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Politique Publié le lundi 4 mars 2013 | Notre Voie

Fixation unilatérale de la date des élections locales par le gouvernement : Le Fpi dénonce et condamne avec fermeté

© Notre Voie Par FN
Pré-concertations pour la relance du dialogue politique: Charles Konan Banny a reçu les leaders des partis politiques
Mardi 4 septembre 2012. Abidjan. Le président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation, Charles Konan Banny reçoit les leaders du RDR, du PDCI, du FPI et de l`UDPCI dans le cadre d`une initiative pour relancer le dialogue politique
I / FAITS
Le Comité Central rappelle que la crise politico-militaire que connaît la Côte d’Ivoire depuis le 19 Septembre 2002 jusqu’à ce jour, a été déclenchée par la rébellion armée dirigée par Soro Guillaume.
Le 11 Avril 2011, le Président Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d’Ivoire, Chef de l’Etat, est renversé et arrêté par les forces armées internationales coalisées de l’Onuci et de la France de Sarkozy, appuyées par les forces rebelles de Soro Guillaume, rebaptisées Forces Républicaines de Côte d’Ivoire(FRCI) par Alassane Ouattara ainsi que par des mercenaires de la sous-région. Malgré l’arrestation du Président Laurent Gbagbo, la crise continue toujours. Elle se manifeste par des enlèvements, des extraditions, des emprisonnements, des tortures, des exécutions sommaires, des répressions de meetings du Front Populaire Ivoirien et par la pratique de la justice des vainqueurs.
Dans le souci de normaliser cette situation de crise qui perdure en Côte d’Ivoire, Le Front Populaire Ivoirien, depuis septembre 2011, a demandé un dialogue direct au gouvernement avec les préoccupations essentielles suivantes : la réconciliation nationale, l’amnistie générale, la sécurité, les conditions transparentes, libres, ouvertes et régulières des élections locales à venir, la sécurité et la recomposition de la CEI.
Face à cette situation de crise permanente en Cote d’Ivoire, le conseil de sécurité de l’ONU a fait régulièrement des déclarations et a pris des résolutions. Ainsi, en sa 6817ème session, tenue le 26 Juillet 2012, le conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2062 sur la situation en Côte d’Ivoire.
Parmi les différents points contenus dans ladite résolution, le Comité Central retient deux (02) points, l’un relatif au dialogue politique et l’autre aux élections locales à venir.
S’agissant du point sur le dialogue politique, le Comité Central rapporte le contenu de la déclaration du conseil de sécurité « Le conseil de sécurité demande aussi au gouvernement ivoirien de continuer à prendre des mesures concrètes pour intensifier le dialogue politique avec l’opposition et à tous les partis de l’opposition, de jouer un rôle constructif et de concourir à la réconciliation ».
Pour ce qui est du point relatif aux élections locales prochaines, il est écrit ceci « Le conseil de sécurité demande également au gouvernent ivoirien et à tous les acteurs politiques de veiller à ce que les prochaines élections locales soient ouvertes, transparentes, libres et régulières et se déroulent dans le calme et à ce qu’elles favorisent la représentativité politique et la réconciliation, en choisissant une date opportune, en assurant la sécurité et en procédant aux réformes électorales ».

II / COMMENTAIRE ET POSITION DU COMITE CENTRAL
Le Comité Central note que depuis le 18 Janvier 2013, le gouvernement a enfin accepté d’engager le dialogue direct avec le Front Populaire Ivoirien, demandeur dudit dialogue depuis septembre 2011.
Le Comité Central constate avec satisfaction qu’il y a une parfaite convergence de vue entre le Front Populaire Ivoirien et l’ONU sur certains points de la résolution 2062, notamment : le dialogue politique gouvernement-opposition, la réconciliation, les conditions transparentes, libres et ouvertes des prochaines élections locales, le choix d’une date consensuelle et opportune, la question sécuritaire et les réformes électorales.
Le Comité Central, après avoir entendu le compte rendu du Secrétariat Général sur le dialogue direct, constate qu’il y a néanmoins, pour l’instant, de nombreux points de désaccords sur les préoccupations majeures du FPI. Il s’agit notamment : de la réconciliation au sommet, de la sécurité, de l’amnistie générale, de la reforme de la CEI et des conditions transparentes, libres, régulières et équitables des élections locales à venir ;
Le Comite Central retient que d’autres rencontres de discussion sont prévues dans les prochains jours pour rediscuter des points de désaccord. Le Front Populaire Ivoirien attend avec impatience la programmation de la deuxième partie du dialogue direct ;
Le Comité Central relève que le 11 Février 2013, Monsieur Alassane OUATTARA, chef de l’Etat et président du Rassemblement Des Républicains (RDR), a rencontré Monsieur Henri Konan BEDIE, président du PDCI. A l’issue de leur entretien, Monsieur OUATTARA, s’adressant à la presse a rejeté l’idée de l’amnistie .Et c’est au cours du conseil des Ministres tenu deux (02) jours après ladite rencontre, soit le 13 Février 2013, que le gouvernement RHDP a fixé la date des élections locales couplées, au 21 Avril 2013 ;
Le Comite Central dénonce et condamne cette décision brutale, unilatérale, et méprisante du gouvernement RHDP. Cette attitude du gouvernement trahit l’esprit et la lettre du dialogue politique en cours. Cette décision viole, par ailleurs, la résolution 2062 du Conseil de Sécurité citée ci-dessus ;
Le Comité Central constate la volonté et la complicité manifestes des deux responsables du RHDP d’exclure le Front Populaire Ivoirien de la compétition électorale à venir par tous les moyens, comme ce fut le cas lors des élections législatives de Décembre 2011 ;
Le Comite Central retient que le régime OUATTARA, se reconnaissant illégitime et minoritaire, veut organiser et aller seul aux élections locales, démontrant ainsi sa volonté de neutraliser tous les espaces de contre-pouvoir et par conséquent tuer la démocratie;
Le Comité Central informe la communauté nationale et internationale qu’il dénoncera avec vigueur l’exclusion du Front Populaire Ivoirien des élections locales par le régime OUATTARA, si celui-ci s’obstine à organiser coûte que coûte ces élections, le 21 Avril 2013, malgré la résolution 2062 de l’ONU, d’une part et les propositions responsables du Front Populaire Ivoirien au gouvernement, d’autre part ;
Le Comité Central par conséquent se réserve le droit de protester par tous les moyens légaux et démocratiques, si les préoccupations du Front Populaire Ivoirien ne sont pas prises en compte ;
Le Comite Central demande aux militants et sympathisants du Front Populaire Ivoirien et aux démocrates de tous bords de demeurer mobilisés, sereins et vigilants ;
Le Comite Central demande au Secrétariat Général de poursuivre le dialogue direct avec le gouvernement conformément aux engagements pris par les deux parties.
Le Comité Central invite de façon particulière et avec insistance les militants du Front Populaire Ivoirien à rester à l’écoute des mots d’ordre de la direction du Parti et à se tenir à l’écart, de toute action se rapportant aux élections couplées régionales et municipales du 21 Avril 2013, au risque de s’exposer à des sanctions disciplinaires ;
Le comité central réaffirme la volonté du Front Populaire Ivoirien à participer aux élections locales prochaines dès que les préoccupations du FPI seront prises en compte par le gouvernement ;
Le Comite central demande au Secrétariat Général de poursuivre le dialogue direct avec le gouvernement conformément aux engagements pris par les deux parties, et portant sur les préoccupations du FPI, notamment :
-La réconciliation au sommet ;
-L’amnistie générale ;
-La réforme de la CEI ;
-La sécurité
-Le report des élections et la fixation d’une date consensuelle et opportune

Fait, à Abidjan
le 23 février 2013
Le Comité Central
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