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Politique Publié le mercredi 27 février 2013 | Nord-Sud

Evénements de Duékoué et Nahibly : Amnesty International réclame justice

Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire et les dozos sont formellement mis en cause dans le dernier rapport d’Amnesty International. Il a été présenté, hier, à la Maison de la presse, au Plateau.


Il faut mettre fin à l’impunité. C’est l’avis de l’Ong Amnesty international qui souhaite que la lumière soit faite sur les événements de Duékoué et de Nahibly dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Cette organisation fait état de massacres qui constituent des crimes contre l’humanité dans ces deux localités dans son dernier rapport sur la situation des droits humains en Côte d’Ivoire, deux ans après la crise postélectorale. «Côte d’Ivoire : La loi des vainqueurs», c’est l’intitulé de ce document qui a été présenté, hier, à la Maison de la presse au Plateau. «On parle de réconciliation, mais elle passe par la réparation judiciaire», précise Gaétan Mootoo, enquêteur principal d’Amnesty international en Côte d’Ivoire. Il est soutenu par Alex Neve, secrétaire général de la section canadienne de l’organisation qui souhaite que des mesures concrètes soient prises pour améliorer les droits humains dans le pays. Dans son exposé, il s’est attardé sur les évènements de Duékoué et Nahibly. Amnesty a documenté des massacres qui constituent des crimes contre l’humanité à Duékoué, fin mars début avril 2011 et Nahibly le 20 juillet 2012. Des centaines de personnes, selon M. Neve, ont été tuées en moins de 24 heures. Amnesty est profondément préoccupée par le fait que ce n’est que deux mois après le massacre que les autorités ivoiriennes ont réagi. Il explique que ces attaques ont été alimentées par la perception que certains résidents du camp sont des bandits, responsables de vols, viols et responsables d’assauts meurtriers dans la région.

L’Onuci dans le viseur

Mais il est également clair, poursuit-il, qu’il y avait aussi des motivations ethniques et politiques derrière l’attaque liée à l’idée que les déplacés de Nahibly étaient des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo. Les investigations, dit-il, indiquent ‘’clairement’’ que les membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), et les dozos sont responsables de cette ‘’terrible tragédie des droits humains’’ qui a fait quatorze tués sur le site. «Ils ont versé de l’essence sur les tentes et ont mis le feu. Les gens ont été pris au piège à l’intérieur de leurs tentes. Ils ont été battus et tués alors qu’ils tentaient de sortir. Certaines personnes ont été brûlées vives », a-t-il rapporté. Des recherches d’Amnesty international sur les lieux font état de ce que les habitants du camp de Nahibly étaient systématiquement l’objet de stigmatisation et de menaces avant l’attaque, y compris par les autorités locales. Des témoignages sur place, selon M. Neve, décrivent que les autorités ont passivement observé des gens fuyant du camp où ils étaient battus et pris par des militaires et des dozos à l’entrée. Il rapporte aussi que l’attaque a été montée par plus de mille personnes. Il explique aussi que des résidents du camp ont été effectivement refoulés par la police de l’Organisation des Nations unies (Onu) située dans le camp au moment de l’attaque, non sans critiquer l’incapacité des forces militaires, à protéger les civils.

Les dozos indésirables

Amnesty international souhaite qu’une enquête indépendante soit menée sur le rôle de l’Onuci dans les évènements de Nahibly. De l’avis de M. Neve, les victimes et les survivants de Duékoué et de Nahibly ont droit à la justice. «C’est particulièrement crucial étant donné les longues années d’impunité dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire», a-t-il regretté. Amnesty International appelle également urgemment le gouvernement à la création d’une commission nationale d’enquête chargée d’examiner l’attaque contre Nahibly. M. Neve est catégorique en ce qui concerne les dozos: «Que cette confrérie de chasseurs traditionnels soit exclue des opérations de sécurité et que les combattants dozos, responsables de violations des droits de l’Homme soient inculpés et traduits en justice». De nombreux témoignages, selon l’orateur, indiquent clairement que les dozos ont lancé l’attaque de Nahibly, encerclé le camp et joué un rôle central pendant toute la violence. Pour lui, il n’existe pas de cadre juridique qui donne aux dozos le pouvoir d’agir en tant que forces de sécurité, mais ils continuent de le faire régulièrement.

Danielle Tagro
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