Dans un rapport de 80 pages, Amnesty International charge encore une fois le pouvoir d’Abidjan. Intitulé ‘’Côte d’Ivoire : la loi des vainqueurs’’, l’organisation a présenté hier, non sans parti-pris, à la Maison de la presse au Plateau, la situation des droits humains deux ans après la crise postélectorale.
Amnesty International était bien représentée, hier, à la présentation de son rapport sur la situation des droits humains, deux ans après la fin de la crise postélectorale. Gaétan Mootoo, le chercheur Afrique de l’Ouest à Amnesty International, Hens Mans Philippe, directeur de la section belge et Neve Alex, directeur de la section canadienne, étaient bel et bien là. En terre ivoirienne, pour vertement critiquer le pouvoir Ouattara. Si Neve Alex s’est attardé sur la situation des droits de l’Homme à l’Ouest du pays, partant de la crise postélectorale aux événements de Nahibly en juillet 2012, Gaétan Mootoo s’est appesanti sur la situation générale des droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire national, allant de la période postélectorale à ces derniers mois. Le chercheur Afrique de l’Ouest de Amnesty International estime que la lutte contre l’impunité promise par le président Alassane Ouattara est sélective. « Des personnes de l’administration Gbagbo sont détenues au Nord, d’autres dans des prisons du pays, quand ceux qui ont soutenu le président Alassane Ouattara ne sont pas inquiétés », a dénoncé Gaétan Mootoo qui, dans la même veine, a appelé la justice internationale à être impartiale, en délivrant des mandats d’arrêt contre les personnalités des deux camps. Et le chercheur Afrique de l’Ouest de rappeler les événements de septembre 2002 à Bouaké et de mars 2011 à Duekoué. Dans le rapport, Amnesty va plus loin en qualifiant les deux ans de pouvoir du président Ouattara « d’instabilité et de répression », évoquant la marginalisation de la police et de la gendarmerie, et présentant les dozos comme une milice soutenue par l’Etat. Pour la période entre août 2012 et 2013, le rapport n’hésite pas à accuser le pouvoir de répression au nom de la sécurité. Et Gaétan Mootoo de dénoncer une fois de plus des tortures et des actions de représailles sur les populations, des arrestations et détentions arbitraires, des arrestations pour des motifs politiques et ethniques, en référence à l’incarcération d’Akoun Laurent et d’Alphonse Douati. Il assure d’ailleurs que son organisation fera tout ce qu’elle peut, pour que la justice soit impartiale pour tous. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, le défenseur des droits humains n’a pas daigné évoquer la mise en liberté provisoire des pro-Gbagbo en décembre 2011 et décembre 2012, l’organisation des dozos par le ministre de l’Intérieur, le récent démantèlement des barrages dozos sur l’axe Abidjan-San Pedro par le ministre de la Défense, la mise en place de la nouvelle Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants.
Ouattara Abdoul Karim
Amnesty International était bien représentée, hier, à la présentation de son rapport sur la situation des droits humains, deux ans après la fin de la crise postélectorale. Gaétan Mootoo, le chercheur Afrique de l’Ouest à Amnesty International, Hens Mans Philippe, directeur de la section belge et Neve Alex, directeur de la section canadienne, étaient bel et bien là. En terre ivoirienne, pour vertement critiquer le pouvoir Ouattara. Si Neve Alex s’est attardé sur la situation des droits de l’Homme à l’Ouest du pays, partant de la crise postélectorale aux événements de Nahibly en juillet 2012, Gaétan Mootoo s’est appesanti sur la situation générale des droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire national, allant de la période postélectorale à ces derniers mois. Le chercheur Afrique de l’Ouest de Amnesty International estime que la lutte contre l’impunité promise par le président Alassane Ouattara est sélective. « Des personnes de l’administration Gbagbo sont détenues au Nord, d’autres dans des prisons du pays, quand ceux qui ont soutenu le président Alassane Ouattara ne sont pas inquiétés », a dénoncé Gaétan Mootoo qui, dans la même veine, a appelé la justice internationale à être impartiale, en délivrant des mandats d’arrêt contre les personnalités des deux camps. Et le chercheur Afrique de l’Ouest de rappeler les événements de septembre 2002 à Bouaké et de mars 2011 à Duekoué. Dans le rapport, Amnesty va plus loin en qualifiant les deux ans de pouvoir du président Ouattara « d’instabilité et de répression », évoquant la marginalisation de la police et de la gendarmerie, et présentant les dozos comme une milice soutenue par l’Etat. Pour la période entre août 2012 et 2013, le rapport n’hésite pas à accuser le pouvoir de répression au nom de la sécurité. Et Gaétan Mootoo de dénoncer une fois de plus des tortures et des actions de représailles sur les populations, des arrestations et détentions arbitraires, des arrestations pour des motifs politiques et ethniques, en référence à l’incarcération d’Akoun Laurent et d’Alphonse Douati. Il assure d’ailleurs que son organisation fera tout ce qu’elle peut, pour que la justice soit impartiale pour tous. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, le défenseur des droits humains n’a pas daigné évoquer la mise en liberté provisoire des pro-Gbagbo en décembre 2011 et décembre 2012, l’organisation des dozos par le ministre de l’Intérieur, le récent démantèlement des barrages dozos sur l’axe Abidjan-San Pedro par le ministre de la Défense, la mise en place de la nouvelle Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants.
Ouattara Abdoul Karim