juge », a-t-elle martelé, avant de révéler qu'une autre liste de transfèrement est en attente. Et Mme Gnahoré de conclure que depuis que leurs mari et parents sont en détention, c'est une misère inqualifiable que vivent les épouses qui ne peuvent pas faire face aux charges familiales.
Marcel Dezogno
Marcel Dezogno