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Politique Publié le samedi 23 mars 2013 | Le Patriote

Elections municipales et régionales : Quand le FPI a peur d’affronter le RDR et le PDCI

© Le Patriote Par Atapointe
Conférence de presse du FPI relative à sa participation aux élections municipales et régionales de 2013
Jeudi 21 mars 2013. Siège du FPI à la Riviera Attoban. Le secrétariat général du Front Populaire Ivoirien (FPI) a tenu une conference de presse pour donner sa position sur sa participation aux prochaines élections municipales et régionales. Photo: de Gauche a la droite, M.Miaka Oureto, président par intérim du FPI et M.Richard Kodjo, Le secrétaire général et porte-parole du FPI
« Ouattara a peur que le FPI prenne part au jeu politique en Côte d’Ivoire ». Ces mots ont été dits par Miaka Oureto, président par intérim du FPI, lors de la conférence de presse qu’il a animée jeudi dernier au QG de campagne de Laurent Gbagbo à Cocody. Pour le remplaçant d’Affi N’Guessan, la volonté de l’ex-parti au pouvoir à ne pas affronter les autres formations politiques est le fait du pouvoir en place. Miaka Oureto estime que le président Ouattara et son gouvernement ne font rien pour permettre au FPI de prendre part aux prochaines élections locales. Par conséquent, il demande aux militants de son parti de ne pas participer aux joutes électorales du 21 avril prochain. La raison est toute simple pour le président Miaka. Le régime de Ouattara a peur du FPI. On n’aurait pu croire à ce que dit l’actuel numéro un de ce parti si le paysage sociopolitique de ces dix dernières années n’était pas suffisamment connue de la grande majorité des Ivoiriens. Miaka peut ruser avec une certaine opinion. Malheureusement pour lui, les contemporains sont encore là pour témoigner. De quelle peur parle le FPI ? Qui joue à se faire peur depuis un certains temps ? Qui a peur d’aller aux élections ? C’est bien le parti de Laurent Gbagbo. L’ancien parti au pouvoir est en train de transposer ses propres inquiétudes et incertitudes à celui qu’il estime être à l’origine de tous ses malheurs. Il est vrai qu’ « autrui est mon miroir ». Mais il est aussi vrai que « l’enfer, c’est les autres ». Surtout lorsqu’on se trouve comme le FPI à la croisée des chemins. Le FPI visiblement ne s’est pas encore remis de sa double défaite du 11 avril 2011. Miaka Oureto et ses camarades, depuis la capture puis le transfert de Laurent Gbagbo, cherchent encore leurs repères. En Proie encore à des convulsions post-traumatismes, le parti de Laurent Gbagbo veut donner du change. Mais que c’est difficile ! Le FPI qui peine à faire son aggiornamento, essaye de justifier son incapacité de gérer l’après-Gbagbo. Comment remobiliser ses troupes dont le moral est à zéro ? Telle est la douloureuse équation que doit résoudre Miaka Oureto. Non, Ouattara n’a pas peur que le FPI prenne sa place dans le marigot politique ivoirien. Au contraire. C’est plutôt le FPI qui rechigne à aller affronter les populations. Parce qu’ils savent ce qui les attend. Comment faire pour convaincre des populations à qui on a servi durant dix ans tristesse et misère ? Comment leur expliquer la violence gratuite et la cruauté dont on a fait preuve pendant la crise postélectorale ? Voilà ce que redoute le FPI. Miaka Oureto et ses camarades ont peur de leur bilan que les populations ne manqueront pas de leur réclamer. Ce n’est pas pour rien que le FPI se cherche une nouvelle virginité. A ce sujet, ils espèrent beaucoup du président Ouattara. Pour eux, une loi d’amnistie générale peut faire l’affaire. Mais les choses coincent. Car le président Ouattara s’est clairement prononcé sur la question. Il n’y aura pas amnistie. Mais, éventuellement, une grâce, qui ne pourra intervenir qu’après que la justice ait situé les responsabilités dans la tragédie postélectorale. Du coup, le FPI veut faire porter le poids de son inconséquence au gouvernement. Mais personne n’est dupe. Pour participer à des élections, il faut avoir les moyens. Les cadres du FPI n’en ont pas en ce moment. Du moins, pas plus qu’avant. De plus, l’ancien parti au pouvoir ne peut plus compter, comme par le passé, sur les moyens de l’Etat pour faire campagne. Encore moins sur la violence institutionnalisée incarnée par les sinistres ‘’jeunes patriotes’’, la soldatesque instrumentalisée des ex-FDS et la tricherie pour s’imposer. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait que le FPI n’a jamais remporté une élection en Côte d’Ivoire. La seule, si l’on veut la considérer ainsi, a été arrachée dans « des conditions calamiteuses ». En plus, en écartant, les adversaires les plus sérieux de la course. Le FPI connait sa véritable force sur le terrain. Miaka Oureto et ses camarades savent qu’ils sont largement minoritaires sur le terrain. C’est la raison de toutes ces hésitations. La peur, il ne faut pas la rechercher où ils prétendent qu’elle se trouve. Mais plutôt dans leur propre camp. Que le FPI arrête de se tromper lui-même. Le RDR, en 2001, n’a pas eu besoin de toutes les garanties que Miaka Oureto et ses camarades du Comité central réclament pour remporter les élections municipales. Mieux, certains de ses cadres comme le ministre Gilbert Kafana Koné y ont participé en étant en prison. Cela n’a pas empêché les militants du RDR de sortir massivement pour voter pour lui. Le ministre Kafana Koné, il faut le rappeler, est arrivé en deuxième position derrière le candidat du FPI, le maire Félicien Gbamnan Djidan. Alors, qu’est-ce qui empêche le FPI à faire la même chose ? Certainement la peur d’étaler au grand jour son poids réel qui est celui d’un parti ultra-minoritaire, arrivé au pouvoir à la suite d’un accident de l’Histoire.

Jean-Claude Coulibaly
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