En Côte d’Ivoire, l’eau est une ressource au même titre que le pétrole et les minerais, selon le code de l’eau de 1998. Mais l’accès à cette denrée reste encore difficile pour les 1/5 de la population. Plus grave, les coupures sont toujours récurrentes dans les zones urbaines à forte démographie. Avant que les statistiques n’excèdent le seuil du tolérable, le président Alassane Ouattara et son gouvernement ont décidé d’injecter 20 milliards de Fcfa tirés du Programme d’urgence présidentiel pour atténuer les souffrances de Ivoiriens. ‘‘En 1999, nous produisions 350 millions de litres pour environ 3,5 millions de personnes. En 2012, le volume reste identique, mais cette fois, pour une population de plus de 5 millions d’habitants », indiquent des techniciens du ministère des Infrastructures économiques. Toutefois, pour le premier responsable de ce département, Patrick Achi, la demande a explosé du fait de l’accroissement du flux migratoire vers les zones urbaines. ‘‘L’extension du réseau n’a pas suivi le développement urbain’’. Aussi, dès son ascension au pouvoir le président Ouattara a préconisé une thérapie de choc, consistant à mettre en place des ouvrages susceptibles d’accroitre l’offre. La station de production de Bonoua qui sera opérationnelle en 2014, apparait comme une des solutions idoines. Dans les zones rurales, les fonds du Programme Présidentiel d’Urgence, ont permis de réparer 40% des pompes en panne. A terme, l’objectif est de réduire le déficit à 8% et pour ce faire, 70 milliards de Fcfa vont être investis au cours de cet exercice 2013, indique une source officielle. Ces derniers mois, si force de reconnaitre que les coupures d’eau s’étendant sur plusieurs semaines ont été réduites, la question n’est véritablement pas résolue, car dans de grosses communes de la capitale économique, comme Abobo, Yopougon, Port-Bouet, Bonoumin, Remblais…, l’eau est toujours rare.
G. Pierre Antoine
G. Pierre Antoine