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Politique Publié le mardi 12 mars 2013 | Le Patriote

Hamed Bakayoko sur RTI : “Nous avons adapté les réponses aux menaces”

© Le Patriote Par C I bou T
Activités du président de la république : Le chef de l’Etat Alassane Ouattara visite le centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO)
Lundi 11 mars 2013
Quelques heures après l’inauguration du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO) Par le Président Alassane Ouattara, son ministre de l’Intérieur était sur le plateau du Journal de 20 h de la RTI pour donner les missions et enjeux de cette unité. Ci-dessous l’intégralité de l’intérieur du ministre d’Etat Hamed Bakayoko.

RTI : quels sont les missions de ce Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO)?

Hamed Bakayoko : C’est en aout 2012 que le Président d la République a pris un décret pour créer le CNS (Conseil Nationale de Sécurité) afin d’avoir une vision stratégique de tout ce qui se fait en matière d sécurité. Un conseil qu’il préside lui-même tous les jeudis après-midi. Et c’est le 17 décembre 2012, sous l’autorité du CNS, que le Président a pris un décret pour créer le Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO). Ce centre a pour mission de traduire en acte concret les décisions du CNS qui ont besoin d’une mise en ?uvre opérationnelles. Voilà la mission principale. Ces missions se déclinent en surveillance de site stratégique, en réduction du banditisme, et de faire face à toute menace en termes de sécurité. Vous savez aujourd’hui les menaces sont diverses, elles sont complexes. Il est donc important d’adapter les réponses.


RTI : quelle la composition de ce centre ?

HB : C’est d’abord une unité mixte avec 250 policiers, 250 gendarmes et 250 militaires. Aujourd’hui la délinquance s’exprime par des moyens inhabituels. Ce n’est plus au couteau, au pistolet etc. Parfois les gens sont agressés à la Kalachnikov par des gens aguerris. Donc les forces de première catégorie ou de seconde catégorie n’étaient pas à même de faire face à ce genre de menace. C’est pourquoi, il y a des militaires qui sont incorporés et qui reçoivent une petite formation afin d’avoir une capacité à agir contre ces nouvelles menaces. Dans les pays développés notamment en France vous avez le Plan Vigipirate, qui est géré par des forces paramilitaires et l’armée. Ici nous avons le Plan Vigiprévention qui va se décliner en trois niveaux d’alerte. Il y a le niveau Jaune, le niveau Orange et le niveau Rouge. Chaque niveau correspond à un plan d’opération. Le niveau Jaune, quand les menaces sont imprécises. Le niveau Orange, quand la menace est précise et le niveau Rouge quand la menace est avérée. Nous remercions le Président de la République qui a donné des moyens importants pour doter cette unité de moyens de déplacement, de protection et un Centre des Opérations, un Centre de crise. Tout cela doté d’équipements modernes et de vidéo protection. Comment renforcer la sécurité et garantir la liberté de circuler des Ivoiriens? Très souvent, lorsqu’il y a des menaces sécuritaire, il y a des barrages anarchiques et sauvages, ça et là, qui causent plus de torts aux ivoiriens qu’ils ne résolvent els problèmes. Donc avec ce dispositif, nous avons voulu sortir tous les barrages à l’intérieur d’Abidjan. Les barrages ne se feront que dans un dispositif qui correspond à un niveau d’alerte. Et je crois que cela va être le Rouge. Donc si nous ne sommes pas en niveau d’alerte Rouge, il n’y aura pas de barrages. Il y aura des points d’observations. Avec les véhicules à leur disposition, ces soldats seront très mobiles. Ces postes d’observations à des endroits précis qui permettront d’avoir une certaine présence qui rassure. Il va avoir aussi des patrouilles. Et même des patrouilles numériques. C'est-à-dire que vous allez avoir sur des véhicules équipés de caméras. Ceux qui sont dans les postes d’observations qui voient ces images pourront s’assurer que tout se passe bien dans un périmètre donné. Et toutes ces images seront stockées dans une base de données que nous pourrons consulter. Tous les pays qui usé de cette technologie ont réduit radicalement de moitié la délinquance. Mieux, ces pays ont accru leur capacité à résoudre les problèmes dans le cadre des enquêtes policières. C’est un tournant important dans la normalisation du processus sécuritaire en Côte d’ivoire.


RTI : Le Président de la République a dit qu’il ne s’agit pas d’un CECOS-bis. Qu’est ce qu’il faut comprendre ?

HB : Le CECOS, dans sa dimension sécuritaire a eu de bonnes actions. Mais elle a été ensuite dévoyée par ses manquements au respect des droits de l’Homme. Elle a été aussi politisée. Le CCDO n’est pas une structure permanente. Elle vient répondre à un besoin présent que nous allons évaluer au fur et à mesure. Ensuite c’est une structure qui va veiller au respect des droits de l’Homme. C’est une structure dont l’essence est d’offrir aux Ivoiriens la liberté d’aller et de venir.


RTI : les rassurez-vous ?

HB : Vous savez bien qu’en matière de sécurité, les paroles ne rassurent jamais. Ce sont plutôt les actes. Je crois que dès demain, les jours qui viennent, les semaines qui viennent, les mois qui viennent les Ivoiriens constateront. Nous l’avons toujours dit. La situation est difficile. Nous avons connu une situation très grave. Un pays adossé au Libéria qui a connu quatorze ans de crise. Nous même avons connu une dizaine d’année de crise, la crise postélectorale qui a fini par une guerre. Donc circulation d’armes ça et là, caches d’armes ça et là, volonté manifeste d’interrompre le processus de démocratique par des tentatives de déstabilisation. L’année dernière nous avons enregistré pratiquement quinze tentatives d’attaque de Commissariat, d’unité etc. Aujourd’hui, vous voyez bien que ces choses là se réduisent. Parce que nos forces ont réussi à dérouter la majorité des gens qui composaient ce réseau. Il en reste encore de petites poches. Mais nous sommes à l’?uvre. Quand le Président de la République dit que la sécurité se renforce ce n’est pas un vain mot. Cela veut dire que tous les jours nous allons aller plus loin. Aujourd’hui, c’est un autre pas que nous faisons. Les Ivoiriens, c’est vrai sont exigeants. Ils demandent encore plus de sécurité. Mais la sécurité 100% cela n’existe nulle part. Notre responsabilité est cependant de faire en sorte qu’ils soient sécurisés. Mais surtout qu’ils soient libres. Nous allons libérer les voies. Parce que nous avons maintenant les moyens de les surveiller, de les protéger autrement. C'est-à-dire que vous ne plus assez de policiers dans les rues, mais les caméras permettront de savoir qui fait quoi. Ces caméras permettront d’intervenir au moment clef.


RTI : La sécurité via les Tic donc…

HB : Tout à fait. Moi qui ai été ministre des Ntic pendant 7 ans, je peux vous dire que tous les experts conviennent que le domaine où la plus-value a été concrète dans les Ntic, c’est dans la sécurité. Tous les grands pays du monde l’utilisent. Nous n’avons pas le droit d’être en reste. Nos concitoyens constateront au quotidien une amélioration. Bientôt ces équipes viendront communiquer sur le numéro vert. Aujourd’hui, nous avons le 100. Nous allons continuer à renforcer leur capacité d’écoute de sorte que si vous êtes braqué, nous aurons les films de tout ce qui se serait passé dans certaines artères pas loin de chez vous. Donc avec l’heure précise du braquage, on pourra remonter et retrouver la photo de celui qui conduisait votre voiture, qui est sorti de chez vous etc. Ce sont des moyens techniques et modernes qui vont nous permettre de réduire l’intervention directe de l’homme mais de garantir tout de même une sécurité solide. Nous savons que nos concitoyens souffrent de ces rackets, de ces barrages etc. Le Président de la République a reçu en audience l’ensemble des officiers qui sont chargés de mettre en place ce plan opérationnel et leur a fait des recommandations. Il a demandé fermement que le racket cesse. Il a demandé d’être sans faiblesse vis-à-vis de ceux qui n’ont pas compris qu’on ne peut pas prospérer dans le racket. Il a demandé que les tracasseries cessent. Que les ivoiriens soient bien reçus par les forces de l’ordre. Nous avons donc cette équipe de 750 personnes qui seront reconnaissables au brassard. Si le soir, vous voyez un policier, un gendarme ou un militaire qui n’a pas ce brassard, c’est qu’il n’obéit pas à ce dispositif. Il est hors la loi. Il sera arrêté. Bien sûr, cela ne va pas se faire en deux jours. Mais je vous assure nous avons la volonté. Les moyens sont là. J’ai bon espoir qu’ensemble avec les Ivoiriens nous pourrons constater dans les semaines et mois à venir une belle amélioration en matière de sécurité en Côte d’Ivoire. Et principalement à Abidjan qui est le point de démarrage.


RTI : Le CCDO va-t-il aussi se déployer à l’intérieur du pays ?

HB : Evidemment, les résultats attendus vont nous permettre d’aller beaucoup plus loin. Aujourd’hui, nous avons mis l’accent sur Abidjan où la plus grande criminalité se manifeste. Nous avons découpé Abidjan en cinq zones. Dans chaque zone, il y a un responsable. Si on me dit qu’il y a eu un manquement d’un de mes hommes au Carrefour de Koumassi à telle heure, je peux savoir exactement de qui ce site là répond. Jusqu’à présent chacun occupait un carrefour et dès qu’il y a un problème, on ne sait pas qui est le responsable. Nous avons essayé de responsabiliser des officiers et des sous officiers. Et s’ils travaillent bien, ils seront récompensés. C’est une priorité qu’il est la sécurité et que cette sécurité ne soit pas un frein à la liberté des ivoiriens. Donc dans un second temps, nous allons aller à l’intérieur du pays. Déjà, le Commandant supérieur de la Gendarmerie a mis en place une stratégie spéciale pour les braqueurs de routes. Il y aura certainement à un moment une synergie d’action, un appui. Et puis au fur et à mesure que les moyens le permettront nous allons occuper tout l’espace du territoire national.


RTI : Des informations circulent à Abidjan faisant état de présence de Dijhadistes. Confirmez-vous ?

HB : Non ! Je ne confirme pas cette information. Par contre ce que je peux dire c’est qu’un Etat responsable comme le nôtre prend des dispositions. Au vu de ce qui se passe au Mali, il nous appartient d’anticiper, d’être vigilant. Donc nous avons un niveau de vigilance qui tient compte de la problématique malienne, de cette fin de crise où les djihadistes sont en déroute et cherche ça et là à se refugier et régénérer leurs actions. Nous avons mis en place une cellule qui travaille dans ce domaine. Nous avons commencé à avoir une expertise sur les méthodes, les modes d’actions de ces groupes. Parce qu’effectivement demain ça va être les enjeux des pays comme les nôtres.

Propos retranscris par K.I.

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