Au cours de cette investigation sur la dramatique affaire Dodo Habib, plusieurs noms ont été cités, à commencer par notre informateur principal, l'étudiant Yokou, qui, après avoir reçu des menaces de mort, est allé en exil, puis est retourné en Côte d'Ivoire où il a eu un boulot. Pour l'équilibre de l'information et quoique l'exercice était en soi-même périlleux (quand un coupable présumé est interrogé sur son implication dans une affaire, il se sent menacé et donc réagit d'une manière ou d'une autre. C'est d'ailleurs ce qui nous a valu des menaces de mort dont nous avons parlé dans l'acte 1), nous avons cherché à recueillir la version des personnes citées, ainsi qu'à vérifier l'identité de tous, y compris de ceux qui n'avaient que des surnoms. Nous avons voulu aussi savoir ce qu'ils étaient devenus.
Tous ceux que nous avons rencontrés ont nié avoir pris une part quelconque dans l'assassinat de Dodo Habib.
Djékou Fayo
Commençons par Léonard Djékou Fayo. Alors secrétaire général adjoint de la Fesci, il a été candidat malheureux face à Serge Koffi (alias Souroukou Trinmin Trinmin), à la succession de Serge Kuyo. Il n'a pas nié avoir participé à l'assemblée générale (AG) qui a scellé le sort de Dodo Habib. Cependant, il a rejeté fermement les allégations visant à faire croire que c'est lui qui l'aurait présidée et qui aurait donné l'ordre de l'enlèvement de Dodo.
"J'étais effectivement à l'AG mais ce n'est pas moi qui l'ai présidée. Celle-ci a eu lieu à la salle d'études de la cité (universitaire) de Williamsville. Elle n'avait aucun rapport avec Dodo Habib. Je puis vous dire qu'on n'a pas parlé de lui", nous a-t-il déclaré. Léonard Djékou Fayo nous a, pour être plus précis et en appelant à notre bon sens, fait savoir que "pour un truc comme ça, on ne peut pas en parler à une AG. L'assemblée est ouverte et on ne peut pas y débattre de ces sujets-là, comme ça".
Séry Attention
Quid du présumé chef de la délégation Guy Roger Abialy dit Séry Attention ? Lui se souvient bien de ce jour, comme tous ceux qui ont été d'ailleurs cités, mais il est formel : "Ce jour-là, je me suis fait représenter à la réunion par mon adjoint".
Comment s'appelait cet adjoint ? A cette question, Séry Attention est devenu subitement amnésique : "Ça fait un bout de temps et je ne me rappelle plus".
Séry Attention a été chassé de la Fesci en 2006, alors qu'il contestait le leadership de Serge Koffi. Il a échappé à un assassinat et a fui le campus pour se retrouver dans la clandestinité.
Baï Guédé
Parlons de Baï Guédé, le supposé "ami personnel" de Dodo Habib, celui désignant Habib Dodo à l'image de Judas désignant Jésus, aurait dit : « c'est lui qui est là ». Baï Guédé s'est dit surpris par l'accusation, avant de botter en touche. "Cette affaire, elle est trop forte. Je n'en sais rien. J'ai appris que Dodo est mort comme tout le monde dans les journaux. Comment il est mort, je ne sais pas", nous a-t-il déclaré. Précisant qu'à l'époque, il n'était "que le secrétaire à l'organisation de la FESCI de Bouaké ». Comment explique-t-il alors le fait que l'étudiant Yokou l'accuse d'être le principal indicateur ? A cette question, voici sa réponse : "comme votre informateur sait que je suis un étudiant de Bouaké, c'est pourquoi il a pensé que je suis dedans. Peut-être m'a-t-il confondu avec quelqu'un d'autre ?".
Siahou Vitalien
Quant à Siahou Vitalien, devenu entre-temps le président des souscripteurs dans les banques volantes, il a fermement rejeté les accusations. "De quel procès parlez-vous ? Je n'étais même pas présent lors des faits. Je ne me reconnais pas du tout dans ces accusations. Je ne sais pas ce qui s'est passé", a-t-il martelé. Il a rappelé que les personnes tenues pour responsables par les proches de Dodo Habib, étaient, à sa connaissance, Sémi Bi et Serge Kuyo. Il a reconnu cependant avoir été à l'époque des faits le secrétaire à l'éducation du bureau national de la Fesci.
Semzo
Quant à Sémi Bi dit Semzo, aujourd'hui en exil au Ghana, ayant quitté le pays, après la chute de Laurent Gbagbo, dans la délégation de Charles Blé Goudé dont il était devenu un proche, il était au moment des faits, le représentant de l'université de Bouaké au sein du bureau national de la Fesci. Il faisait partie à l'instar de Serge Kuyo, de ceux dont les noms ont été cités par le secrétaire général du PCRCI, comme les commanditaires de l'assassinat de son militant. Lui et Serge Kuyo, décédé dans un accident de la circulation le 29 juillet dernier, ont rejeté en bloc à son temps, ces accusations. A l'un de ses amis à qui nous avons parlé récemment et qui a affirmé être encore en contact avec lui, il aurait laissé entendre que des journalistes qui avaient tenté de l'interroger à son temps sur cette affaire, avaient eu « pour leur compte ». Quel compte ?
Catamaro
Qu'en est-il de Ouattara Ali alias Catamaro ? Celui-ci est activement recherché par les nouvelles autorités qui l'accusent d'avoir été à la tête d'un commando qui aurait perpétré plusieurs crimes sur le campus universitaire de Cocody, crimes qui n'auraient aucun lien avec l'affaire Dodo Habib. En effet, plusieurs corps ont été exhumés sur divers sites universitaires à Abidjan. La Fesci dont l'actuel secrétaire général Augustin Mian (ex-directeur de campagne de Laurent Gbagbo à l'élection présidentielle, chargée de la jeunesse) a fait allégeance à Alassane Ouattara, est soupçonnée d'avoir exécuté plusieurs étudiants sur ces sites.
Mort, folie et exil
Plusieurs acteurs présumés tels, l'ex-directeur de la DST, Serge Kuyo et Chasseur (le transporteur du corps) sont morts dans des accidents de voiture. Kaba Cheick Mohamed, celui qui aurait poignardé Habib Dodo, serait devenu fou. Le trésorier de la Fesci d'alors, dont nous n'avons eu que le prénom (Cyprien) serait en exil avec son mentor, l'ex-DG du Port d'Abidjan.
Tous nient donc en bloc. Seule la justice pourrait faire définitivement éclater la vérité sur cette affaire. Enfin, si elle le désire.
Ouattara Moussokoro
A lire bientôt acte 4 : La responsabilité indéniable de certains membres du bureau national (2003-2005) de la Fesci
Tous ceux que nous avons rencontrés ont nié avoir pris une part quelconque dans l'assassinat de Dodo Habib.
Djékou Fayo
Commençons par Léonard Djékou Fayo. Alors secrétaire général adjoint de la Fesci, il a été candidat malheureux face à Serge Koffi (alias Souroukou Trinmin Trinmin), à la succession de Serge Kuyo. Il n'a pas nié avoir participé à l'assemblée générale (AG) qui a scellé le sort de Dodo Habib. Cependant, il a rejeté fermement les allégations visant à faire croire que c'est lui qui l'aurait présidée et qui aurait donné l'ordre de l'enlèvement de Dodo.
"J'étais effectivement à l'AG mais ce n'est pas moi qui l'ai présidée. Celle-ci a eu lieu à la salle d'études de la cité (universitaire) de Williamsville. Elle n'avait aucun rapport avec Dodo Habib. Je puis vous dire qu'on n'a pas parlé de lui", nous a-t-il déclaré. Léonard Djékou Fayo nous a, pour être plus précis et en appelant à notre bon sens, fait savoir que "pour un truc comme ça, on ne peut pas en parler à une AG. L'assemblée est ouverte et on ne peut pas y débattre de ces sujets-là, comme ça".
Séry Attention
Quid du présumé chef de la délégation Guy Roger Abialy dit Séry Attention ? Lui se souvient bien de ce jour, comme tous ceux qui ont été d'ailleurs cités, mais il est formel : "Ce jour-là, je me suis fait représenter à la réunion par mon adjoint".
Comment s'appelait cet adjoint ? A cette question, Séry Attention est devenu subitement amnésique : "Ça fait un bout de temps et je ne me rappelle plus".
Séry Attention a été chassé de la Fesci en 2006, alors qu'il contestait le leadership de Serge Koffi. Il a échappé à un assassinat et a fui le campus pour se retrouver dans la clandestinité.
Baï Guédé
Parlons de Baï Guédé, le supposé "ami personnel" de Dodo Habib, celui désignant Habib Dodo à l'image de Judas désignant Jésus, aurait dit : « c'est lui qui est là ». Baï Guédé s'est dit surpris par l'accusation, avant de botter en touche. "Cette affaire, elle est trop forte. Je n'en sais rien. J'ai appris que Dodo est mort comme tout le monde dans les journaux. Comment il est mort, je ne sais pas", nous a-t-il déclaré. Précisant qu'à l'époque, il n'était "que le secrétaire à l'organisation de la FESCI de Bouaké ». Comment explique-t-il alors le fait que l'étudiant Yokou l'accuse d'être le principal indicateur ? A cette question, voici sa réponse : "comme votre informateur sait que je suis un étudiant de Bouaké, c'est pourquoi il a pensé que je suis dedans. Peut-être m'a-t-il confondu avec quelqu'un d'autre ?".
Siahou Vitalien
Quant à Siahou Vitalien, devenu entre-temps le président des souscripteurs dans les banques volantes, il a fermement rejeté les accusations. "De quel procès parlez-vous ? Je n'étais même pas présent lors des faits. Je ne me reconnais pas du tout dans ces accusations. Je ne sais pas ce qui s'est passé", a-t-il martelé. Il a rappelé que les personnes tenues pour responsables par les proches de Dodo Habib, étaient, à sa connaissance, Sémi Bi et Serge Kuyo. Il a reconnu cependant avoir été à l'époque des faits le secrétaire à l'éducation du bureau national de la Fesci.
Semzo
Quant à Sémi Bi dit Semzo, aujourd'hui en exil au Ghana, ayant quitté le pays, après la chute de Laurent Gbagbo, dans la délégation de Charles Blé Goudé dont il était devenu un proche, il était au moment des faits, le représentant de l'université de Bouaké au sein du bureau national de la Fesci. Il faisait partie à l'instar de Serge Kuyo, de ceux dont les noms ont été cités par le secrétaire général du PCRCI, comme les commanditaires de l'assassinat de son militant. Lui et Serge Kuyo, décédé dans un accident de la circulation le 29 juillet dernier, ont rejeté en bloc à son temps, ces accusations. A l'un de ses amis à qui nous avons parlé récemment et qui a affirmé être encore en contact avec lui, il aurait laissé entendre que des journalistes qui avaient tenté de l'interroger à son temps sur cette affaire, avaient eu « pour leur compte ». Quel compte ?
Catamaro
Qu'en est-il de Ouattara Ali alias Catamaro ? Celui-ci est activement recherché par les nouvelles autorités qui l'accusent d'avoir été à la tête d'un commando qui aurait perpétré plusieurs crimes sur le campus universitaire de Cocody, crimes qui n'auraient aucun lien avec l'affaire Dodo Habib. En effet, plusieurs corps ont été exhumés sur divers sites universitaires à Abidjan. La Fesci dont l'actuel secrétaire général Augustin Mian (ex-directeur de campagne de Laurent Gbagbo à l'élection présidentielle, chargée de la jeunesse) a fait allégeance à Alassane Ouattara, est soupçonnée d'avoir exécuté plusieurs étudiants sur ces sites.
Mort, folie et exil
Plusieurs acteurs présumés tels, l'ex-directeur de la DST, Serge Kuyo et Chasseur (le transporteur du corps) sont morts dans des accidents de voiture. Kaba Cheick Mohamed, celui qui aurait poignardé Habib Dodo, serait devenu fou. Le trésorier de la Fesci d'alors, dont nous n'avons eu que le prénom (Cyprien) serait en exil avec son mentor, l'ex-DG du Port d'Abidjan.
Tous nient donc en bloc. Seule la justice pourrait faire définitivement éclater la vérité sur cette affaire. Enfin, si elle le désire.
Ouattara Moussokoro
A lire bientôt acte 4 : La responsabilité indéniable de certains membres du bureau national (2003-2005) de la Fesci
