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Politique Publié le jeudi 21 mars 2013 | Notre Voie

Gbagbo, un homme de paix

© Notre Voie Par DR
CPI : l’ex Président Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.
Dire que Laurent Gbagbo est un homme de paix relève du truisme. L’idéologie et le parcours politique de l’ancien chef de l’Etat ivoirien révèlent éloquemment cette dimension pacifique que ses détracteurs s’évertuent à noyer dans des clichés immondes relayés par des médias occidentaux aux ordres d’intérêts obscurs. Déjà en tant qu’opposant politique au régime de Félix Houphouet-Boigny, Gbagbo s’est nettement démarqué de la violence en optant clairement pour «la transition pacifique à la démocratie». Son parti, le Fpi, et lui-même ont subi toutes sortes de brimades et d’humiliations de la machine répressive du Pdci-Rda sans penser une seule fois à prendre les armes pour se faire justice. Gbagbo et ses compagnons se sont battus les mains nues et avec pour seule arme, le verbe, là où, sous d’autres cieux, certains combattants de la liberté ont dû recourir aux armes pour faire avancer leur cause. Pendant trente ans d’opposition, Gbagbo a souffert le martyre, mais a refusé toujours la violence pour préserver la paix. Plusieurs fois arrêté, malmené et emprisonné injustement, souvent en compagnie de sa famille, le père du multipartisme en Côte d’Ivoire n’a jamais remis en cause son engagement à conquérir la démocratie par la voie pacifique. Rejetant catégoriquement les propositions de lutte armée qui lui ont été parfois faites. Cette ligne directrice initiale a constitué la trame de son action aussi bien dans l’opposition qu’à la tête du pays. En effet, après son élection démocratique en octobre 2000 comme président de la République, Laurent Gbagbo a eu pour souci majeur de préserver la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. C’est au nom de cette paix qu’il voulait pour la Côte d’Ivoire et tous ses enfants que le président Gbagbo a initié le Forum national pour la réconciliation après avoir créé les conditions du retour au pays de Henri Konan Bedié et Alassane Ouattara. Dans cette même logique de paix, l’ancien chef de l’Etat a formé un gouvernement d’union nationale, le 5 août 2002, pour permettre à l’opposition de participer à la construction de l’édifice national. Même quand cette opposition s’est illustrée de la façon la plus brutale et sauvage en créant une rébellion armée, le président Gbagbo est resté dans sa logique pacifique. Dans la recherche de la paix, il a initié le dialogue avec l’opposition et son bras armé qui feront partie du gouvernement de réconciliation nationale. Cette recherche effrénée et inlassable de la paix a conduit Gbagbo dans plusieurs capitales africaines et en Europe où il a signé des accords avec les autres protagonistes de la crise ivoirienne. Quand ces accords obtenus sous l’arbitrage de la communauté internationale se sont avérés inefficaces, le président Gbagbo a engagé le dialogue direct avec la direction officielle de la rébellion armée. Les pourparlers placés sous la facilitation du chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré, ont débouché sur les Accords politiques de Ouagadougou (Apo) avec à la clé la nomination de Guillaume Soro, chef visible de la rébellion, comme Premier ministre. Malheureusement, les rebelles ont refusé de respecter les clauses de l’Apo qui prévoyaient le désarmement de la rébellion avant les élections présidentielles. Mais, toujours au nom de la paix, le président Gbagbo a utilisé l’article 48 de la Constitution qui confère des pouvoirs exceptionnels au chef de l’Etat pour permettre à Alassane Ouattara, disqualifié par l’arrêt de la Cour suprême de 2000, et Henri Konan Bedié, atteint par la limite d’âge, d’être candidats à l’élection présidentielle de 2010. Gbagbo a de tout temps combattu pour la démocratie qu’il considère comme le moyen le plus sûr de préserver la paix en Côte d’Ivoire et en Afrique.

Jean Khalil Sella
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